mercredi 17 janvier 2024

MOLLY HATCHET " First - same " (1978), by Bruno



   Souvenirs lointains.... Assis au fond du bus, en partance pour le lycée à l'autre bout de la ville, nous tenions avec un ami une discussion animée et passionnée sur le Rock-dur. Ainsi que sur ces piliers et sur les nouveaux prétendants. J'en vins à émettre un avis mitigé sur un format qui semblait commencer à se standardiser. Et puis, parallèlement, obnubilé par certains fameux bretteurs comme Blackmore, je regrettais qu'apparemment, la nouvelle vague ne paraissait guère époustouflante en matière de soli – en comparaison des aînés. Goguenard, l'ami répondit que si j'aimais les soli, je devais écouter Molly Hatchet. Vraiment ? « Oui, car avec eux, tu vas être servi. Y'en a en introduction, au milieu et à la fin. Et parfois, y'a plus de soli que de chant ».

Mais c'est quoi Molly Hatchet ?

     Molly Hatchet est un sextet de Floride qui, en quelques albums, est devenu l'un des prétendants au trône laissé vacant par Lynyrd Skynyrd, après la tragique fin de sa première vie. Bien que certains membres viennent d'autres villes et d'états, l'histoire de ce groupe est intimement liée à Jacksonville. Cette ville dont les premières fondations européennes remontent au XVIème siècle, où les Français construisirent un fort (Fort Caroline), en plein territoire Timucua, avant d'être pris par les Espagnols quelques années plus tard. Ville baptisée ainsi en 1822 en l'honneur d'Andrew Jackson, septième président des États-Unis, mais aussi auteur actif dans les « guerres » contre les Amérindiens et plus tard, un des responsables de leurs déportations – dont celle qui porte le triste nom de « Piste des Larmes ». Cependant, ce ne serait que son passé de cultivateur esclavagiste qui fait polémique pour son effigie sur les billets de 20 $.


   Bref... c'est dans cette ville dont la démographie explose dans les années soixante, qu'une multitude de groupes font leurs premières armes. Certains finiront par attirer les foules, dont Lynyrd Skynyrd. C'est autour du guitariste Dave Hlubek que le groupe prend forme en 1971, cependant, il faut attendre 1974 pour le voir enfin se stabiliser avec Steve Holland et Duane Rolland au poste de guitariste, Banner Thomas à la basse et Danny Joe Brown au chant. Ce dernier, avec son timbre de soprano rugueux, donne au groupe une tonalité distinctive. Cela en plus des trois guitaristes (au m²) ; toutefois, en ce domaine, leurs voisins de Lynyrd le font déjà depuis quelques années. En 1976, le batteur Bruce Crump vient compléter une configuration qui restera inchangée... un peu plus de quatre ans... seulement. Par la suite, Molly Hatchet sera aussi connu pour être l'une des forces du Southern-rock à subir le plus fréquemment de changement de personnel (sachant que lors des deux décennies qui vont suivre, rares seront les formations à échapper à la valse des flux incessants de personnel)

     Ronnie Van Zant connait bien le groupe, d'autant que Dave Hlubeck habitait non loin du local de répétition de Lynyrd. Dans les années soixante, il aurait même déjà joué avec des futurs membres du groupe. Ronnie est séduit par le sextet qui se démarque en atténuant la couleur bluesy, et en gommant quasiment l'héritage country(-rock) pour laisser la place avec un souffle torride de heavy-rock nerveux et arrogant, où la virilité est exacerbée. En fait, ce serait Pat Amstrong, le manager des deux groupes, qui aurait fait les présentations. Ronnie essaye, autant que faire se peut, de leur donner un coup de pouce. En les prenant régulièrement en première partie (évidemment, un manager commun prédispose et encourage forcément cela), en souhaitant offrir son aide pour enregistrer des démos, ainsi qu'user de ses relations pour qu'ils aient un contrat d'enregistrement. Et pourquoi pas, s'investir lui-même dans la production d'un premier disque. L'emploi du temps on ne peut plus chargé du Lynyrd retarde les choses. Jusqu'à ce jour funeste du 20 octobre 1977, qui a coûté la vie à Ronnie et à d'autres membres de Skynyrd et de leur proche entourage. Toutefois, le label Epic et son producteur maison, Tom Werman, également dénicheur de talents, ont déjà des vues sur le groupe.

     Il aura fallu de la pugnacité à ce sextet pour voir enfin le fruit de son labeur gravé et distribué. Sept années après la première mouture, et deux après la dernière. La patience a été payante car le groupe se retrouve chapeauté par une major qui, en ce temps-là, fait partie des plus sérieuses maisons pour soutenir leurs "recrues" (1). Et il bénéficie des services de Tom Werman, un producteur auquel on commence à faire confiance depuis qu'il a travaillé sur les quatre premiers opus de l'énergumène autobaptisé "motorcity madman" (aux ventes internationales "suffisamment" rentables). Werman jouit déjà de la réputation d'un producteur parvenant à retranscrire dans un bel équilibre la totalité des instruments des groupes de rock. On le prédispose aux groupes à guitares ; étant lui-même guitariste, il a une affinité particulière et sincère avec l'instrument. Et, effectivement, ce premier jet se distingue par une production professionnelle. Les compositions ont été muries et peaufinées sur la route, il ne leur manquait plus qu'un sérieux technicien pour les immortaliser.


   Ce premier disque n'a pas l'apparence d'un coup d'essai, mais plutôt celui d'une confirmation. Certains avancent qu'il a profité de la disparition prématurée de Lynyrd Skynyrd, que le public avide se serait précipité sur le premier venu s'en approchant. C'est oublier qu'il y a un nouveau public qui est à la recherche d'une forme de Southern-rock flirtant sans retenue avec le Hard-rock. Un récent engouement depuis l'apparition des Point-Blank et Hydra - voire de Blackfoot, (même si sa fameuse trilogie "animal" ne débutera que l'année suivante) -.

     Souvent comparé à Lynyrd, Molly Hatchet se situerait plutôt dans une version nettement plus hard-rock. Se délectant des formats "boogie", un rien belliqueux, assez proche d'un Point Blank auquel on aurait convié un Nugent en verve. Toutefois, sur "The Creeper" et "Trust Your OLd Friend", le poids de Lynyrd Skynyrd est des plus lourds. Le premier bien dans la veine de "Gimme Back my Bullets"

     L'album, et plus particulièrement la première face, contient tant de classiques du groupe qu'il a presque des allures de "Best Of". Et encore, ça se prolonge sur la seconde face avec leur reprise personnelle de "Dreams I'll Never See" de l'Allman Brothers Band, qui a pris pas mal de poils aux pattes au passage.  Pièce qui va longtemps faire partie du noyau dur de leur répertoire scénique. C'est sûr que ça tricote sec et que ça pétarade dans tous les coins ; bien suffisamment pour envoyer illico presto les allergiques à la six-cordes aux urgences en soins intensifs. Toutefois, il y a du vocabulaire et ça ne part dans l'esbrouffe. Certes, ça frime un peu, mais ça ne dérape pas dans la démonstration ostentatoire et stérile. Les gars se serrent les coudes et restent dans le ton, proposant de beaux chorus privilégiant le feeling à la technique. L'album grimpe rapidement dans les charts américains (64ème place), faisant de Molly Hatchet une valeur sûre du Southern-rock. Jusqu'à ce que les changements incessants aient raison du groupe.


