vendredi 22 décembre 2023

EYES WIDE SHUT de Stanley Kubrick (1999) par Luc B.

Si pour le spectateur le film est un émerveillement, pour son héros, c’est un cauchemar. Rarement Stanley Kubrick n’aura créé un tel écrin, depuis BARRY LYNDON. Chaque mouvement de caméra, chaque image est une splendeur, embellie par une palette de couleurs très franches, et la silhouette de Nicole Kidman, particulièrement mise en valeur. On ne regarde qu'elle, qui ne tient pourtant qu'un second rôle. 

L’histoire se passe la veille de Noël, on regarde l’écran comme un gamin devant un sapin illuminé de guirlandes. Kubrick créé un univers fantasmatique (« est-ce réel ou un rêve ? » questionne Alice à la toute fin, son prénom renvoyant au Pays des Merveilles) dans lequel Bill Harford va perdre pieds. Une chute dans les abîmes d’autant plus délectable que le gars est bien installé, beau gosse, instruit (comme Humbert Humbert, LOLITA) et médecin. Plus qu'un métier, un titre de gloire. Il brandit sa carte professionnelle comme un flic sort son badge, pour épater une serveuse de bar, le costumier Milich, le concierge énamouré de l’hôtel.  

Stanley Kubrick observe comment l’humain disjoncte sous le coup des émotions non maîtrisées. Et comme avec LOLITA, BARRY LYNDON, SHINING, le réalisateur scrute avec malice le dérèglement puis l’implosion de la cellule familiale. Et plus que dans ses films précédents, il ausculte l’intimité du couple. Celui d’Alice et Bill Harford, rudement mis à l’épreuve par un aveu de madame. Un aveu ou un simple fantasme, une provocation ? Plus d’un mystère plane sur ce film.

Deux divinités se sont penchées sur le berceau de Bill Harford : Eros et Thanatos. Le désir, le sexe, la mort vont l'accompagner dans ses déambulations nocturnes. A chaque fois que Bill est confronté au sexe, un obstacle, souvent lié à la mort, l’empêche d’assouvir ses pulsions. La dispute avec sa femme est interrompue parce qu'un de ses patients est décédé. Bill se rend sur place. Marion, la fille du défunt (géniale Marie Richardson) entre deux spasmes de chagrin, l’agresse sexuellement, lui avouant son amour. Harford, déstabilisé, est sauvé par un coup de sonnette. Remarque en passant : le défunt dans son lit est la réplique du vieillard à la fin de 2OO1.

Chez la prostituée qui le racole, c’est un coup de téléphone de sa femme qui l’empêche de passer à l’acte. Au gala chez Victor Ziegler, alors qu’il semble prêt à céder aux avances de deux mannequins, il est encore interrompu. Son hôte (Sydney Pollack) le demande à l’étage, où la pute qu’il était en train de culbuter fait une overdose de speedball. Eros et Thanatos se confondent enfin, à la morgue de l’hôpital (la porte automatique tourne comme le vaisseau de 2OO1) avec l'attraction morbide ou sexuelle d'Harford face au cadavre nu d'une femme. **

Allez, on rembobine…  Sur fond de la sublime valse n°2 de Chostakovitch (nous aurons aussi du Ligeti, du Chris Isaak, Sinatra, du grégorien mixé à l’envers !), le couple Harford s’apprête pour partir à une soirée de Noël donnée par le très riche Victor Ziegler. Le couple est montré dans un bel appart new-yorkais richement décoré de tableaux (de Christiane Kubrick) mais aussi dans un quotidien presque trivial : quand le film commence, Alice est assise aux toilettes. Chez Kubrick, il y a beaucoup de scènes avec des chiottes : SHINING, FULL METAL JACKET, ORANGE MÉCANIQUE, 2OO1. A la fête, un peu saoule, Alice est draguée par un riche aristo hongrois (superbe plan de la flûte à champagne), et Bill par deux mannequins.  

Le lendemain, Alice engage une discussion : son mari a-t-il baisé ces deux filles qu’elle a vues à son bras la veille, ou aurait-il eu envie de le faire ? Il répond non, offusqué, parce qu’il croit en la fidélité. De même qu’il est sûr que sa femme n’a pas couché avec le bel hongrois. « Tu sembles très sûr de toi » dit-elle. Il rétorque : « Non, je suis sûr de TOI ». Elle éclate en fou rire, et raconte comment l’année passée, en croisant un jeune officier dans un hôtel de Cap Code, elle aurait pu tout plaquer pour s’enfuir avec lui. Bill encaisse, mais ses certitudes volent en éclat.

