Le retour de Gaston après 6 ans d’absence, à croire que de faire des gaffes lui manquait.
Franquin
a été lé scénariste et dessinateur de la série avec
Jidéhem sauf pour l’album n°22. Décédé
en 1997 les albums qui suivront ”Gaffe a Lagaffe“ (album n°15) seront toujours de sa plume. En 1998, la
série est rééditée avec une nouvelle mise en couleur, ils comprendront
des gags dessinés pour des occasions spéciales (publicitaires) et
les derniers gags de la main de Franquin, y compris une planche inachevée retrouvée après sa mort.
Alors que Franquin dessine les
aventures de Spirou et Fantasio, de mystérieuses traces de
pas apparaissent dans les marges des pages du journal, sans explications
pour le lecteur dans un premier temps,
et puis en février 1957. C’est Fantasio qui tentera d’éclaircir la
situation. Gaston aurait été recruté par une personne dont il ne se
rappelle pas le nom, mais il demeure persuadé qu'il a été embauché pour un
travail de héros de bande dessinée. Ne pouvant être intégré dans une série
du Journal de Spirou, il devient alors le premier ”héros sans emploi“. Il est par
la suite représenté comme un employé de la rédaction. Le monde de
Gaston est un microcosme, une image d’une société très réduite avec
ses personnages ayant tous un caractère bien défini pour favoriser des
gags qui soient en osmose avec les gaffes du héros sans
emploi.
Fantasio, le secrétaire de rédaction sera remplacé par
Prunelle qui lui succède et tient alors sensiblement le même rôle,
en plus irascible.
Après le départ de Fantasio, il sera responsable du gaffeur et il
échouera comme son prédécesseur à faire signer les contrats avec
M. De Mesmaeker. Il s'est juré d'être ”l'homme qui a fait travailler Gaston“. À ce titre, il le pourchasse continuellement pour l'empêcher de faire
toute sieste ou toute pause inutile, et pour lui rappeler qu'il doit
s'occuper du courrier en retard. Il sera aussi le premier personnage de
bande dessinée à jurer ouvertement, usant notamment du
”Rogntudjuu !!!“ Une déformation inventée par
Franquin de l'authentique ”Sacré nom de Dieu !“ La censure de l'époque n'aurait pas accepté un vrai juron dans une
publication destinée à la jeunesse.
Mademoiselle Jeanne, ou M'oiselle Jeanne comme l'appelle Gaston travaille
aux archives, c’est une vieille fille (pas trop) qui vit chez sa mère et
qui trouve toujours une excuse aux gaffes de Gaston dont elle est
éprise. Une idylle s'esquisse très lentement. Elle est présentée sous les
traits d'une personne timide à la plastique ingrate et au style
vestimentaire désuet, elle évolue progressivement vers un personnage
beaucoup plus féminin, voire sexy dans les années 70 en portant des mini-jupe. Elle rougit facilement en
présence du héros, leur relation reste platonique même si Gaston a un portrait de Jeanne dans son
appartement. Ils se vouvoient et ne se rencontrent que rarement en
dehors du bureau. Ce sont les Maeva et Sylvain de la série télévisé ”Caméra Café“.
Yves Lebrac le dessinateur du journal, même si Gaston lui pourrit souvent la vie, et son travail par la
même occasion. Il lui arrive occasionnellement d'être complice de ses
expérimentations.
Les autres personnages qui composent la rédaction sont secondaires mais ils ont leurs places comme M. Boulier le chef de la comptabilité. Pointilleux et vieux jeu, il traque les dépenses inutiles de la rédaction. La secrétaire de Lebrac qui ne porte pas de nom, grande, brune et au physique plutôt avantageux. Elle ne se montre pas insensible aux tentatives de séduction du dessinateur. Il y a d’autres secrétaires comme mademoiselle Sonia qui travaille avec Fantasio. (Chacun la sienne 😀)
L'agent Longtarin qui travaille dans le quartier de la rédaction du journal, il
cherche par tous les moyens à verbaliser la voiture de Gaston.
