lundi 23 décembre 2024

STOCKS - ”C’est le Noooord“ - par Pat Slade



En France à une époque où le rock commencera à apparaître sous les feux de la rampe, les groupes régionalistes ne seront pas en reste.



 Rock en Stocks




Dans les années 80 quand on parlait du rock hexagonal, Ange du territoire de Belfort, les Dogs de Normandie, Starshooter de Lyon, Little Bob Story du Havre, Atoll de Metz et Tagada Jones de Rennes. Paris et la région parisienne remportait la palme de la concentration des groupes existants avec Zoo, Warning, Bijou, Trust, Shakin’ Street, Vulcain, Les Garçons Bouchers ou les Béruriers Noir.

Stocks

Le pays des corons ne nous a pas seulement donné Line Renaud (La demoiselle d’Armentières), Pierre Bachelet et Isabelle Aubret mais le Nord est aussi un très bon vivier de groupes "rock éclectique" comme Skip the Use, Marcel et son orchestre qui, malgré une image très colorée et très kitsch comme Au Bonheur des Dames à ses débuts, fabrique un pop-rock-ska-punk très festif. Loudblast et son death métal que j’avais entendu (le mot est faible !) en première partie de Tagada Jones. Fall of Messiah un groupe de post hardcore, Club Cheval un groupe d’électro très hermétique comme Kraftwerk, Carving un groupe de punk-rock et surtout Stocks. 

Stocks est surement le seul groupe français à s’être fait connaitre avec un disque live. Fondé au début des années 80 par Christophe Marquilly guitariste et chanteur, la rythmique étant composée de Gérard Mullier dit Muchmard à la basse et de Franck Seinave à la batterie. Après avoir tourné dans tous les lieux rock dans le nord de Paris, ils se feront connaitre en faisant la première partie de Thin Lizzy et de Rory Gallagher. Stocks entrera en contact avec WEA et signera son premier album, un live enregistré en 1982 à Lille devant 4000 fans. Mais Stocks c’est une musique qui oscille entre un rock énergique très sudiste, un blues très irlandais façon Rory et texan très ZZ TOP. Christophe Marquilly dont la voix puissante et rauque se rapproche de celle de Daniel Puzio le chanteur de Vulcain, donnera la note juste au succès du groupe. Un premier album live qui à sa sortie recevra un très bon accueil avec deux morceaux qui sortiront du lot, une version de ”Cocaïne“ de J.J Cale avec des paroles adaptées en français et ”Suzy“ qui deviendra leur titre phare. Des morceaux courts et très énergiques qui feront le succès du disque qui, malgré ses 30.000 copies vendues, fera entrer Stocks dans la catégorie des groupes cultes.

Christophe Marquilly
Deux ans plus tard, après un changement complet de line-up et de maison de disque, sort ”Éclats de rock“ produit par Benoit Blue Boy. Le style reste dans le southern-rock tendance ZZ TOP mais aussi le blues comme ”La tête à l’envers“ qui fait fortement penser à Paul Personne. ”Walkman“ rappelle Chris Rea. Le son est moins puissant que sur le live, la strato de Marquilly lâche toujours des riffs et des solos dévastateurs  La rythmique est parfaite, les paroles assez réussies. Le seul point noir : une pochette qui voulait surement rendre hommage aux mineurs du Nord est moche et ne reflète pas son contenu.  Stocks partira au USA pour promouvoir l’album et en France au Parc des Princes en ouvrant pour Johnny Hallyday mais il ne perce pas contrairement à Trust ou Téléphone. Après un troisième album ”Trois“ en 2002, le succès n’étant toujours pas escompté. Christophe Marquilly continuera en solo après avoir liquidé les Stocks et sortira un premier album en 2009  ”Rien n’est joué“ et un second en 2013Absurde“.

C’était une histoire de Ch’ti sortie du tiroir, ce n’est pas Germinal mais il est quand même triste que la reconnaissance n’ait pas frappé à leur porte.  


br>

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire