jeudi 9 novembre 2023

Jean CRAS - Quintette pour harpe, flûte, violon, alto et violoncelle (1930) - OXALYS – par Claude Toon


- Dis donc Claude… tu ne t'es pas planté pour la photo de ce M'sieur Jean Cras, c'est un officier de la Royale qui joue du piano… Déjà que son nom ne m'évoque rien… En plus, il y a un croiseur ou un destroyer, enfin un gros machin flottant ; D4* coulé… hihi…

- Eh eh Sonia. Et oui Jean Cras est bien un compositeur français contemporain de Ravel, mais composer tout en commandant un cuirassé – et non un machin - n'est pas idéal pour assurer son avenir musical posthume…

- Ah encore un oublié du gotha classique dont tu assures de temps à autre la rédemption. Roussel, Magnard, etc. Quelle époque ? quel style en bref ?

- Né en 1879 et mort jeune d'un cancer foudroyant en 1932 (53 ans), d'où ma référence à Ravel son quasi contemporain. Il sera plutôt proche de Duparc, Koechlin et de ses compositeurs mi professionnels mi autodidactes… Ne pas fréquenter le tout-Paris n'a jamais été favorable à la postérité. Pour le style poétique et moderne, on va y revenir….

- Tu as choisi un quintette idyllique où dominent les sonorités de la flûte et de la harpe… pour ce premier billet consacré à Jean Cras. D'autant plus sympa que je suis encore épuisée du Parsifal de Wagner… Ah mon Dieu…

- Nettement plus léger, la vie militaire de Jean Cras est bien documentée, sa vie de compositeur au long cours, nettement moins. Quant à son œuvre, elle renaît doucement.


Jean Cras composant à bord

d'abord sur un piano droit, puis à queue !
Prérogative du pacha du Cuirassé Provence 😊
XXX

Essayons de nous imaginer dans la cabine exiguë (même pour le capitaine de vaisseau commandant un cuirasser - grade équivalent à colonel). Un piano avec un octave en moins environ pour le caser, l'odeur du fuel et de la graisse qui s'insinue sous la porte, le bourdonnement des moteurs de 43 000 chevaux, sans compter la préoccupation permanente pour diriger 1133 matelots…

Voilà des conditions de travail surprenantes pour écrire la partition d'une œuvre chambriste, d'un extrême raffinement du fait de la présence d'une flûte, d'une harpe et de trois instruments à cordes. À l'écoute, surgira l'image de deux jeunes-filles de bonne famille peintes par Renoir, dentelle et crinolines comprises, plutôt que celle du rubicond chef mécanicien armé d'une clé anglaise de 80, modèle FACOM - 105.375 bricolant les turbines Parsons de…

- T'as pas fini Claude… avec tes bêtises piochées sur le web… le vaisseau et ses turbines, on s'en fiche…

- On dit le bateau et pas le vaisseau Sonia. J'ai appris ça en passant quelques jours dans un sous-marin nucléaire…

- Mais qu'est-ce que tu fichais là-dedans ? La guerre atomique ? t'es pas radioactif au moins ?

- Non et le pourquoi du comment est secret défense… Il l'était, il y a quarante ans.

On ne s'en fout pas tant que cela car, sauf une passion dévorante pour la musique, rien ne destinait Jean Cras à devenir un compositeur connu en son temps mais négligé de nos jours…  

En cette fin du XIXème siècle, toute famille bourgeoise de Brest se doit de voir l'un de ses fils embrasser la carrière d'officier de marine. Jean naît en 1879 dans une famille dont la fratrie réunira 8 enfants. Son père, médecin en chef dans la marine disparaîtra jeune ; lui et son épouse sont de grands amateurs de musique. Même veuve, Mme Cras organise des moments musicaux dans la demeure de Brest où tous ses enfants jouent d'au moins un instrument… Cela dit, musicien n'est pas considéré comme un métier sérieux dans ce milieu, et même si le petit Jean se passionne pour la composition dès 13 ans, il intègre l'École navale à l'âge de 17 ans.

Petite parenthèse. Cette jeunesse rappelle celle d'Albert Roussel qui lui aussi était officier de marine issu de l'École navale mais qui ne naviguera que de 1887 à 1894, revenant définitivement à terre pour se consacrer à l'art. À l'inverse, Jean Cras poursuivra sa carrière jusqu'à sa nomination comme contre-amiral (**) juste avant sa mort en 1931. Il appréciera cette vie en mer, les espaces infinis, et surtout les escales dans les ports des colonies françaises telles les Antilles, le Sénégal, etc. où il se passionne pour le folklore musical local, y compris sur la forme de solfèges non académiques, ainsi : la gamme pentatonique, gamme à cinq tons (Do, Ré, Mi, Sol, La, en majeur) également très en usage en extrême orient et utilisée dans le quintette écouté ce jour.

Autre personnalité célèbre et au parcours comparable, le russe Nikolaï Rimski-Korsakov intégrera le corps des cadets de la Marine, à Saint-Pétersbourg, et s'engagera ensuite dans la marine impériale. Contrairement à Albert Roussel, Rimski-Korsakov restera toujours engagé dans la Flotte mais avec un emploi du temps à terre minimaliste pour pouvoir travailler la musique, notamment l'art de l'orchestration qui fera école jusqu'en occident (Respighi, Debussy, Paul Dukas)… Point commun à tous ces compositeurs et marins, leur formation ne prendra pas la route officielle des conservatoires de haute volée à plein temps. Un inconvénient ? Pas forcément chez les autodidactes surdoués et inventifs…

Si la carrière d'officier de Jean Cras se révèle brillante – il sera même l'inventeur d'une règle-compas qui porte son nom et d'un appareil de communication – cet article se concentrera sur l'homme compositeur.

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Henri Duparc

Le manque de notoriété de Jean Cras s'explique par son parcours professionnel, et par son apprentissage non conventionnel. Jean Cras n'accédera jamais aux académies de prestige. Il est pourtant un bel exemple de la musique française du début du XXème siècle. Un style musical caractérisé par un mélange d'impressionnisme et d'expressionnisme, une évidente légèreté mélodique contrastant avec le style de l'école franckiste et du post romantisme allemand qui doit tout à Wagner : chromatisme, orchestration vigoureuse, fidélité à la forme sonate, inspiration d'essence dramatique.

Grâce à sa mère, il embarque pour parcourir les océans avec des notions rudimentaires mais maîtrisés et par ailleurs, qualité indispensable pour travailler ses premières partitions, il joue du piano avec talent. À son âge, une future figure marquante du monde musical se doit de fréquenter soit le Conservatoire de Paris dirigé par Gabriel Fauré, soit La Schola Cantorum administrée par Vincent d’Indy. Vers la vingtaine, il aurait pu fréquenter Ravel, Albert Roussel, des compositeurs reconnus comme Fauré lui-même, Paul Dukas… Son professeur de contrepoint aurait pu être Albéric Magnard.

Par ailleurs, absent de ce cercle de musiciens encensés par le public et la critique, il ne peut tisser aucun lien d'amitié avec ces créateurs actifs à Paris, amis qui l'auraient propulsé vers une carrière de concertiste en plus de lui apporter la pédagogie. Les mondanités sont indispensables pour "percer" à l'époque, de nos jours aussi…

1920 marque le début d'une amitié durable avec le compositeur Henri Duparc. Elle se révèle déterminante pour consolider ses connaissances théoriques. On suppose qu'il avait déjà rencontré Duparc vers 1900. Henri Duparc est un homme pour le moins atypique. Né en 1848, il souffrira toute sa vie de troubles neurologiques mal identifiés et sa production principale se résume à 17 très belles mélodies dont la célèbre L'Invitation au voyage de 1870 sur un poème de Charles Baudelaire, l'une de celles qu'il orchestrera. C'est un fervent adepte de Wagner (il fait de nombreux séjour à Bayreuth dans sa jeunesse) et un élève de César Franck. Il est moins partisan du style symbolique d'un Debussy. Détailler l'itinéraire tragique de Duparc justifierait un billet spécifique. La maladie le contraint à abandonner la composition dès 1885. Pourtant il vivra jusqu'en 1933, mais la paralysie et la cécité le conduiront inexorablement au silence. Et pourtant en 1920, il prend un élève, le seul qu'il aura, Jean Cras. Au programme, la technique du contrepoint, la découverte des quatuors de Beethoven… Enfin des bases solides. Cette collaboration entre le maître et l'apprenti brestois durera trois ans…


La fille avec une harpe
de Paul Cesar Helleu (1859-1927)

Jusqu'à cette date clé, pendant ses périples et ses permissions, Jean Cras a constitué un début de catalogue sans ligne précise, plutôt dans les genres chambristes, un répertoire d'œuvres qui souffrent d'imperfections dues au manque de métier mais qui n'est pas à rejeter globalement. Citons : une messe, des pièces pour piano et de la musique de chambre, des sonates et un trio. Un siècle plus tard, certaines commencent à intéresser les nouvelles générations de musiciens en concert et au disque. Citons aussi un opéra titré Polyphème (créé en 1922) dont le style onirique témoigne d'une symbiose entre la continuité dans l'écriture d'un Wagner et l'expressionisme de Pelleas et Mélisande de Debussy. Un opéra qui a été ressuscité au début du XXème siècle. Le livret est un texte du poète Albert Samain. On y retrouve les tendances du symbolisme cher à cette époque. Subissant peu d'influence d'écoles concurrentes, Jean Cras affiche une grande liberté formelle dans ses partitions.

Ce perfectionnement technique et cet ami influant dans le monde musical français lui permettront de produire ses ouvrages les plus passionnants et surtout de les faire jouer avec succès pendant qu'il navigue. Les trois œuvres choisies par l'ensemble Oxalys font partie de la production des années 1920-1933 : La flûte de pan pour soprano et orchestre de chambre de 1930, le quintette pour piano et quatuor de 1923 et enfin le quintette pour flûte, harpe et cordes de 1930

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- Claude… Nous n'avons pas déjà écouté un quintette pour cette formation inhabituelle : harpe, flûte et cordes ? Tiens, si, j'ai trouvé, cette année au mois de mai… je te passe le lien (Clic).

- Mais oui, mais oui Sonia, quatre pour être précis, écrits par Roussel, Pierné, Koechlin, Ropartz. Des commandes d'un quintette constitué autour de Pierre Jamet, célèbre harpiste du début du XXème siècle. Quatre compositeurs plus ou moins connus de nos jours… Bons sang, la musique française ne se limite pas à Debussy et Ravel à cette époque… même si nous parlons de génies…

- D'ailleurs, tu citais déjà Jean Cras dans une kyrielle d'auteurs qui avaient composé pour ce quintette et même promis un billet… C'est chose faite pour lui ce jour.

Sonia a mis le lien, donc je ne reviens pas sur ce Quintette instrumental de Paris fondé par Pierre Jamet et actif entre 1922 et 1958Pierre Jamet nous avait quitté à presque cent ans en 1991.


Annie Lavoisier (harpe), Shirly Laub (violon)
Army Norrington (violoncelle), Elisabeth Smalt (Alto)
Toon Fret (flûte, accroupi)

XXX

La création de l'ensemble Oxalys en 1993 rappelle l'aventure de leur lointains aînés guidés par Pierre Jamet. Cinq jeunes instrumentistes flamands : clarinettiste, flûtiste, harpiste, violoniste et violoncelliste décident de se constituer en quintette à leur sortie du conservatoire Koninklijk Conservatorium Brussel.

Pour l'anecdote, le grand conservatoire de Bruxelles enseigne soit en français soit en Néerlandais voire en anglais ! Attention, n'y voyez aucune guéguerre linguistique… Au contraire cette organisation multilinguistique dans un même bâtiment réunit des départements au programme précis dans une langue déterminée, ce qui permet d'accueillir de futurs talents de toute l'Europe et même plus. Certains professeurs sont polyglottes. Ce conservatoire affiche une réputation mondiale pour sa collection et sa formation du jeu sur instruments baroques. Si j'ajoute que l'on compte parmi les enseignants le violoniste et maestro baroqueux Sigiswald Kuijken et ses frères Wieland (violoncelle et violon) et Barthold (flûte) on aura saisi le niveau de l'école. La fratrie était complice du claveciniste Gustav Leonhardt et tous membres fondateurs de l'orchestre baroque La Petite Bande.

