jeudi 23 octobre 2025

Christoph WEYSE – Symphonies N° 1 et 7 (1795-1799) - Lars Ulrik MORTENSEN (2002) – par Claude Toon


- Ah, nouveau compositeur Claude… Deux symphonies très proches en termes de dates de composition… Un allemand ? Encore un disparu lors du règne Mozart-Haydn-Beethoven ?

- Mais elle suit tout cela de près la petite Sonia !! Ok un contemporain de ce trio majeur, mais d'origine danoise… Un contemporain du globetrotter allemand Ferdinand Reis dont deux symphonies ont été écoutées il y a quatre semaines… Un petit maître un peu oublié… Côté discographie, ses symphonies…

- Justement, a-t-il connu les trois grands ou Ries en cette fin du classicisme ? Est-ce du style de Haydn ?

- La partition de la première a été révisée vers 1805, soit pendant les prémices du romantisme… je vais en reparler…

- Lars Ulrik Mortensen fait son entrée au blog… Est-ce un parent de l'actrice blonde et filiforme Sara Mortensen ?

- Hahaha, la comédienne talentueuse qui joue la policière autiste Astrid dans une série TV est franco norvégienne…  Lars Ulrik est un claveciniste et chef d'orchestre chambriste est danois  … 


Christoph Weyse (1774-1742)
 
 

Poursuivons le débat ouvert dans la chronique consacrée à Ferdinand Ries le globetrotter, l'ami de Beethoven sillonnant l'Europe qui l'adulera, l'oubliera après sa mort... Voici un sujet qui ne risque pas de s'épuiser. La disparition des programmes pendant deux siècles de nombre de composteurs méritant une certaine considération s'explique surtout par l'omnipotence sans limite qu'exerça involontairement le trio de génies cités par Sonia : Mozart, Haydn, Beethoven. Une gloire éphémère.

Tant sur le plan symphonique, concertant, chambriste et lyrique, il est difficile pour un compositeur même talentueux de s'assurer une postérité durable dans l'histoire de la musique. D'autant qu'entre les changements d'intérêt du public, la brièveté du classicisme (1750-1805), courant balayé par les doctrines romantiques et la négligence dans la conservation des partitions, souvent manuscrites lors des créations puis non publiées, dormant dans les fonds inextricables des bibliothèques, les musicologues doivent travailler dur pour exhumer puis ressusciter des musiques qui, sans atteindre l'intemporalité de celles du trio de tête, permettent un rafraîchissement des programmes de concerts et surtout de la discographie des œuvres de cette période.

On peut déplorer que le catalogue des grands labels soit saturé de énièmes interprétations d'ouvrages du best of classique ; rarement d'une vision innovante, trop souvent superflues… Cela dit, ne négligeons pas l'arrivée d'artistes visionnaires, instrumentistes, maestros ou chanteur.s.es. Le retour aux couleurs orchestrales légères et acidulées et au style nuancé grâce aux effectifs réduits de l'interprétation baroque authentique en est un exemple majeur. Lars Ulrik Mortensen applique ce principe au classicisme…

Et pour explorer les redécouvertes du XXIème siècle, rendons nous en Danemark en cette fin du siècle des Lumières à la rencontre de Christoph Ernst Friedrich Weyse. Oui au Danemark car en cette époque, à Altona la ville où Christoph Weyse voit le jour en 1774. Altona se situe en territoire allemand depuis 1866, dans la banlieue de Hambourg, la grande cité musicale du nord qui accueillera en 1809 la naissance de Mendelssohn et en 1833 celle de Brahms… 

La famille Weyse partira pour Copenhague en 1789, capitale danoise qu'elle ne quittera que très peu. Donc oui, Weyse rejoint bien le petit groupe des compositeurs danois déjà présentés dans le blog : Carl Nielsen et Rued Langgaard. Musique d'influence germanique, danoise, scandinave ? nous savons que les frontières compositionnelles européennes sont minces… même si celles des cartes géographiques sont mouvantes.