J’ouvre ici un aparté sur sa voiture, il aurait dû avoir une
Citroën 5 HP-Trèfle construite
entre 1922 et 1926. L’histoire raconte que le dessinateur
avait dit que lorsque les responsables la marque aux chevrons verraient la
voiture, ils lui offriraient une DS. Exit la 5 HP qui sera remplacé par
une Fiat 509 ”Coupé Royal“ de 1925 qui subira beaucoup de
modification entre les mains du gaffeur. Et donc Longtarin fera la
chasse à la petite voiture jaune pour la verbaliser sans jamais y
parvenir. Il est le gardien des parcmètres, un genre de garde forestier du
macadam, il est
l'un des souffre-douleurs préférées de Gaston qui refuse de ”nourrir l’affreux mange-fric“.
Gaston aime les animaux : la mouette rieuse, le chat et bubulle le poisson rouge. Il nourrit une famille de souris qui grignotent les dossiers 😨, des oiseaux et il recueillera des pensionnaires du zoo. Toute l’arche de Noé ou presque passera par la rédaction. Son bestiaire était si fourni que Greenpeace fera appel à lui pour une campagne contre le massacre des baleines.
Autre objet important dans ses aventures et surtout ses gaffes : le
gaffophone. Franquin s'est inspiré
d'une
harpe africaine, alors qu’il ne devait servir que pour deux ou
trois gags, il va devenir récurrent dans la série. le gaffophone émet un
son très puissant et jugé fort désagréable par les personnages autres que
Gaston et ses amis les plus compréhensifs (Jules et Bertrand). Sa puissance sonore considérable et surtout les vibrations qui
l'accompagnent engendrent de façon inévitable des catastrophes. Le journal de Spirou organisa un concours où les lecteurs furent
invités à fabriquer des gaffophones. Le journal reçut ainsi plusieurs
instruments exceptionnels. L'un d'eux, réalisé par un Néerlandais, pesait
cent vingt-cinq kilos et fut envoyé par train au journal. Mais
Gaston jouera aussi de la guitare, du violon, du trombone à
coulisse (tuba avec les mains et guitare avec les pieds 😂) et des
inventions loufoques comme le moteur à pistons ou la porte à tambour.
Un bel hommage à ce sympathique personnage de l'immense Franquin, le jour de la Saint Gaston 😁 👍🏼
RépondreSupprimerClassique insurpassable.
Sinon, pas vraiment partisan des reprises de personnage(s) par autrui... sauf lorsque c'est toujours le même scénariste qui officie?
Je n'avais jusqu'alors jamais entendu parlé des ”M’oiselle Jeanne“, ”Rouston Lagaffe“ et ”…des pafs et des gaffes“.
RépondreSupprimerOn en apprend tous les jours.
en plus c'est la saint Gaston....! Je n'ai pas fais exprès !!!
RépondreSupprimerVraiment !? 😲😂 Etonnant, non ?
SupprimerPetite anecdote au passage, qui passionnera tout le monde j'en suis certain... Le film de Paul Boujenah "Fais gaffe à la gaffe" était sur les écrans la même semaine que "Elephant Man" de David Lynch. Avec un copain, on hésitait entre les deux. Je ne savais pas trop qui était Lynch à l'époque (c'était son deuxième film) par contre je connaissais Roger Mirmont, l'acteur de Gaston. Un argument qui a pesé. On a donc vu Gaston. Dont je n'ai strictement aucun souvenir, au contraire de "Elephant Man" que je suis finalement allé voir plus tard, et qui m'a marqué, c'est peu de le dire. Une erreur de jeunesse, avouée publiquement plus de 40 ans après, qui j'espère me sera pardonnée.
RépondreSupprimerAh, c'est drôle, le style des deux films étant tellement, comment dire ... extrêmement différents ! ;)
RépondreSupprimerMais c'est bien, 40 ans à ressasser cette erreur, vous avez bien fait de nous la confier, vous voilà soulagé :D
Merci, j'avais ce fardeau sur la conscience, fallait que ça sorte !
SupprimerLuc, il y a prescription !! :D
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