Revenons à Oxalys qui de son noyau instrumental insolite s'élargit souvent pour valoriser leur répertoire original axé notamment sur la musique caractérisant le début de l'ère moderne (disons 1870-1930). Ainsi dans cet album, se joignent la soprano Sophie Karthäuser pour interpréter les savoureuses mélodies La flûte de Pan du poète Lucien jacques (1891-1961), le pianiste Jean-Claude Vanden Eyden pour le quintette avec piano. Toon 😮 Fret est le flûtiste invité dans le quintette écouté ce jour. Les cinq ont joué le quintette de Jean Cras le 16 août 2023 lors du 56ème Festival d'été de Gargilesse.

- Dis Claude… Toon Fret est un membre plus ou moins proche de ta famille ?

- Non, un hasard rigolo, j'avais choisi ce pseudo en tant que fan de Tom et Jerry et Cie 😊. C'est la première fois en 12 ans que je rencontre ce prénom autrement que comme une galéjade… En dehors de sa collaboration avec Oxalys, ce flûtiste virtuose de renom est professeur aux conservatoires de Liège et de Louvain.

La discographie de Oxalys marque sa différence grâce à des albums originaux remettant au goût du jour des œuvres a priori chambristes mais compatibles pour des concerts en salle de taille modeste. Se côtoient chez divers labels Debussy, Caplet, Pierné, Frank Martin d'autres modernes ; mais aussi des anciens comme Ferdinand Ries pour lequel Toon Fret a gravé avec ses amis une intégrale des quatuors pour flûte… Des idées de billets à venir… Mozart et Beethoven ont été déjà bien servis 😊.

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le doré Mer - Quiberon, 1900
Maxime Emile Louis Maufra

Ce quintette n'étant que poésie ne nécessite aucune analyse formelle pour en apprécier les saveurs.

Les quintettes écrits pour le quintette Jamet par les plus innovants compositeurs français du début du XXème siècle ne passionnent guère le public français de nos jours, les œuvres orchestrales n'ont pas meilleure presse.

Je m'en suis ému souvent dans le blog. Tout comme j'ai présenté des œuvres de compositeurs anglais de grands renoms, adulés dans les pays anglo-saxons mais mésestimés dans l'Hexagone. Les rares mélomanes friands se désespèrent de leur absence en concert : Vaughan-Williams, Walton, Bax, Elgar, Delius… Cela dit, il en est de même pour Magnard, Cras, Dukas, Chausson, Roussel et quelques autres que… et là, accrochez-vous, nos amis britishs écoutent et enregistrent avec gourmandise chez le label Chandos. Heureusement, en 1990, Stéphane Topakian a fondé le label Timpani et entrepris une intégrale Jean Cras… j'en reparlerai…

Les deux confréries musicales concilient les mêmes atmosphères sonores : lyrisme, bucolisme, expressionisme, raffinement, enthousiasme. Le chant facétieux de la flûte soutenue par la harpe dans In a Summer Garden de Delius (Clic) se prendra-t-il d'amitié avec notre quintette de Jean Cras ? Un jour…

J'illustre ce billet de marines de Maxime Emile Louis Maufra (1861-1918). Il fréquenta l'École de Pont-Aven, tout comme Paul Sérusier (Clic). Sa passion pour la mer et son œuvre flamboyante lui permirent d'être nommé peintre de la marine Nationale en 1916. Ce n'est pas un grade mais un titre de reconnaissance accordé à des artistes par la Marine nationale. Jean Cras l'a-t-il connu ? Pas certain, un cuirassé mouille plus facilement à Lorient qu'à Pont-Aven 😊.


Gros temps - Maxime Emile Louis Maufra

1. Assez animé : lors de la création le 17 mai 1930, Jean Cras confiait un recours à l'abstraction pour composer son quintette défini comme "alerte et enjoué, se déroulant dans un mouvement de continuelle évolution […] évocatrice de danse, mais son inspiration est purement musicale, nullement littéraire". Donc, à l'écoute, chassons tout expressionisme tel celui de jeu de vague dans La mer de Debussy. Jean Cras est en mer mais son inspiration se nourrit de musique pure, s'il y a jeu, ce sera celui des chassés-croisés des sonorités cristallines de la flûte et de la harpe dans une joute bon enfant de timbres.

Seul lien formel avec le passé : l'organisation en quatre mouvements d'un quintette ou un quatuor classique. (Durées : 4-6 minutes par mouvement.) L'introduction confie à la flûte une ligne mélodique sereine à laquelle l'alto apportera une réponse. Les deux instruments dialoguent secondés par un enchaînement d'arpèges de la harpe. [1:42] Une première danse virevolte entre pupitres. Un thème ? un motif ? Pas au sens sonate. Jean Cras déroule ainsi une chorégraphie sonore mouvante et ludique. Parcourir la Partition est amusant, on pense à un collage imaginatif de diverses idées. Pas de forme sonate, certes, mais une logique mélodique pleine de verve et une harmonie chamarrée.

2. Animé : Le second mouvement délaisse le concept faussement déstructuré du précédent. Nous voici dans l'univers de la continuité avec néanmoins des interludes vif-argent. La rêverie et l'exaltation ne s'opposent pas, elle se taquinent…

3. Assez lent : Encore une danse, une sarabande. Jean Cras égaille cette danse souvent nostalgique à l'aide d'hémioles, à savoir l'alternance de rythmes ternaires au sein d'une écriture binaire. À la mode à l'époque baroque, les musiques hindoues (râga) et asiatiques utilisent largement cette technique. Les sonorités orientalisantes obtenues, fréquentes dans la musique du début du XXème siècle ne surprennent donc pas ici, d'autant que Jean Cras exploite tout autant la gamme pentatonique et même les échelles modales si chères à Debussy. Cet homme s'évadait totalement du postromantisme.

4 Très animé : Quelle fantasmagorie que cette folie de pizzicati, de ruptures malicieuses de rythmes et de tons !! 

Écoute au casque ou avec des enceintes additionnelles plus que conseillée.

Le son des PC, sauf exception, est vraiment une injure à la musique…


Vidéo 1 : Quintette pour flûte, harpes et cordes de Jean Cras par Oxalys

Vidéo 2 : Duo pour flûte et harpe de Jean Cras par Juliette Hurel (flutiste) & Marie-Pierre Langlamet (harpiste), enregistrement Timpani, voir discographie ci-après.


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J'ai dénombré plus de 30 albums dont le programme propose une ou plusieurs œuvres de Jean Cras. Aucun en vinyle, la redécouverte de son patrimoine est vraiment récente ! Par ailleurs aucune gravure n'a bénéficié des ors de DG, DECCA, EMI, SONY-Classical, etc. bref des labels historiques et industriels qui ne font fortune qu'avec des artistes et des compositeurs de renom international.

En dehors des invitations dans des anthologies consacrées à la musique de son temps, Jean Cras sort pas à pas de l'oubli grâce à quelques éditeurs aventureux et à des instrumentistes ou orchestres cherchant à étoffer leur catalogue de base, comprendre académique. Je félicite le label Timpani qui poursuit l'exploration du répertoire de notre amiral ; 3 albums pour la musique orchestrale sont disponibles, 3 autres pour la musique de chambre. Alain Jacquon a enregistré un CD dédié à l'œuvre pour piano. Une gravure de l'opéra Polyphème, des mélodies… etc. Ce catalogue essentiel a vu le jour à partir de 1995. (Clic)

Petite sélection pour débuter : les œuvres pours flûte et harpe (dont une version alternative du quintette) ; la musique pour piano, le quatuor et le quintette pour piano.

Le quintette est l'une des pages les plus enregistrée.

- Dis Claude… elles sont très sympas les jaquettes chez Timpani, ce n'est pas toujours le cas chez les labels du classique ?




2 commentaires:

  1. Georges Auriol pour les reproductions sur les jaquettes ?

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  2. Shuffle Master.10/11/23 20:26

    Bon , je n'y connais que dalle en classique, ni en solfège (après x années de batterie je suis toujours incapable de faire la différence entre binaire et ternaire, au grand désespoir de mes collègues, et de lire la plus basique des transcriptions), mais il me semble qu'octave est féminin, non (1er paragraphe)? C'est pour faire le malin, parce que le commentaire m' est passé au-dessus de la tête, n'ayant pas les codes. J'ai tout de même fait un parallèle entre Jean Cras et Pierre Loti, qui ont en commun leur qualité d'officier de marine. Pierre Loti étant illisible (et oublié - bien fait!- ), - et bascophile de surcroît - , j'aurais tendance à en déduire que son camarade ne vaut guère mieux...
    J'observe aussi la remarquable cohérence de ce blog puisque pendant qu'on parle de motos dans un coin, dans un autre, on cause de J'encrasse. Pardon...
    Total respect pour cette érudition.

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