lundi 18 octobre 2010

BOB DYLAN - " The Freewheelin' " ( 1963 ) par Philou


Contestataire sincère ou opportuniste de génie ?


"The Freewheelin' Bob Dylan" se traduit mot à mot, "Bob Dylan en roue libre". En écoutant l'album, moi je dirai que le gars Bobby est plutôt "le nez dans le guidon" pour rester dans l'esprit vélocipédique.
En effet, c'est grâce à cet effort que Bob Dylan va être promu "Maillot Jaune du Protest Song" et devenir le porte parole de toute une génération revendicatrice.
Le premier album de Dylan s'est très mal vendu et ne contenait que deux chansons originales, avec son successeur cela ne sera pas du tout la même chose.
L'enregistrement s'est étalé sur prés d'un an, de début avril 1962 au 23 avril 1963 et c'est finalement Tom Wilson qui produira l'album, à la place de Albert Hammond, et sortira le 27 mai 1963.




L'album connaitra un énorme succès avec la légendaire chanson emblématique "Blowin' In The Wind" qui deviendra l'hymne universel des luttes pour la liberté et Dylan, tout au long du disque, joue avec conviction son rôle de chanteur contestataire.

Avec ce deuxième album le discours de Bob Dylan devient planétaire. En effet, en 1963 le monde vit dans la psychose d'un conflit atomique et dans "A Hard Rain's A-Gonna Fall" il dénonce la crise des missiles de Cuba d'octobre 1962, pendant la guerre froide entre les U.S.A. et l'U.R.S.S.


"The Freewheelin' Bob Dylan" contient également quelques uns des ses plus grands classiques comme "Girl From The North Country", "I Shall Be Free", "Don't Think Twice, It's All Right" et la terrible condamnation des fabricants d'armes "Masters of War" qui n'est pas une chanson anti-militariste, comme l'explique Dylan lui même, dans une interview datant de 2001 :
"
Chaque fois que je la chante, quelqu'un écrit que c'est une chanson anti-guerre. Mais cette chanson ne contient aucun sentiment anti-guerre. Je ne suis pas un pacifiste. Je ne pense pas l'avoir jamais été. Si vous examinez attentivement cette chanson, elle parle de ce que Eisenhower disait sur les dangers du complexe militaro-industriel dans ce pays. Je crois fermement que chacun a le droit de se défendre par tous les moyens nécessaires".

En 1963, Dylan ne se séparait jamais de son harmonica et de sa guitare sèche et il n'a pas encore était traité de Judas par un fan anglais un soir de 1966, l'accompagnement musical est donc ici réduit à son plus strict minimum, juste de temps en temps un petit coup de baguette discrète de Herb Lovelle, pourtant ces extraordinaires chansons figurent toujours sur la "set-list" de ses concerts plus de 40 ans après...

Plus qu'un musicien Bob Dylan devient l'emblème de toute une génération, considéré même comme un prophète, malgré lui.

Tout cet engouement déstabilisera sérieusement Dylan qui fuira le mouvement contestataire dès 1964.








Retrouvez deux autres articles du DEBLOCNOT' sur Bob Dylan : son premier album, et le documentaire que lui avait consacré Martin Scorsese.

"Bob Dylan" 1961 par Philou:
http://ledeblocnot.blogspot.com/2010/08/bob-dylan-bob-dylan-1961-par-philou.html

"No direction home" de Martin Scorsese (2005) par Luc B.:
http://ledeblocnot.blogspot.com/2010/08/no-direction-home-de-martin-scorsese.html

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