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Copenhague vers 1776

Je témoignais il y a quelques semaines dans la chronique de mon ouvrage imaginaire "Devenir musicologue – pour les nuls 😊" de la difficulté de trouver des informations sur des compositeurs à la notoriété très (trop) effacée après l'audition d'œuvres attachantes mais confidentielles qui suscitent l'écriture d'une chronique. Merci néanmoins Wikipédia… 15 lignes sur l'article en Français et… 4000 mots en danois… logique ! Ma maîtrise de la langue danoise étant proche du zéro absolu, merci au traducteur Chrome, vraiment performant. Ok, je fais de la pub pour certains produits numériques car en tant qu'ancien du métier dans cette discipline, le "ça marche jamais cette m**e d'informatique" me hérisse souvent le poil. (Exception le site de la SNCF). Je ferme ce débat hors ligne éditoriale et guerre au smartphone à outrance.

Bon, ceci dit, néanmoins, en outre et par ailleurs*, à seulement six ans le petit Christoph perd son père, herboriste de son état ! Sa mère, une personne résiliente et vive demande à son beau-père Bernhard Christopher Heuser, un gentil papi, musicien et compositeur de cantates à Gluckstadt, de donner les premiers cours de violon et de piano à Christoph. Côté pédagogie du clavier, le gamin n'a certes pas affaire à Czerny, mais son talent inné et son assiduité transcendent ces notions jusqu'à lui permettre d'atteindre un niveau qualifié "de prodige". Le petit a aussi une jolie et solide voix de soprano et bien entendu chante dans la chorale de l'église de la ville. Il sidère son entourage en pouvant jouer à vue n'importe quelle partition de la famille Bach mise sous ses yeux !!!

(*) Bel exemple de remplissage digne d'un CERFA 😊.


Carl Friedrich Cramer

1789. Seconde tragédie familiale pour Christoph. Sa mère Margaretha Elisabeth née Heuser et remariée à un négociant meurt. Ce second mari avait fait faillite en 1794. Bernhard Christopher Heuser a dépassé ses compétences musicales pour instruire solidement l'adolescent. Pour assurer le viatique, Heuser propose à son petit-fils un apprentissage chez un marchand… qui vire le jeune garçon dès la première semaine, Christoph manifestant une nette aversion pour le commerce. Heuser s'inquiète, déçu par ce nouveau tracas, d'autant qu'avec sa fille ils envisageaient une carrière musicale pour Christoph. L'avenir de l'orphelin se présente mal, Heuser se sachant en fin de vie est à court d'idées – il mourra en 1799 – En un mot c'est la galère chez les Weyse.

Une bonne étoile veille. Christoph rencontre Carl Friedrich Cramer, musicologue et pamphlétaire d'origine germanique, admirateur et traducteur de Rousseau, sympathisant de la Révolution Française ; il mourra à Paris…. Cet homme plus ou moins compositeur à ses heures, séduit par le talent précoce de Christoph, le présente à son ami Johann Abraham Peter Schultz, compositeur et maestro (1747-1800). Ce musicien formé à la seconde école de Berlin a bien connu Haydn et C.P.E Bach, fondateurs majeurs du classicisme. Schultz séjournera en poste à Copenhague entre 1787 et 1795. Cet artiste à la carrière tardive, malade et mort trop jeune, n'a pas encore eu droit à une redécouverte discographique…  Schultz accepte d'enseigner au jeune homme malgré des lacunes en harmonie et en théorie musicale, sa spécialité justement… Bien plus, il l'accueille comme un fils, conscient de l'indigence matérielle de sa famille, lui offre le logis et le couvert. Cet enseignement et ce lien filial se termineront en 1792. Christoph déjà bon pianiste interprète en concert les concertos pour piano forte de Mozart (premiers chefs-d'œuvre du genre), apprend aussi le violon et l'orgue.

Quand le destin se veut clément, ne pas être le fils de Leopold Mozart ou de J.S. Bach n'est pas de facto un handicap. 1794, la carrière de Christoph débute enfin et, même si notre compositeur ne s'éloignera jamais de Copenhague, elle sera animée et le compositeur apprécié en Europe, jusqu'à Vienne ... (Wikipédia).


Abraham Peter Schultz

Quelques épisodes marquants en utilisant l'art du copier-coller 😊 !

En 1794, Christoph devint organiste à la Garnisons Kirke. En 1805, il fut organiste à la Vor Frue Kirke (depuis 1924, la cathédrale de Copenhague). En 1819, il devint compositeur de la cour, en 1816 professeur titulaire, en 1830 membre de l'Académie royale de musique de Suède, et en 1842 docteur en philosophie à l'Université de Copenhague.

