Je prends la suite de Claude Toon, notre Jean Massin à nous, pour
déterrer (au sens figuré) les compositeurs peu connus du public
malgré de très belles compositions et même quelquefois des pages très
célèbres.
L’astéroïde Bruch
Quand on parle de Beethoven tout de
suite on pense à la «cinquième symphonie» (pom pom pom pommmm !), quand on parle de
Mozart, on pense à la «Petite Musique de Nuit», quand on parle de Maurice Ravel on
pense au «Boléro», mais quand on parle de
Max Bruch, on ne pense à rien et c’est bien dommage.
M.Bruch - Joseph Joachim |
A 20 ans, il commence à enseigner la musique à Cologne et fera donner
son premier opéra (Il en composera trois). A 24 ans il sera nommé
chef d’orchestre à Mannheim. Il y présentera son deuxième opéra «Die Loreley» qui quelque années plus tard seras repris par un jeune compositeur
nommé Gustav Mahler. A 27 ans, il est
nommé directeur musical d'une société de concerts à
Coblence, c’est à cette époque qu’il écrit son premier «concerto pour violon en sol mineur» qui pour son malheur sera l’œuvre qui restera associée à son nom au
détriment du reste de ses compositions.
Le concerto est créé en 1866 par le violoniste
Joseph Joachim considéré comme l'un des
plus talentueux violonistes du xixe siècle. Il est le plus ancien violoniste au monde à avoir
enregistré sur des rouleaux de cire, il reste des traces d’un
enregistrement à Berlin en 1903. Le concerto a inspiré
Brahms dans la composition de son «concerto pour violon en ré majeur op. 77».
Bruch
dédie à Joachim son deuxième concerto.
Il était aussi en lien avec
Pablo de Sarasate (♫♪j’habite seul avec Maman…♪♫). Bruch adore le violon et
déteste le piano, le violon « peut chanter une mélodie, et la mélodie est l’âme de la
musique » disait-il. Il fréquentera toutes les pointures du Stradivarius
comme Ferdinand David et
Willy Hess.
Hermann Levi |
Ralph Vaughan Williams |
Après Liverpool, il part pour New York pour une tournée américaine
suite à la commande de sa troisième symphonie, mais il souffre du mal du
pays et retourne en Allemagne comme directeur musical de l’orchestre de
Breslau. Sept ans plus tard, il obtient une chaire de composition à
Berlin. Il devient professeur, parmi ses élèves on trouve
Oscar Strauss ou l'anglais
Ralph Vaughan Williams. En
1883 avec Camille Saint-Saëns et
Tchaïkovski, il est fait docteur
honoris causa à Cambridge. Ses dernières œuvres seront les «Huit pièces pour clarinette op. 83» et son «Concerto pour clarinette et alto op. 88» qu’il dédie à son fils.
Il décède le 2 octobre 1920. Il est enterré au coté de son
épouse morte à peine une année avant. Sur sa pierre tombale on peut lire
«Musik ist Sprache Gottes» (La musique est la langue de Dieu). En 1907 Il dira : «Brahms est mort depuis dix ans… Je prédis cependant que sa réputation
grandira avec le temps… Dans cinquante ans, il brillera de tous ses
feux et sera considéré comme le compositeur le plus éminent de tous
les temps. De moi, on se souviendra surtout pour mon concerto en sol mineur», et il avait malheureusement raison !
Brahms
et Bruch furent des enfants
prodiges. Pourtant le premier laisse un catalogue de 135 œuvres musicales
et Max Bruch environ 200. La
quantité ne donne pas toujours la reconnaissance.
Son premier concerto a été enregistré par pratiquement tout les grand
cadors de l’archet, Claude Toon recommande le Berlin Radio Symphony sous
la direction de Lorin Maazel et
Leonid Kogan violon solo. Pour ma part j’aime bien
une version plus ancienne avec
David Oistrakh ou
Jascha Heifetz au violon.
Nous écoutons le concerto interprété par Leonid Kogan en 1974 accompagné par l'orchestre radio symphonique de Berlin dirigé par Lorin Maazel. Et puis nous terminerons avec l'égérie du Toon, la violoniste Hilary Hahn toujours aussi craquante lors d'un live avec le Frankfurt Radio Symphony avec au pupitre Paavo Jarvi. Entre les deux, de Bruch: Kol Nidrei ; toujours le Frankfurt Radio Symphony dirigé par Paavo Järvi et Mischa Maisky au violoncelle...
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