The Four Horsemen, tome 2 : fin de parcours dans la douleur
Bien que le précédent album, "Nobody said it was easy", connu un petit succès (16ème dans les charts US, en 1991, en plein boom grunge), des dissensions commencèrent à s'immiscer au sein du groupe. Le chanteur Franck C. Starr, entre ses fréquentes altercations et bastons et un nouveau séjour à l'ombre en 1992, finit par altérer la patience d'Haggis - co-fondateur du groupe, guitariste rythmique et compositeur) ; Le groupe se sépara la même année.
Toutefois, Haggis (alias Stephen Harris, alias Kid Chaos pour Zodiac Windwarp & The Love Reaction, alias The Kid pour la tournée "World Electric Tour", 87-88, de The Cult), ayant des fourmis dans les doigts, remonta le groupe autour du chanteur multi-instrumentiste Tim Beattin, de Lez Warner (The Cult) à la batterie et le bassiste Duane D Young. La nouvelle mouture s'enferma dans un studio New-yorkais pour travailler et enregistrer du matériel neuf. Seul rescapé de la mouture originale, The Lead Guitar Dave Lizmi. Pour le coup, la direction musicale a emprunté de nouveaux chemins. Le nouveau Four Horsemen a délaissé son Heavy-sleaze-rock'n'roll, pour se frotter à une forme de Rock plus roots, pas bien loin de Bod Seger, de Tom Petty, des Stones, d'Izzy & the JuJu Hounds, de Col. Parker. En conséquence, et en toute logique, si le son reste assez proche des précédentes réalisations, les guitares sont relativement plus posées, bien moins rugueuses (les potards de la disto ou du gain de l'ampli ont été baissés d'un tiers). Haggis se met accessoirement au piano et au banjo, et Beattie apporte son harmonica et sa lap-steel guitar.
Toujours grâce au don d'archiviste de Dave Lizmi (ci-contre), on découvre des compositions fraîches, biens structurées, en équilibre entre un Rock 70's, souvent stonien, et un Americana catchy. Enregistré live en analogique, sur un 12 pistes à bandes, « Daylight Again » est pourvu d'un son organique, clair, sans faux-col. Bien qu'Haggis soit le seul maître à bord (seuls deux titres sont co-écrit avec Beattie, et un avec l'ensemble de la formation), on retrouvera plus ou moins la même recette, avec nettement plus d'ingrédients country-rock, dans les productions futures de Beattie.
Hélas, cette formation ne porta pas ses fruits, et les enregistrements n'aboutir même pas à un disque. Peut-être que ce n'était pas dans l'air du temps, et que personne n'a voulu leur donner une chance ? Et là une question demeure : comment ce fait-il que des trucs aussi intéressants restent oubliées dans les placards, ou les tiroirs, alors que des daubes immondes, indigestes et totalement nocives pour la santé sortent impunément, par plusieurs dizaines, chaque année. Las de ne pas aboutir à des résultats plus concret, encore une fois le groupe éclate. Tim Beattie continua une carrière solo, (qui privilège un Americana-Southern-Rock), qui alterne avec des sessions studios pour le compte d'Universal, des compositions pour autrui et des enregistrement de bande son de publicité. Warner continua également en tant que session-men, avant d'intégrer un groupe de musique Irlandaise, Mc Cabes.
Encore aujourd'hui, Daylight Again n'est disponible que sur le site du groupe. (http://www.thefourhorsemen.com/)
- Amazing Grace (0:47) - (Traditionnel), a capella
- Dollar a minute (4:33)
- Daylight Again (4:09)
- Mojo Hannah (3:45)
- South of the line (2:28)
- The Bed went cold on me (4:35)
- Isabelle (2:10)
- Lay your trouble down (3:12)
- Trailer park Boogie (3:46)
- Amazing Grace : Reprise (11:08)
En 1994, les anciens membres décidèrent d'enterrer les anciennes querelles, et de jouer à nouveau ensemble leur Heavy-Kick-Ass-Rock'n'Roll. Les musiciens ont mûri et cela se reporte sur leur musique. Si leur rock est sensiblement le même que sur « Nobody said it was Easy », il est néanmoins moins carré et percutant, et l'influence d'AC/DC est nettement plus en retrait, laissant ainsi plus de champ à d'autres horizons. L'expérience Daylight Again ayant laissé ses traces, c'est un tantinet plus diversifié, et plus tempéré. Ici, c'est Dave Lizmi qui a pris les rênes, le gallois Haggis, pourtant fondateur du groupe, ne fait apparemment pas partie de cette reformation (d'où l'empreinte moins marquées des australiens).