Par ailleurs, il fréquentera l'écrivain et conteur Andersen. Plus tard, il rencontrera Constanze Mozart remariée à Georg Nicolaus Nissen, un diplomate danois, et séjournant à Copenhague entre 1810 et 1820. Constanze sera enchantée par la musique de Christoph qu'elle trouve proche de celle de Mozart première manière… Quelle plus belle reconnaissance ?

Christoph Weyze composera énergiquement pendant toute sa vie, moins vers 1800-1805, car victime d'accès épisodiques de mélancolie (des peines de cœur 😟). Son catalogue brille par son éclectisme ; serviteur de la musique sacrée dont de nombreux chorals et des cantates, au moins cinq opéras, de la musique pour clavier et sept symphonies écrites au tournant du siècle. Ajoutons des musiques de scène et de la musique de chambre !!! Éclectique et équilibré, Christoph ne privilégie aucun genre a contrario de Haendel, maître des opéras et des oratorios ou d'un Bruckner exclusivement symphoniste mystique. Le tempérament de Weyze se rapproche de celui de Haydn

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Passionné de musique instrumentale, dès la fin de ses études, Christoph Weyze compose sept symphonies en un délai très court pour un débutant : 1795 à 1799. Ces troubles de l'humeur de 1800 à 1805 expliquent ils l'arrêt de ce cycle ? Mystère, mais il ne reprendra jamais sa plume pour écrire dans ce style d'œuvres pourtant très à la mode. Etant disparu trente ans après l'émergence du romantisme grâce à Beethoven et sa symphonie "héroïque" de 1805, on peut le déplorer…

Il existe une intégrale gravée par l'Orchestre royal du Danemark dirigé par Michael Schønwandt, notamment une vivante 6ème. Cependant nous écouterons l'album isolé réalisé par Lars Ulrik Mortеnsеn sur instruments d'époque, ceux de l'orchestre baroque Concerto Copenhagen fondé en 1991 par Andrew Manze, voir chronique (Mozart, concerto 26). Les deux interprétations sont de belle facture. L'album ne comprend que les 1ère et 7ème symphonies.


Lars Ulrik Mortеnsеn
 

Lars Ulrik Mortеnsеn est un claveciniste et un chef d'orchestre danois né en 1955. Au clavier, il assure une carrière internationale. Expert de l'époque baroque et donc de l'instrumentation du XVIIIème siècle, il dirige depuis 26 ans le Concerto Copenhagen. Sa discographie très variée comporte 64 disques, au clavier ou comme chef : Bach, Scarlatti, Buxtehude, Vivaldi, etc.

Symphonie n° 1 en sol mineur

Sentimentalisme et tonalité :

La dernière décennie du XVIIIème siècle conclut l'apogée du "sturm und drang" (tempête et passion), courant littéraire, philosophique et politique allemand, caractérisé par un cartésianisme et un pessimisme radicalisé. Il préfigure le romantisme et son inclination pour le tragique. Il succède voire s'oppose aux Lumières plus optimistes quant à la nature de l'homme adepte du rationalisme et du classicisme. En France, Rousseau (surnommé le "patriarche du pessimisme") aura une influence sur l'émergence de cette pensée (pas surprenant que Carl Friedrich Cramer ait traduit son œuvre). Deux écrivains majeurs influenceront l'application de cette doctrine dans les arts : Goethe (Faust) et Schiller.

Divers ouvrages orchestraux, par leur thématique élégiaque, concrétiseront cet intérêt des musiciens pour le "sturm und drang". Le divertissement galant ou épique laisse la place à l'expression d'émotions mélancoliques, parfois angoissées. Une volonté intime d'introspection jouant sur une atmosphère musicale pathétique se fait jour chez les compositeurs. Citons : les symphonies N°25 et 40 (si bouleversante) de Mozart, les N° 44, 45, 49 de Haydn sous-titrées "funèbre", "les adieux" et "passionnée." (Aucune ambigüité donc pour cet homme au tempérament débonnaire).

Quel point commun entre ces ouvrages orchestraux ? Ils requièrent tous une tonalité mineure, psychologiquement plus sombre à l'écoute ; précisons que l'usage des modes mineurs par l'épicurien Mozart est rarissime… On sera donc surpris que Christoph Weyze en pleine jeunesse compose sa première symphonie en sol mineur, tonalité sentimentale et affligée mais non funeste.