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💀💀💀💀    On ne sait pas si ce groupe est maudit (sous l'influence d'une quelconque malédiction transmise par le surnom d'une serial-killer ? 😨), mais aucun des musiciens présents sur cet album n'a fait de vieux os. Danny Joe Brown, après avoir longtemps souffert de son diabète, finit par succomber d'une insuffisance rénale le 10 mars 2005, à 53 ans. Duane Roland décède le 19 juin 2006, à 54 ans. Bruce Crump passe l'arme à gauche le 16 mars 2015, à 58 ans. Banner Thomas quitte ce monde le 10 avril 2017, à l'âge de 61 ans. Une crise cardiaque a raison de Dave Hlubek le 3 septembre 2017 ; il n'avait que 66 ans. En dépit d'une santé fragile, Steve Holland résistera à la faucheuse jusqu'au 2 août 2020, à 66 ans. D'autres membres arrivés par la suite, à savoir Jimmy Farrar (68 ans), Riff West (64 ans) et Phil McCormack (58 ans bien tassés) n'ont pu aussi profiter d'une juste retraite. Si à ce taux de mortalité on rajoute l'instabilité chronique qui va durement grever la bande à partir des années 80, il y a de quoi s'interroger... 😁


     Petit mot sur une pochette qui va faire date. La peinture est une œuvre de l'immense Frank Frazetta, baptisée le "Death Dealer", de 1967 et déjà utilisée pour des rééditions des "Conan" de Robert E. Howard. Les pochettes des deux disques suivants exploitent également une peinture de Frazetta. Ses dessins extraordinaires participent à la réputation du groupe et marquent les esprits. Au point où, aujourd'hui encore, un nombre incalculable de groupes de Hard-rock et encore plus de heavy-metal exploitent maladroitement la recette. Hélas, bien majoritairement, cela tombe souvent dans une ridicule naïveté, ou pire, dans la croute infâme.   

     Petit mot sur le patronyme qui viendrait d'une charmante damoiselle, Abigael, qui tarifait ses charmes dans la Salem du XVIIème siècle (peu de temps avant les procès aux sorcières) et qui aurait occis nombre de ses amants (ou clients) à coup de hachette. Charmant.


(1) Dans les années soixante-dix, Epic représente Ted Nugent, Cheap Trick, Boston, Donovan, Meat Loaf, Charlie Daniels, Heart, REO Speedwagon, Sly and the Family Stone, Edgar Winter, Jeff Beck, Kansas, The Clash, The Isley Brothers, The Jacksons, et bien d'autres encore. Cheap Trick ne sera guère satisfait de son travail sur "In Color", qui, sous la pression de la maison de disques, impose une tonalité trop policée. Mais il s'est rattrapé sur les deux formidables "Heaven Tonight" et "Dream Police".




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37 commentaires:

  1. Bien que féru de Southern rock j'avoue que Molly Hatchet n'est pas mon groupe préféré dans ce domaine , hormis ce premier disque et éventuellement le suivant "Flirtin' with desaster" le reste me laisse froid! En matière de Southern Rock les groupes comme Outlaws , Skynyrd , MTB , et bien sûr l'ABB ont ma préférence , cependant certains groupes qui ont injectés du hard rock dans leur musique font partie de mon panthéon : Point Blank ( les deux premiers) , Blackfoot (la trilogie bestiale....) , Hydra et Stillwater moins connus certes mais bougrement intéressants!

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    1. A mon sens, les trois disques d'Hydra sont d'un très haut niveau.

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  2. Shuffle Master.17/1/24 09:26

    Pas mon groupe préféré non plus, mais les deux premiers sont quand même très bons. Dans le rock sudiste, si LS est au milieu, Molly Hatchett est du côté droit avec Blackfoot et Point Blank, et The Outlaws/Grinderswitch du "country side of time" (dixit Wet Willie, même si c'est plus soul que country). Quant au Marshall Tucker Band, personne ne sait où ils sont.
    Dans le disque, excellent Big Apple, hymne sudiste à la ploukitude, pas démonstratif, bien enlevé.

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    1. Des paroles qui devraient plaire à Uncle Ted 😁

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  3. Take no prisoners est démoniaque de bout en bout, j'ai décroché au virage FM complètement foiré qui suit No guts no glory, jusque là leurs albums étaient tous bons.

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    1. Hélas, oui, ça part en sucette à partir du double-live englué par des claviers inopportuns.