EYES WIDE SHUT est un film de pure mise en scène, une expérience visuelle au sens où les images, le rythme, les mouvements suggèrent le trouble du héros. Les fondus enchaînés sont très longs, les travellings au steady-cam sont vaporeux, les personnages semblent flotter, au contraire du quadrillage géométrique dans SHINING. Mais la dispute n'est faite qu'en simples champ / contre-champ (lui, assis, est dominé par sa femme à l'image) une séquence longue de 13 minutes, brillamment dialoguée, une scène de guerre dont les missiles sont les mots.

Grâce à ami pianiste, Nick Nightingale*** qui lui fournit un mot de passe (« Fidelio ») Bill accède au saint des saints (en l’occurrence, le sein des seins) : une gigantesque orgie organisée par la bonne société. Il a pour l’occasion loué un costume dans une boutique tenue par Milich (génial Rade Šerbedžija), scène surréaliste, avec cette ado perverse (Leelee Sobieski, encore une tentation interdite) et ces deux japonais travestis qui batifolent dans la réserve. 

A la party XXL, alors que là encore le plaisir est à portée de main (sic), une mystérieuse femme masquée le met en garde : Bill serait en danger de mort. La séquence est très théâtrale, ritualisée, un sujet récurrent chez Kubrick : la représentation de LOLITA, les jeux du cirque de SPARTACUS, les masques de THE KILLING, le procès des SENTIERS DE LA GLOIRE...  Bill sent sur lui les regards haineux derrière les masques vénitiens, Kubrick s’amuse de toutes ses trognes, arpente l’espace en longs travellings gracieux, la figure du cercle est encore présente dans la disposition des personnages enrobés d’un travelling circulaire, jusqu’à la séance d’humiliation publique qui finira d’achever notre héros, sauvé par le pseudo sacrifice de la femme masquée. Le plaisir est encore contrarié par la mort.

Comme dans beaucoup de ses films, ORANGE MÉCANIQUE en est l’exemple type, la suite sera le reflet inversé de la première partie. Symétrie du récit, mais aussi de l’image. Regardez l’inversion des couleurs entre les deux tête à tête avec sa femme, au début et la fin (photos =>).

Bill Harford se lance dans une maladroite enquête que Kubrick filme comme un Film Noir, déambulations nocturnes dans les rues de New York reconstituées en studio, asphalte trempé de pluie, néons scintillants, disparition suspecte d’un témoin, intimidation (« abandonnez vos recherches, second avertissement »), découverte du cadavre d’une certaine Amanda (la pute junkie du début s’appelait Mandy). Bill retourne chez Milich, qui lui propose clairement cette fois de coucher avec sa fille, puis chez la prostituée, tentative de rejoindre Marion, et enfin retour chez Ziegler.

Victor Ziegler est un personnage absent du roman d’Arthur Schnitzler à l'origine du film. C’est une création de Kubrick qui matérialise ce à quoi Bill aspire, l'aristocratie décomplexée, l'élite sociale. Même schéma que BARRY LYNDON et la tentative d'ascension du piteux Redmond Barry. Ziegler c'est la classe au dessus, un intouchable, comme les généraux de LES SENTIERS DE LA GLOIRE enfermés dans leurs châteaux. A l'image aussi c'est autre chose : couleurs rouge/vert, contre bleu/orange chez les Harford. Bill a voulu accéder au gratin, s'encanailler chez les aristos, goûter aux plaisirs décadents, Ziegler coupe court : « fini la comédie, c’est un autre monde avec d’autres règles ».

Rude retour au quotidien dans un magasin pour les achats de noël. Les visages sont tirés, blafards, bas les masques. Alice, très éprouvée dit « on va essayer de survivre à toutes ses aventures, qu’elles aient été réelles ou seulement un rêve (…) nous avons quelque chose de très important à faire, tout de suite : baiser ». Ainsi, le dernier mot du dernier plan du dernier film de Stanley Kubrick est : « Fuck ».

**************

Qu’est ce qui manque à EYES WIDE SHUT pour être l’ultime chef d’œuvre de Kubrick ? Ce n’est pas ce qu’il manque, mais ce qu’il y a en trop. D’abord ce tic dans les dialogues, souvent les personnages répètent deux fois chaque phrase (la scène chez Sally est à ce titre trop longue, et finalement assez inutile). Bill Harford répète toujours les questions qu’on lui pose avant d’y répondre, manière de se donner une contenance, un délai de réflexion, il est peu sûr de lui. Mais cela distend le rythme. Les flash-back en noir et blanc sur Alice et son supposé amant étaient-ils nécessaires ? (filmés comme un mauvais téléfilm érotique, ils sont la vision puérile que Bill peut avoir de l’adultère)

Kubrick est mort en mars 1999, son film est sorti en juillet. La Warner Bros s’était empressée de communiquer sur le fait que le film était achevé. Sauf que Kubrick a toujours retravaillé ses films jusqu’à la dernière minute, voire après leurs sorties. FOLAMOUR a finalement été amputé d’une scène pourtant jubilatoire mais qui, après réflexion, ne cadrait pas avec le reste. 2OO1 (dont Kubrick travaillait encore au montage sur le bateau qui le conduisait à New York pour l'avant première !) a été resserré de 2h40 à 2h19. SHINING de 2h25 à 2h00, expurgeant les explications à propos du fils, l'origine du shining. La version longue, qui comme on s'en doutait n'apporte rien de neuf, est dispo en DVD sur l'édition canadienne. Contrairement à ses confrères dont les versions director's cut sont plus longues, Kubrick, lui, resserrait le métrage. Il s’est toujours refusé à commenter ses films, c’est pourquoi il en supprimait les passages explicatifs.