- Waouh, M'sieurs Pat, Luc, Bruno, Benjamin, et M'dame Nema, dans une plombe je ramasse les copies… hihihi… 😅

Écoute au casque ou avec des enceintes additionnelles plus que conseillée.

Le son des PC, sauf exception, est vraiment une injure à la musique…


INFO : Pour les vidéos ci-dessous, sous réserve d'une écoute directement sur la page web de la chronique… la lecture a lieu en continu sans publicité 😃 Cool. 


Peder Severin Krøyer : Marins tirant une barque à Skagen


Copenhague en 1836 (Jørgen Roed)
 

Orchestration probable à l'écoute (les partitions sont indisponibles) : 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 2 cors, timbales et cordes. Écrite en 1795, la symphonie a subi des retouches en 1805 et sans doute ultérieurement.

1. Allegro con spirito : Weyse ne juge pas utile de débuter sa symphonie par une introduction lente comme il est d'usage chez Haydn dans ses douze londoniennes (écrites entre 1791 et 1795, dont une seule en mineur (Ut), la N°95).

D'entrée le sens du drame et la tonalité mineure se conjuguent pour exposer un premier thème frémissant à l'orchestration colorée. Un thème principal fougueux en trois sections se déroule avec empressement, ardent et saccadé, avec des appels de cors agrestes… La sonorité acidulée des cors naturels est l'une des raisons de mon choix. [00:30] Une reprise agrémentée de courtes variations montre l'attachement de Weyse à la forme sonate classique enseignée par ses maîtres. [01:17] Le second motif B garde l'esprit du thème principal A, mais en plus lyrique, la mélodie adopte un ton plus cantabile et un dialogue concertant des bois aigus, en concurrence avec des intrusions sévères des bassons. [02:09] Réexposition des groupes thématiques A et B.  

[4:13] Le développement apporte un air de fraîcheur par ses facéties des flûtes et des cors et autres bois. Weyse alterne majeur vs mineur à l'évidence pour rompre une éventuelle morosité. La construction n'est pas d'une grande originalité mais la verve entraînante du discours surprend chez un compositeur débutant. Voici une musique peu dramatique, et même très chouette. [05:54] Reprise traditionnelle et coda surprenante et fébrile, noble et exaltée. J'adore les chorégraphies imposées à la petite harmonie.

2. Minuetto e Trio – [07:54] : Le menuet occupe la seconde place, choix rare à l'époque. Difficile se s'effrayer à moins d'imaginer une bacchanale de farfadets et autres diablotins. Les ruptures de tonalités sont fréquentes, préfigurant Schubert (difficiles de les identifier sans les portées, mais est-ce important ?). Une marche trépidante retrouve les appels éperdus des cors entendus dans l'allegro. [10:01] le trio évoque une danse villageoise rythmée par le hautbois, les trilles joyeuses des flûtes accentuent l'ambiance festive. [11:16] Menuet da capo.


La cour danoise devant le casino Reale.
Peinture de Johan Dahl
 

3. Andante – [13:21] : Une calme mélopée avec dominante de cordes énonce le thème principal en sol mineur. Quatre variations prolongent cette introduction élégiaque, un principe schubertien avant l'heure. [14:52] dialogue entre flûtes, hautbois et bassons [16:11] lamentation entre cordes graves vs aigu et petite harmonie en tutti [17:30], second dialogue entre bois et cors, [18:54] mélodie conclusive dominée par des échanges fringants entre cordes émaillés de brefs solos des vents…

4. Vivace – [20:56] : le final impétueux répond à une interrogation. Notée en mineur et animée de thèmes parfois nostalgiques, cette première symphonie s'accorde-t-elle pleinement aux préceptes spleenétiques du style "sturm und drang" ? Et bien non, Weyse joue sur les deux tableaux, il nous confie les affres qui ont terni en partie son enfance en les opposant à sa nature opiniâtre qui lui a permis d'atteindre son but primordial : composer avec talent.

Par ses changements incessants de couleurs orchestrales et de tonalité, cette symphonie de jeunesse (sans doute améliorée après quelques années d'expérience) se classe parmi les grands crus symphoniques de cette fin du classicisme. On peut la rapprocher de la symphonie "funèbre" N°44 de Haydn qui de vous à moi n'a de funèbre que le nom (ce sous-titre a d'ailleurs été ajouté de manière posthume car Haydn souhaitait que l'on joue l'adagio pour ses funérailles) … (Chronique)

La 1ère symphonie de Weyse est-elle tourmentée ? Peut-être, brièvement, avec pudeur, mais tout sauf mortuaire !

Symphonie n° 7 en mi majeur 

Orchestration probable à l'écoute (les partitions sont indisponibles) : 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 2 trompettes, 2 cors, timbales et cordes. Écrite en 1799, la symphonie fut créée dans la foulée puis publiée à Vienne vers 1803. On la retrouve dans un programme de concert de 1842. La dominante tonale de mi majeur n'explique pas à elle seule l'ambiance poétique et sereine, facétieuse et pimpante de la symphonie. L'écriture d'une élégante simplicité, volontairement guillerette contraste avec l'ambiguïté de la 1ère symphonie. Lars Ulrik Mortеnsеn par son choix a-t-il voulu montrer deux facettes expressives opposées de l'art de Weyse ?


Johan Christian Dahl : Danemark en hiver (1836)


Mme Krøyer et son chien...

1. Allegro : Dans l'introduction défile une exceptionnelle variété de motifs. J'en dénombre quatre :  une section ondoyante et charmeuse (allegretto ?) des cordes sans les contrebasses, [ 00:28] puis un accelerando staccato accueille les bois, [❸ 00:36] l'orchestre se déploie en majesté renouant avec la ligne mélodique introductive. Les cuivres faisant leur entrée, la quiétude initiale disparaît au bénéfice d'un ton martial appuyé aux timbales. [ 01:01] Dans le dénouement de l'introduction l'orchestre s'assagit et s'achève illuminé par une facétieuse trille de la flûte répétée quelques mesures plus tard par un duo hautbois et clarinette. La reprise au sens formelle rejoue tout ce bloc thématique dont la riche fantaisie m'amène à penser que détailler encore et encore serait vain et ennuyeux… Nous n'avons écouté que 1:21 minutes !!!! Vous voyez le genre de blablas à prolonger l'analyse 😊…

J'avoue ma stupéfaction en découvrant une telle exubérance tant dans le lyrisme du discours alerte et cantabile que dans l'audace concertante de l'orchestration. L'art de Weyse qui n'a que 25 ans atteint un niveau de maestria qui égale celui de Mozart ou de Haydn dans leurs opus symphoniques en fin de carrière.

2. Andante – [10:34] : Le mouvement lent reprend sa seconde place dans l'ordre des mouvements et là encore Weyse conçoit une suite de variations et une coda bithématique. Les cordes cheminent, un subtil staccato apporte une séduisante martialité. [ 13:06] La clarinette et la flûte suivis du cor rejoignent les cordes et  entonnent un chant bucolique accelerando en forme de réjouissant quintette à vents. Weyse ose tout ! [14:15] Les cordes graves en pizzicati reprennent la main, poursuivent la parade énergiquement avec un duo flûte basson comique. [13:18] Le compositeur insère de nouveau dans la mélodie cantabile des cordes le quintette des vents, cette alternance cordes vs bois signe le style du mouvement. [15:28] Un hautbois solo rejoue le thème conducteur de l'andante. [16:48] L'orchestre réuni pérore sur le thème principal en confiant quelques brefs solos de pupitre en pupitre. Les nuances se virilisent. La coda semble un chouia triomphal pour un andante 😊

3. Minuetto, trio – [18:48] : Le menuet attaque en force en maintenant le principe conflictuel entre les cordes et divers motifs agrestes des bois et même des trompettes. [21:21] Le trio déroule un thrène aux cordes "assailli" par des accords des flûtes virulentes ou plaintives. [22:32] Menuet da capo.

4. Finale, allegro – [23:50] : La symphonie se conclut dans un climat de rondo vif-argent très similaire à ceux de Haydn.


Bonne écoute et Rendez-vous pour la 6ème symphonie sous la direction de Michael Schønwandt






Tous les tableaux à l'huile sont des œuvres de peintres danois :

Johan Dahl (1788-1857) [Wiki]
Jørgen Roed (1808-1888)[Wiki]
Peder Severin Krøyer (1851-1909)[Wiki]

Article rédigé et publié sans recourt à l'IA.

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