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  4. C'est surtout le deuxième album, je trouve, qui ressassent tous les plans de Lynyrd, et notamment la voix du chanteur qui reprend tous les tics vocaux de Ronnie van Zant, jusqu'à ces sifflements. Heureusement qu'il n'y a pas de piano dans Molly Hatchet, car là on frisait le procès ! On a l'impression d'entendre "Gimme three steps" douze fois de suite !!

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  5. Je viens de réécouter "Flirtin'" , tu as raison Luc , les références à Lynyrd Skynyrd en sont presque gênantes ......ceci dit nonobstant cette remarque ça s'écoute quand même plutôt bien.

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    1. "Gênant" est le bon terme, mais oui ça s'écoute bien, heureusement ! J'ai réécouté un live de 79 "Louisville" (pas certain que ce soit un live officiel), ça dépote sec !

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  6. Visiblement, le groupe fait toujours autant polémique. 😁
    Je me souviens qu'une partie de la presse (celle d'avant l'explosion des revues dédiées au harderoque) pouvait tirer à boulet rouge sur cette formation. Prétendant avec force qu'elle n'avait rien à voir avec le Southern-rock, et/ou qu'elle n'était qu'un ersatz de Lynyrd.
    Avant d'en remettre une couche en l'accusant de groupe raciste - notamment à cause de drapeaux des confédérés amenés par quelques spectateurs -, pourtant c'est Joyce Kennedy qui est invitée sur le deuxième opus.

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    1. Sur le 4em album

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    2. Effectivement (😁) - mémoire qui flanche -

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  7. C'est si bien que ça, le "rock sudiste" ? En quoi se différencie-t-il des autres rocks présents sur le marché ?
    J'aime bien le "Happy trails" de QSM (enfin, certains passages)... D'autres suggestions pour ceux-là ?

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    1. Euh, QMS bien sûr mais vous aviez deviné...

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    2. Shuffle Master.18/1/24 09:18

      Pour une définition définitive et irréfutable du rock sudiste, voir mon Encyclopédie du rock sudiste en 20 volumes, malheureusement non remise sous presse en raison de la frilosité des éditeurs. Je peux toutefois me déplacer pour des conférences, à des prix raisonnables.

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    3. On peut avancer, sans trop se tromper, que le rock « sudiste » est joué par des groupes natifs des états du sud… Donc, qui s’imprègnent de l’héritage musical (et historique) de la région, on met en avant son identité, ses racines (d’où les histoires avec le drapeau confédéré) on puise dans le blues bien sûr, la country, un certain swing, une manière de faire sonner les instruments (ne pas oublier le travail des ingés-son en studio, le "son" de Sud était très recherché). La moiteur du temps, l’ambiance campagnarde, barbecue et bières fraîches, on prend son temps, les morceaux sont plus longs, avec des plages instrumentales. Le southern rock est une musique (je trouve) en prise directe, premier degré, c'est pas intello, y'a pas de cynisme comme à L.A (Zappa, Doors...).

      A la même époque, le rock californien était imprégné de l’air doux de l’océan pacifique (à Los Angeles, car la scène de San Francisco est différente), la surf music, le soleil, le Mexique pas loin, les jeunes des universités, l’industrie du divertissement. Le rock de Detroit (ou de Seattle) sentait davantage l’huile de moteur, une musique plus urbaine, dans un paysage industrialisé, bruyant… La scène newyorkaise est elle aussi différente, y'a un monde entre le Velvet et les Beach Boys... Ca reste du rock, mais joué différemment selon l’environnement (et les drogues ingurgitées !)

      L’exception notable, c’est Creedence Clearwater Revival, natifs de San Francisco, mais dont la musique n’avait rien à voir avec l’acid rok de l’Airplane, Grateful Dead, QMS (pour les plus connus). Ils avaient les chemises à carreaux des canadiens et les bottes dans le bayou !