Je ne peux pas imaginer qu’il ait laissé EYES WIDE SHUT en l’état, avec cette dernière séquence explicative entre Pollack et Cruise. Tout le mystère de SHINING tient dans la photo de Nicholson, au dernier plan. Le masque posé (par qui ?) sur l’oreiller de Nicole Kidman pouvait avoir la même fonction, si cela avait été l'image finale : déstabiliser le spectateur. Pourquoi Kubrick aurait-il voulu expliquer rationnellement les (mes)aventures de Bill alors qu'il a passé 2h à le balader dans des méandres angoissants et paranoïaques ? 

Ca n’a pas de sens. Il est clair que la narration patine davantage dans la seconde partie, trop longue, alors que les 100 premières minutes ne sont que perfection. Comme un tableau dont le coin en bas à droite n'aurait pas la même précision de trait. 

Pour moi EYES WIDE SHUT, si beau soit-il, est un film inachevé, ce que semblent confirmer les notes détaillées du montage.

Ces réserves faites, ce dernier Kubrick est un film envoûtant, d’une maîtrise formelle bluffante, on y retrouve cette construction en colimaçon autour d’un axe central, la symétrie du récit, les pulsions, la théâtralité des comportements, la raison qui se fendille contre l’émotion non maîtrisée, le peu de considération pour le genre humain et notamment pour les classes supérieures, pantins égocentriques qui chez Kubrick mènent le monde au chaos.    

** mille rumeurs avaient circulé avant la sortie du film, dont cette soi-disante scène de nécrophilie. De même, on a raconté que l’acteur Harvey Keitel avait été renvoyé car il avait éjaculé sur Nicole Kidman lors d’une scène de sexe. Foutaise, puisque les deux personnages ne se croisent que deux secondes au début du film. Le désaccord tenait à l’agenda de l’acteur qui ne souhaitait pas se libérer pour six mois de tournage, et parce qu’il exigeait un scénario, que Kubrick, le remaniant au jour le jour, ne pouvait (et ne voulait) pas lui fournir. Harvey Keitel aurait raconté qu'il avait claqué la porte après que Kubrick lui ait demandé de refaire une prise 68 fois ! (petit bras comparé au calvaire de Nicholson !). Par contre, il est exact que Kubrick a dû embaucher un conseiller matrimonial pour gérer le couple Cruise-Kidman alors en plein divorce, il avait sciemment proposé ces rôles à un vrai couple qui éclatait en morceau !   

*** le personnage est joué par Todd Field, réalisateur du récent TAR, qui dans l'esprit et la mise en scène doit beaucoup à Eyes Wide Shut.   

 


Couleur  -  2h35  - format 1:1.66 (sortie en salle) puis 1:1.85. 
 
La bande annonce de l'époque (format 1:1.66) et la scène chez le costumier Milich. En deux minutes Kubrick créé un théâtre de poche, en recadrant habilement le local à travers la vitre. Mini vaudeville absurde avec amant dans le placard, une comédie qui semble orchestrée uniquement pour mettre à l'épreuve le client du magasin, Bill. C'est filmé en un seul mouvement, uniquement coupé à l'image quand la fille sort, avec l'insert gros plan sur son visage angélique qui sourit à Bill, le faisant complice malgré lui de ces turpitudes. 
 
 
 

12 commentaires:

  1. Emerveillement au plan visuel, je souscris.

    Mais j'ai jamais rien compris à ce film, jamais saisi ou Stanley devenu Lubrick voulait en venir ... y'a plein de films où je comprends pas grand-chose, genre Mulholland Drive ou 2001, mais ils me parlent davantage ... Je me demande même si Eyes wide shut je suis arrivé à la fin ... un jour prochain peut-être ...

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  2. Certes, il y a la technique. Mais pareil (et encore une fois avec ce réal, à part pour "Shining"), pas emballé... Prétexte pour voir Kidman (et d'autres) à poil ? Et un peu agaçant à force, le scientologue au sourire "Ultra Brite", non ?

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    1. Est ce qu'on reprocherait à un peintre de bien peindre (quelque soit son style) à un écrivain de bien écrire, et à un cinéaste de bien filmer ?

