mercredi 18 août 2010

THE FOUR HORSEMEN - "Nobody Said It Was Easy" (1991) par Bruno

Tome 1 : Débuts en fanfare

     N'y allons pas par quatre chemins : la musique délivrée sur cet album est principalement sous influence d'AC/DC ère Bon Scott. Toutefois, par bonheur, ce n'est pas pour autant un ersatz des Australiens, encore moins une pâle copie sans saveur, un ballon de baudruche pailleté opportuniste et sans réelle conviction (comme cela a été souvent le cas dans les 80's). Non, ces gars ne sont pas des faussaires, ils vivent, ressentent, transpirent leur musique. Ce sont des passionnés.


   Même si l'on retrouve, ici ou là, quelques plans des Australiens, (qui eux-mêmes s'étaient déjà nourri du Blues, du Rock'n'Roll primitif, et du Heavy-Rock, entre autres), l'important c'est que « Nobody Said It Was Easy » soit un authentique brûlot de heavy-boogie-rock incandescent, brut, sincère, organique, et qui ne s'obtient qu'avec de la sueur, rempli jusqu'à la gueule de guitares rugueuses, franches, crunchies, vindicatives, exemptes de réverbe. Saturation naturelle, pure lampes, à l'ancienne. Le tout dans un esprit recherchant avant tout à prendre du bon temps (rouler).


     Le groupe fut fondé par Haggis et Frank C. Starr. Le premier est le seul anglais de ce groupe made in USA et officie à la guitare rythmique - Fender Telecaster, ampli vintage, casquette et tatouages -. Auparavant, il fait ses armes  avec Zodiac Mindwarp sous le pseudonyme de Kid Chaos, puis se frotte aux grosses tournées et salles bombées en accompagnant The Cult en qualité de bassiste pour leur tournée américaine. Le second est un chanteur à la voix écorchée, enrouée. Tous deux recrutent Dave Limzi, à la guitare lead (Gibson LesPaul), Ken « Dimwit » Montgomery à la batterie, et Ben Pape à la basse.


   En 1989, le groupe balance leur premier jet, « Wellfare Boogie », sous la forme d'un Ep de quatre titres de Heavy-Rock'n'Roll nerveux, naviguant entre les deux premiers AC/DC (soit « High Voltage » et « T.N.T. »), délivré avec un son très cru. C'est sympathique mais guère transcendant.

     Deux ans plus tard, « Nobody Said It Was Easy » déboule et s'affirme dans un paysage envahi par les paillettes et les tignasses permantées. La une pochette inspirée des emballages d'alors des jeux de cordes de guitares (entre Dean Markley et Ernie Ball), annonce la couleurs : y'a d'la guitare, et pas qu'un peu ; du style directos in the amps.
 
   La chanson-titre, qui ouvre le bal, pose d'entrée, et sans complexe, les bases. Il s'agit d'un Heavy-Rock mâtiné de Hard-Blues et Boogie, principalement en mid-tempo, dont les racines plongent principalement, donc, dans le terreau du AC/DC des 70's, mais également dans celui du Rose Tattoo de « Scarred For Life », du « Electric » de The Cult (dont Haggis a fréquenté les séances d'enregistrements), ainsi que du Cinderella de "Long Cold Winter" et de "Heartbreak Station", avec parfois une sensation de Southern-Rock, ostensiblement orienté Heavy, of course. Ainsi que de Nazareth de "Razamanaz" à "Hair Of The Dog". D'après les dires d'Haggis, c'est une forte influence du chanteur, dont le timbre se rapproche effectivement de celui de Dan McCaffery. Auquel on pourrait rajouter Tom Keifer. 
 

      La production sobre de Rick Rubin (
The Cult, Slayer, Run DMC, Danzig, AC/DC, Johnny Cash, Audioslave, Red Hot Chili Peppers, S.O.A.D., Metallica, Shakira, et d'autres), à des lieux de certaines du genre ampoulées, emphatiques, permet à cette galette de se maintenir hors du temps. Donc évidemment plus proche de l'Aussie-Rock que de l'US.
     Hélas, pour diverses raisons, le combo éclate, avec notamment le départ de Kenneth « Dimwit » Montgomery, et surtout celui de Franck Starr. Dimwit décédera d'overdose en 1995. Toutefois, bien que chaotique, l'aventure continuera...

     Longtemps, cet opus n'a été disponible qu'à des prix prohibitifs. Fort heureusement, par la volonté d'Haggis, il a été récemment remastérisé (ce qui lui confère une meilleure définition et plus de dynamique), et agrémenté de trois bonus (dont deux inédit, et un « Homesick Blues » version harmonica) de bonne facture issus des archives de Dave Limzi. (disponible sur le site /http://thefourhorsemen.com/)

Version Remastered : 55 mn 45 / 15 titres (et rien à jeter)

P.S. : Alors que Haggis connaissait bien James Hetfield, le patronyme « Four Horsemen » n'aurait rien à voir avec le titre de Metallica (d'ailleurs aucun rapport musicalement parlant entre ces 2 groupes).







2 commentaires:

  1. Ca commence bien, ça respire la bonne sueur, la bière, l'huile 10W40 d'une Ducati après une bonne bourre, les phéromones d'une fausse blonde en vrai manque.
    Et pis... arrive un chanteur "Mr Propre" à peine échevelé échappé d'un boys band(mou).
    ...Allez, au régime Bourbon (2 bouteilles/jour), Marlboro (4 paquets/jour), Nesquik (2 lignes dans l'pif par heure), et il ressemblera à un chanteur de rock.

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  2. Franck C. Starr, Mr. Propre ?? Non, vraiment, je ne pense pas.
    Découvert par hasard par Haggis alors qu'il finissait de se bagarrer sur un parking, il avait déjà fait un stage prolongé à l'ombre... Et sa voix, suivant les chansons, sait se faire plus rauque, écorchée (même trop à mon goût).

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