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    4. Merci pour ce panégyrique. Mais je me demande si à l'instar du rap ou du métal, il ne faut pas de base appartenir à cette culture pour en appréhender tous les codes... Pour s'identifier, en somme. Bon, vous me direz, reste la musique et c'est bien là l'essentiel.

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    5. Shuffle Master.18/1/24 10:48

      Quelques références pour compléter ce que dit Luc B. Capricorn Records; maison de disques historique du genre. Muscle Shoals: studio d'enregistrement incontournable. Macon, Jacksonville, terreau de bien des musiciens. Charlie Daniels, fédérateur et gardien du temple, organisateur des "Volunteer Jams".
      Pour moi, CCR ne relève pas du genre. Géographiquement comme indiqué plus haut. Historiquement; le groupe connaît son chant du cygne au début des années 70, alors que les groupes comme LS, The Outlaws apparaissent à ce moment (l'âge d'or du rock sudiste ne dure pas 10 ans). Musicalement: à l'exception de la majorité des morceaux de Willie and the poor boys, le reste c'est du rock classique pour l'essentiel. Il n'y a pas de claviers (mais chez les Outlaws non plus....). Le premier degré, le côté plouc assumé, interdisent des titres comme Fortunate son ou Wh'oll stop the rain.
      Et tous les groupes de San Francisco ne donnaient pas dans l'acid rock. Exemple: les Flamin Groovies.

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    6. "Et tous les groupes de San Francisco ne donnaient pas dans l'acid rock" : c'est vrai. Mais pour CCR, qui débute vers 66 en plein psychédélisme, c'est étonnant de voir que tout le monde les prenait pour des gars de la Louisiane ! Et oui, c'est désormais du classic-rock.

      Ton encyclopédie du rock sudiste en 20 volumes est disponible sur alibaba.com, je l'avais commandée, mais elle est arrivée sans le vingtième volume, donc je me suis dit que ça ne valait pas la peine d'en commencer la lecture si je n'avais pas la fin. Peut-être as-tu un résumé, sur un demi A4 ?

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    7. Shuffle Master.18/1/24 13:06

      Malheureux! C'est une ignoble contrefaçon dont les Chinois sont coutumiers, et que je désavoue fermement. Et à laquelle a participé, pour des raisons qui n'honorent pas son auteur, un certain J.P. G*****, qui se targue de quelques (maigres) compétences en la matière.

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    8. Dois je répondre à cette grossière provocation? Pffff !!!!

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    9. Ouch ! ... Est-ce que JP aurait le choix des armes ??😲😁

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    10. Ah Luc c'est quand même dommage que tu n'aies pas eu accès au tome 20 de la fabuleuse encyclopédie de Shuffle , car c'est justement là que tu aurais trouvé à la lettre W le groupe Wet Willie que ce bon Shuffle s'acharne à classer dans le southern-rock , tout ca parce que le groupe vient d'Alabama (et non de Georgie comme il l'a écrit un jour dans un comm de 2013 , comme quoi certaines encyclopédies peuvent s'avérer peu fiables!) et parce qu'il avait signé chez Capricorne ! Le groupe est bon certes mais ne possède aucun code du southern-rock , c'est du rock , teinté de rythm and blues et de soul , bref on est loin de l' ABB ou des Outlaws . Bon comme je ne sais ce qu'est la mauvaise foi (moi!) je vais décerner humblement une mention spéciale à Jimmy Hall le leader de Wet Willie , ce type toujours en activité est bourré de talent.

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  8. Il y a effectivement des "codes" dans le Southern-rock. A la genèse du mouvement, c'était une sorte de "vent de liberté" qui n'avait rien à carrer des trucs à la mode, qui était finalement bien plus intéressé par la "musique noire" que par le reste - et forcément celle d'une scène régionale en pleine effervescence.
    Cependant, après une veine tentative dans le Rock FM (avec quelques rares réussites), les nouveaux prétendants se sont apparemment sentis obligés d'exploiter les mêmes recettes d'antan. Le public (ou du moins une partie) semble être devenu plus conservateur.