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  3. Alors, voir Nicole Kidman en petite tenue est déjà un très bon prétexte pour faire un film ! Le sourire du scientologue, très sûr de son charme, cadre avec le sujet du film, sur ce point le casting est réussi. Le fait que ce soit Tom Cruise, qu'on aime détester, qui est humilié en peu plus à chaque scène, rajoute du sel à l'histoire !

    La comparaison avec Mulholland Drive n'est pas fausse, y'a de ça, le film de Lynch étant à mon sens plus ésotérique encore, mais dans les deux cas, c'est un cauchemar assez envoûtant. L'histoire, c'est celle d'un gars qui se pose plein de questions, sur son couple notamment, et qui va vouloir rechercher des réponses là où il n'aurait pas dû, au lieu de rester chez lui avec bobonne. C'est un peu le mythe d'Icare finalement, il va tester ses capacités, se brûler les ailes, et retomber très bas. Je suis okay avec toi, ce n'est pas le Kubrick le plus simple à comprendre, notamment dans la deuxième partie, c'est pourquoi je pense que si Kubrick n'était pas mort si tôt, il aurait pu y remédier.

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  4. Bon à quand un C.R. sur "Full Metal Jacket" histoire de mettre enfin tout le monde d'accord sur S.K. ?

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    1. Pas vu :-)

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    2. Il a réalisé 13 longs métrages, j'en suis à 7. Patience...

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  5. Kubrick aimait aborder toutes les thématiques : SF, horreur, romanesque tragique, comédie acide, pamphlet antimilitaristes… Les cases sont faciles à remplir !
    Là, bienvenu à un onirisme dérangeant et en effet très proche de Mulholland drive… Une Frontière floue entre fantasme et réalité. La seconde vidéo fait songer par l'étroitesse du cadrage et le délire frénétique autour de la jeune Leelee Sobieski (15 ans à l'époque), nymphette apprentie nymphomane à un guignol pour adulte…
    À défaut d'un possible réalisme, la séquence de l'orgie façon secte à gros budget est une merveille cinématographique… Et pas uniquement grâce à quelques jolis popotins…

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    1. Il a manqué à Kubrick de réaliser un western. Il devait faire "La Vengeance aux deux visages" dont la star était Marlon Brando. Qui au moment du tournage a fait un gros caca nerveux et a viré tout le monde, pour s'approprier le sujet, c'est d'ailleurs sa seule réalisation comme metteur en scène. Dans mon souvenir, y'a de bonnes choses. Ca n'a pas arrangé les relations entre Kubrick et hollywood, après le Spartacus produit par Kirk Douglas. Kubrick a claqué la porte, et s'est installé en Angleterre, loin des nababs, pour son adaptation de Lolita (l'autre raison était l'absence de financement américain pour une oeuvre qualifiée de pornographique, l'Europe était plus tolérante). Je pense qu'on a gagné au change. Mais tout de même, un western kubrickien, j'aurais aimé voir ça, car s'il avait de grandes qualités, ce n'est pas franchement le cinéaste des grands espaces et des duels aux colts !

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  6. Shuffle Master.22/12/23 14:38

    Emerveillement pour le spectateur? Ah bon.. Je décroche au bout d'une demi-heure ou d'une heure, dans le meilleur des cas. Comme Mulholland Drive, film tardigrade onorico-ésotérico-freudien insupportable de prétention, dans lequel il n'y a peut-être rien à comprendre, l'hypothèse de Kubrick se payant la fiole de tout le monde pour son départ n'étant pas à exclure. Et puis le scientologue aux semelles compensées, non merci. De plus, dans la scène avec Pollack, ils jouent au billard américain et pas français, impardonnable faute de goût. Quant à la virtuosité et à la maîtrise formelle, c'est comme en musique, ça peut-être très vain, dans les deux sens du terme.

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    1. "Émerveillement"... visuel, au sens régal pour les yeux, et les oreilles. Si tu décroches vers 30 ou 60 minutes, tu as déjà vu des choses merveilleuses. C'est le principal !

      Curieusement, c'est un film de Kubrick qui est cité parmi les préférés des gens de cinéma, les "spectateurs" versent davantage vers Shining ou Barry Lyndon, plus accessibles il est vrai.

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    2. Je rejoins Shuffle sur un point : jamais réussi à regarder ce film d'un trait. Je me suis toujours endormi pendant... 😁
      Au contraire, par exemple, de ses cinq précédents.
      Même si je trouve FMJ surestimé. Excellent première partie, au contraire de la seconde où on a du mal à se croire sur un champ de bataille ; à croire que l'enveloppe budgétaire n'était guère épaisse.
      Par contre, effectivement, EWS regorge vraiment de belles images avec des cadrages et couleurs parfaits.

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