On sent le groupe en grande forme, près à en découdre, impatient de prouver qu'il est loin d'être fini. Et la formidable reprise, en ouverture, du classique de Johnny Winter (grosse influence de Lizmi) écrit par Rick Derringer, "Still alive & well" , est là pour démontrer deux choses : une, ces gaillards sont loin d'être des manchots (toutefois Dave est bien moins véloce que Johnny en solo - et la technique est différente), leur version n'ayant pas à rougir devant l'originale ; deux, ils sont bel et bien "still alive and well" !!
Franck C. Starr (meilleur que sur le précédent opus) chante autant qu'il éructe, surchauffant ses cordes vocales, avec un timbre chaud, parfois presque "Soul", assez proche de Ron Young (Little Caesar, Manic Eden). Quant à Dave Lizmi, sa Les Paul brille de mille feux sur des riffs appuyés, vindicatifs et entraînants, et sur des soli, parfois abreuvés de wah-wah et de slide épaisse, aussi concis que résolument rocks ; l'efficacité et le Rock'n'roll avant tout. Cela déborde de vigueur et d'enthousiasme communicatif, certains titres pourraient faire office de dopage auditif. Le tout sur une production à mi-chemin entre une typée "Australienne", (façon Heavy, pas du genre "Minogue" !!), et une "Américaine" typée Heavy fin 70's : on ne croule pas sous une sur-production d'effets qui étoufferait la vitalité qui s'en dégage. On évite soigneusement la production gros Hard US ou FM. C'est sobre, sans autres rajouts que quelques pistes de guitares pour donner l'impression d'un quintet à deux guitares. Comme auparavant, et d'ailleurs il semblerait que Dave utilise parfois une Fender en rythmique, comme pour combler l'absence de Haggis, et garder un lien étroit avec le son initial des Four Horsemen. Il y a aussi quelques traces très pondérées de Hammond B3 (sur "Drunk Again" et sur "What the Hell went Wrong") et de piano (sur "Hit the Road"). On pense parfois à Kings Of The Sun, aux premiers efforts de Pat Travers, à "Powerage" d'AC/DC, à Little Caesar, à Silvertide, à Starfighters, aux Quireboys de « Well Oiled », au Nugent des années 75-77, avec un soupçon de Nazareth et de Heavy-Southern-Rock. Un peu à Blackfoot aussi, mais il n'y qu'un "Gettin' Pretty Good... At Barely Gettin' By..." excellent de bout en bout ; avec néanmoins un bémol pour "Hot Rod" (psycho-boogie), "My Song"(bon riff de guitare, mais garde un goût d'inachevé) et "Rock my Universe", pas mauvais mais assez banal.
Hélas, ce dernier album fut accouché dans la douleur. Tout d'abord, il y eu le décès, par overdose, du batteur en novembre 1994 (l'album lui est dédié). C'est son frère, connu sous le patronyme de Chuck Biscuit (D.O.A, Black Flag, Danzig, Social Distortion) qui le remplaça pour finir les enregistrements. Ainsi que Randy Cooke (batteur canadien - Lee Aaron, Ringo Starr, Gillan, Eurythmics, Hillary Duff !, Rick Emmet de Triumph), qui est crédité en tant que membre du groupe. Puis, alors qu'il ne restait qu'à finir le mixage, Frank Starr fut percuté par un chauffard ivre alors qu'il roulait en moto. Suite à ses blessures, il fut plongé dans un coma. Frank ne remontera plus jamais sur scène. Il décéda le 18 juin 1999. Ce fut Ron Young (Little Caesar) qui fut choisi, en toute logique, pour le remplacer et effectuer une série de concerts.
Après plus rien. Ce qui rend d'autant plus précieux ce disque qui se présentait comme une ode à un boogie-rock heavy, brut de décoffrage, festif et authentique. "Nobody said it was easy"
- Still Alive and Well (4:10) - (Rick Derringer)
- Gettin' Pretty Good At Barely Gettin' By (4:04)
- Drunk Again (4:36)
- Livin' these Blues (4:12)
- Song for absent friends (3:54) - en hommage à Ken "Dimwit" Montgomery
- Keep your life (3:54)
- Hot Rod (4:43)
- Rock my universe (3:45)
- Rock in business again (5:43)
- Hit the road (5:02)
- Keep on keepin' on (5:26)
- My song (2:34)
- What the Hell went wrong (6:58)
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