En France à une époque où le rock commencera à apparaître sous les feux de la rampe, les groupes régionalistes ne seront pas en reste.
Dans les années 80 quand on parlait du rock hexagonal, Ange
du territoire de Belfort, les Dogs de
Normandie, Starshooter de Lyon,
Little Bob Story du Havre,
Atoll de Metz et
Tagada Jones de Rennes. Paris et la région
parisienne remportait la palme de la concentration des groupes existants
avec Zoo,
Warning,
Bijou,
Trust,
Shakin’ Street,
Vulcain,
Les Garçons Bouchers ou les
Béruriers Noir.
Stocks |
Le pays des corons ne nous a pas seulement donné Line Renaud (La demoiselle d’Armentières), Pierre Bachelet et Isabelle Aubret
mais le Nord est aussi un très bon vivier de groupes "rock éclectique"
comme Skip the Use, Marcel et son orchestre qui, malgré une image très colorée et très kitsch comme Au Bonheur des Dames à ses débuts, fabrique un pop-rock-ska-punk très festif. Loudblast et son death métal que j’avais entendu (le mot est faible !) en première partie de Tagada Jones. Fall of Messiah un groupe de post hardcore, Club Cheval un groupe d’électro très hermétique comme Kraftwerk, Carving un groupe de punk-rock et surtout Stocks.
Stocks
est surement le seul groupe français à s’être fait connaitre avec un
disque live. Fondé au début des années 80 par
Christophe Marquilly guitariste et
chanteur, la rythmique étant composée de
Gérard Mullier dit Muchmard à la
basse et de Franck Seinave à la batterie.
Après avoir tourné dans tous les lieux rock dans le nord de Paris, ils se
feront connaitre en faisant la première partie de
Thin Lizzy et de
Rory Gallagher.
Stocks entrera en contact avec WEA et
signera son premier album, un live enregistré en 1982 à Lille
devant 4000 fans. Mais Stocks c’est une
musique qui oscille entre un rock énergique très sudiste, un blues très
irlandais façon Rory et texan très
ZZ TOP.
Christophe Marquilly dont la voix
puissante et rauque se rapproche de celle de
Daniel Puzio le chanteur de
Vulcain, donnera la note juste au succès
du groupe. Un premier album live qui à sa sortie recevra un très bon
accueil avec deux morceaux qui sortiront du lot, une version de ”Cocaïne“ de J.J Cale avec des paroles adaptées
en français et ”Suzy“ qui deviendra leur titre phare. Des morceaux courts et très énergiques
qui feront le succès du disque qui, malgré ses 30.000 copies vendues, fera
entrer Stocks dans la catégorie des
groupes cultes.
Christophe Marquilly |
Deux ans plus tard, après un changement complet de line-up et de maison de
disque, sort ”Éclats de rock“ produit par Benoit Blue Boy. Le style
reste dans le southern-rock tendance
ZZ TOP mais aussi le blues comme ”La tête à l’envers“ qui fait fortement penser à
Paul Personne. ”Walkman“ rappelle Chris Rea. Le son est moins
puissant que sur le live, la strato de
Marquilly lâche toujours des riffs et des
solos dévastateurs La rythmique est parfaite, les paroles assez
réussies. Le seul point noir : une pochette qui voulait surement rendre
hommage aux mineurs du Nord est moche et ne reflète pas son contenu.
Stocks partira au USA pour promouvoir
l’album et en France au Parc des Princes en ouvrant pour
Johnny Hallyday mais il ne perce pas
contrairement à Trust ou
Téléphone. Après un troisième album ”Trois“ en 2002, le succès n’étant toujours pas escompté.
Christophe Marquilly continuera en solo
après avoir liquidé les Stocks et sortira
un premier album en 2009 ”Rien n’est joué“ et un second en 2013 ”Absurde“.
C’était une histoire de Ch’ti sortie du tiroir, ce n’est pas Germinal
mais il est quand même triste que la reconnaissance n’ait pas frappé à
leur porte.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire