MERCREDI : Bruno a salué la sortie de l’album de Marc Storace, avec la complicité de l’incontournable et stakhanoviste Tommy Henriksen, ce « Crossfire » en solo fait presque de l'ombre à son propre groupe, Krokus !
JEUDI : Benjamin nous a raconté le destin du petit texan Johnny Winter, né albinos mais fondu de musique noire, devenu le virtuose que l’on sait, mêlant son blues au rock, voire au hard-rock, cyclone de la six cordes, tornade de la Gibson Firebird.
VENDREDI : le réalisateur brésilien Walter Salles, qui a connu cette période et les protagonistes de l’histoire, raconte dans « Je suis toujours là » la dictature, les enlèvements, la torture, les meurtres, mais réussit surtout une chronique familiale sensible et lumineuse.
👉 Alors, qui c’est qu’y a la semaine prochaine… du cinéma dès mardi avec « L’Eveil » de Penny Marshall, la symphonie n°8 de Gustav Malher, une petite série B de Jacques Tourneur, (ou un film de David Lynch !)et on attend le programme de Bruno, retenu à Mar-a-Lago pour renégocier les droits de douane sur le saucisson corse, injustement taxé à hauteur de 85%. D’un autre côté, ça nous en fera plus…
Bon dimanche.
Je ne vais pas lister sa filmographie ni refaire la nécrologie du gars, abondamment commentée dans les médias, mais on a surtout mis en avant son talent de dialoguiste gouailleur, l’aspect irrévérencieux du discours, parfois gratuitement provocateur, en oubliant quel brillant metteur en scène il était (se reporter à son chef d’oeuvre chroniqué ici même BUFFET FROID ). Quand je pense à Blier, je pense à ses longs travellings merveilleux, mouvements de dolly majestueux, Blier filmait en scope, laissant ses acteurs jouer ensemble dans des cadres larges, découpant peu, ses décors étaient conçus dans cette optique (la scène du garage dans TROP BELLE POUR TOI, avec ces cloisons vitrées). Blier c’était aussi des mises en abîmes, un jeu constant entre personnages et spectateurs. A l’instar du Bébel de A BOUT DE SOUFFLE, ses acteurs parlaient à la caméra, commentaient le film, la musique, « il fait chier ce Schubert ! » hurlait Depardieu dans TROP BELLE POUR TOI. Un concept qui flirtait avec le surréalisme, qu’on retrouve chez Quentin Dupieux, parfois jubilatoire parfois redondant, comme dans LES ACTEURS, ou CONVOI EXCEPTIONNEL ou les personnages attendaient leur scénario pour démarrer la scène !
Et puis Bertrand Blier était un grand directeur d’acteurs, faut dire qu’il choisissait les meilleurs, on se pressait pour en être, ses distributions tenaient du bottin mondain. Ces acteurs, qu’il aimait tant, savaient qu’ils seraient bien servis, choyés, qu’ils se délecteraient de répliques ciselées à la virgule près. Blier a accumulé les récompenses, comme quoi on peut être poil à gratter, exigeant, et se mettre public et critique dans la poche. Rappelons qu’il a aussi gagné un oscar pour PRÉPAREZ VOS MOUCHOIRS, une statuette dont il n’était pas peu fier. Il y a une émission de télé, enregistrée en 2020 « Blier, Leconte, Tavernier, trois vies de cinéma » où les trois compères dissertent sur leur métier, les ficelles, les coulisses, la technique, c’est en trois épisodes et c’est juste passionnant, et drôle, à chaque fois je n’en décroche pas !
En bonus, cette émission géniale tournée dans le dernier vidéoclub de Paris, où Blier fait preuve de cinéphilie comme d’une totale mauvaise foi !
Et j'ai lu kekpart qu'il était encore plus fier du fait qu'Eric Z. datait le début du déclin du cinéma français aux "Valseuses"...
RépondreSupprimerCe qui lui vaut un trophée en plus !
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