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  9. Au sujet de l'appellation même de "Southern-rock", un des frères Allman faisait part de son incompréhension dans le sens où il considérait que c'était un pléonasme.
    Car pour lui, tout simplement, le rock venait du Sud. La distinction était malvenue et trahissait une réappropriation les médias nordistes. Et qu'en conséquence, si on devait impérativement faire une distinction, on devrait plus logiquement parler de Northern-rock.

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    1. "une réappropriation par les médias nordistes"

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  10. Shuffle Master.18/1/24 13:09

    Il ne faut pas exclure non plus un gimmick commercial....

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  11. On va battre le record des commentaires, là...

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  12. Shuffle Master.18/1/24 20:12

    Le sujet, de la plus haute importance, le mérite. Pour répondre à M. J.P. G***, dont le caractère d'argousin apparaît au grand jour (un reste de sa carrière au sein de la DCRI - moi aussi - , j'ai des fiches sur tout le monde), le commentaire susvisé date de 2009 et non de 2013. Et je tiens de source sûre (que je ne peux pas citer) que les frères Hall, contrairement à ce qu'on peut lire ici ou là, sont bien originaires de Georgie.
    Pour en revenir au sujet, il faut reconnaître qu'il est parfois difficile de séparer le bon grain (de maïs, celui qui sert pour le bourbon) de l'ivraie. Wet Willie a sorti un disque en 75 sous le titre de Dixie Rock, et Little Feat, en 1973, Dixie Chicken. Qu'est-ce à dire?

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    1. Et pourtant il n'y en a aucun sous le billet de presque pile poil un an de Pat Slade sur le groupe phare du genre... Vous aviez tous piscine ?

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    2. De ce que je connais, il me semble qu'il y a bien plus de Southern-rock dans Little Feat que dans Wet Willie.
      Il est vrai que Wet Willie est quasiment systématiquement estampillé "Southern rock" sur le net ; peut-être par simplification et probablement en raison de la maison de disques : Capricorn Records. Généralement, ça œuvre plus dans le rhythm'n'blues, le Rock'n'roll et la Soul. Je rejoins là dessus JPG.
      Wet Willie est l'exemple type du groupe qui n'aurait dû enregistrer qu'en live. Tout comme le Marshall Tucker Band.

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    3. A dire que l'appellation "Dixie" ne garantit aucunement que c'est de près ou de loin du southern rock ! Il n'en demeure pas moins que "Dixie Chicken" est un pur chef d'oeuvre . Dans les années 2000 , un superbe trio de filles se faisait appeler les Dixie Chicks et va savoir pourquoi elles ont muté et c'est devenu les Chicks , et depuis elles pratiquent une musique sans intérêt . Dans le chapitre Dixie je recommande l'excellent groupe Dixie Tabernacle avec Jimmy Hall .
      Paru récemment l'excellent "Volunteer Jam 1" du CDB . Date de 1974 , son parfait , un superbe doc.

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    4. - Oui, les Dixie Chicks. Elles s'étaient retrouvées, pratiquement du jour au lendemain, blacklistées des radios et télés, pour avoir eu l'outrecuidance de critiquer ouvertement la politique du fiston Bush. En plus de perdre une grande partie de leur public qui, visiblement, adhérait aveuglément à la politique de G.W. Bush.

      - Dixie Tabernacle ?? C'est d'obédience chrétienne ?

      - Le 1er Volunteer Jam ? Ce n'est pas trop - majoritairement - Country ?

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    5. Non aucune bondieuserie chez Dixie Tabernacle , plutôt un mix de blues , southern rock......
      Volunteer Jam c'est un concert du CDB donc du southern rock teinté de country certes , le crin crin de Charlie Daniels n'y étant pas pour rien! ¨Mais c'est avant tout du southern.

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  13. Exact ! Peut être parce que contrairement à certaines formations du genre Lynyrd Skynyrd fait quasiment l'unanimité auprès des amateurs , ce qui n'est pas le cas (visiblement) de Molly Hatchett !
    t

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