Dans le long métrage, c’est Cécile, une cheffe renommée, connue via l’émission Top Chef, qui revient aider son père qui tient un Restau Routier, et croise Raphaël, un béguin du lycée, qui tient un garage auto. Elle est enceinte (premier plan, le test de grosse « ah merde... ») mais n’en dit rien à son compagnon Sofiane, ne pensant pas garder le gosse. Dans les deux cas, le père, Gérard, est joué par François Rollin, qui vient de faire son troisième infarctus, mais s’obstine à gérer son Routier. Cécile qui ne venait que pour un jour ou deux, reste finalement pour l’aider à la popotte.
Amélie Bonnin propose encore du nouveau. Dans PARTIR UN JOUR (oui oui, la chanson des 2 be 3 !) il y a aussi des chansons, de Dalida, Nougaro, Stromae, Delpech, mais réellement chantées par les comédiens, et surtout totalement réorchestrées, c’est à peine si on les reconnaît. Bastien Bouillon s’en sort bien, Juliette Armanet aussi bien sûr puisque c’est son métier. Les interprétations un peu vacillantes de François Rollin donnent une très joli vernis à ses scènes, comme celles de Dominique Blanc (la merveilleuse Dominique Blanc dont chaque apparition est un miracle).
Puis le film, sans doute trop long au démarrage, prend ses marques, et les personnages de l’envergure. Il y a un ton, un truc qui sonne vrai, de la fraîcheur, un peu comme dans VINGT DIEUX. Les scènes entre Cécile et son père sont très belles (la chanson de Nougaro « Cécile » nous tirerait presque les larmes), à la fois électriques et tendres, il y a du contentieux entre ces deux là, le cuistot andouillette-frite et la cheffe deux étoiles. Il lui ressort de son carnet toutes les vacheries qu’elle avait proférées dans Top Chef à propos de la cuisine populaire.
De même qu’on sent de suite qu’entre Raphaël et Cécile, il y a des regards qui ne trompent pas. Les comédiens y sont pour beaucoup. Très joli moment de flottement, au moto cross, quand on découvre que Raphaël est marié, avec un gamin, sa femme était aussi dans le même lycée, et pas franchement la meilleure pote de Cécile. Un ménage à trois qui s’élargit lorsque Sofiane débarque à l’improviste (rôle par contre écrit à la va-vite).
PARTIR UN JOUR est un joli petit film qui prend de l’envergure quand l'enjeu devient plus dramatique, qui interroge le rapport de classe, au père, à la carrière. On sent une Cécile très organisée dans sa vie professionnelle, qui perd pied au contact de ses racines, mal à l'aise, personnage pas forcément sympathique.
Le film épate surtout par l’interprétation des comédiens, tous formidables, même François Rollin qui donne l’impression de jouer à côté de la plaque ! Dominique Blanc est épatante (qui fume en cachette depuis 40 ans dans le camping car !) c’est à elle que revient le « Parole » de Dalida (joli moment), les seconds rôles apportent beaucoup, et mention à Juliette Armanet (qui sait tout faire, comédienne, réalisatrice, journaliste, musicienne, chanteuse) qu’on devrait revoir souvent sur grand écran.
Une perte de temps et d'argent. Donc doublement d'argent puisque le temps, c'est de l'argent. Consolation : ce n'est pas le mien.
RépondreSupprimerPeu de temps perdu finalement, 1h35 (c'est quoi dans la vie d'un homme ?!) et peu d'argent aussi, 5 euros et quelques...
RépondreSupprimerAvec un abonnement et/ou tarif normal ? Car chez moi, une place tarif normal sans abonnement, moins de 10 balles (et même plutôt 12), ça n'existe pas...
SupprimerJe fuis à toutes jambes dès que je vois des Gaumont, Pathé, UGC, MK2, CGR... qui tiennent davantage du supermarché que de la salle de cinéma, dont les tarifs sont prohibitifs. Si on a la chance d'avoir quelques salles associatives / municipales à portée de pieds, c'est possible d'aller voir des films pour cinq euros, et parfois moins, au tarif "normal" puisque je ne suis plus étudiant et pas encore retraité !
SupprimerJuliette Armanet (sosie officiel de Bourvil jeune) à tendance à m'agacer. J'avais bien aimé un de ses premiers disques (son premier ?) avant les derniers jours du disco, les concerts soi-disant évènements sur canal qui prouvaient que live c'était du délayage de gimmicks sans imagination, chrisme ou feeling, les J.O. et le massacre prétentieux d'Imagine, ... Faudrait peut-être qu'elle en fasse moins mais qu'elle fasse mieux ce qu'elle fait ...
RépondreSupprimerDe plus, vu le caractère indigent de la variété française, se servir d'extraits de morceaux pour des dialogues de films, ça me laisse pour le moins perplexe. Le Resnais, pour être poli, j'avais pas vraiment aimé ...
Armanet / Bourvil, j'aime beaucoup ! Pour la variété française... on fait avec ce qu'on a. Cabrel ou Nougaro, ce n'est pas déshonorant. Les english n'ont qu'à faire la même chose avec les Beatles, mais en termes de droit d'auteur, ça leur couterait un max. Le film de Resnais est une merveille, écrit par Bacri/Jaoui, l'idée de départ est juste géniale, et la mise en scène du vieux est d'une jeunesse folle.
RépondreSupprimer"C'est un beau film que peu de gens ont vu ("Vous n'avez encore rien vu", NDLR), ça n'a pas très bien marché mais c'est un film qui restera dans l'histoire du cinéma. Comme tous les Resnais." (Pierre Arditi : https://www.youtube.com/watch?v=FYabG0PzqE8)
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