jeudi 26 septembre 2019

ROD BARTHET "Ascendant Johnny Cash" (2019)

Nous allons retrouver aujourd'hui un artiste que nous suivons depuis longtemps et que  nous apprécions tout particulièrement, j'ai nommé Monsieur Rod Barthet qui revient avec un nouvel album (sortie officielle demain) dont rien que le titre  fait rêver : "Ascendant Johnny Cash".

Comme on ne change pas une équipe qui gagne  on retrouve à nouveau à ses cotés le parolier Boris Bergman qui signe 5 des 11 titres, et Rod  les 6 autres. Sacré carrière que celle de Bergman commencée fin des années 60 avec le tube des Aphrodite's childs "rain and tears" et poursuivie avec plus de 1000 chansons avec des interpretes aussi variés que Dalida, France Gall, Juliette Gréco, Marie Laforêt, Nana Mouskouri, Paul Personne, Maxime Le Forestier, Louis Bertignac  ou Hubert Félix Thiéfaine sans oublier bien sur sa collaboration avec Alain Bashung pour lequel il signe notamment les hits de 1980 "Gaby Oh Gaby" et "Vertige de l'amour"...

Pour cette nouvelle  galette Rod (guitare, chant, basse sur un titre) s'est entouré de Damien Chopard (guitare), Fred Maggi (claviers), Victor Pierrel (basse), Fred Maisier (batterie), Pat Machenaud (percus, tambourin) et même sur quelques titres d'un quatuor de cordes dirigé par Thomas Nicol (violoncelle), avec aussi Maelle Bourquard et Anne Laigneau (violons) et Charlotte Rivier (alto); au mixage Yann Marchadour.
On commence fort avec 2 des compos de Bergman, "Amour ma fêlure" et son tempo blues rock vigoureux et cette voix de Barthet caressante et énergique, les guitares s'embrasent pour un final presque sudiste; un sacré départ poursuivi  par le morceau titre "Ascendant Johnny Cash" mélodique, et carrément  irrésistible avec l'intervention des cordes et des paroles qui portent la "patte Bergman", un hit en puissance !

Barthet reprend la plume pour "Dans mon monde", titre  utopiste  qui me rappelle un peu  les préoccupations de "Pour nos enfants" sur l'album précédent ("dans mon monde/ il n'y a pas de dogme ni de vérité/ il n'y pas de blancs, ni de noirs, ni de riches/ la diversité c'est une de nos plus grandes richesses"), et les guitares sifflent comme un nid de crotales de la Vallée de la mort sur ce blues musclé! On redescend dans les décibels avec "En noir et blanc" joli titre acoustique qui prouve que Barthet possède une jolie écriture aussi, mais ça on le savait déjà (" j'vis ma vie en noir et blanc/ les fleurs du mal poussent lentement"). Bergman revient pour les 3 suivantes, je ne sais si c’est inconsciemment car Bergman est dans le coup mais le premier des 3 "Un homme tout petit' me fait vraiment penser à du Bashung, avec encore le quatuor à cordes pour une ambiance mélancolique et embrumée, superbe. Joli son rock/pop qui m'évoque du Dire Strait sur "Faux frère" et plus bluesy avec de beaux passages de guitare pour "Lampe de poche", j'aime beaucoup tous ces climats différents mais cohérents.
Les 4 derniers titres sont de Rod lui même, le  joli "Maman", là encore les guitares sonnent  sur ce morceau nostalgique, faussement naïf, à la Souchon, "j'veux pas grandir maman/ dis moi est ce que je peux rester un enfant";
"Sacha",  boogie blues "John Lee Hookerien", joli passage orgue/guitare; un rien autobio ("libre comme l'air je gère ma carrière/ personne pour me dire ce qu'il faut faire/ j'prends mon sourire en bandoulière")

"Madame" , superbe blues mid tempo, transpercé  de pleurs de guitare déchirant une  nuit orageuse dans le West side de Chicago, très beau texte aussi,  franchement qui peut torcher  des blues pareils par ici, à part Paul Personne, Bill Deraime et un ou deux autres?
On termine en rythme et  électricité  avec  "Tout un symbole" "avec toi j'décolle il parait même que j'menvole/ tout un symbole", en tous cas moi cet album m'a fait décoller ; Boris Bergman affirme que c'est le meilleur album de Rod et qu'"aprés lui le blues en français ne sera plus jamais le même" . Je ne saurai dire mieux, sinon qu'il est réducteur de cantonner Barthet au blues, tant tel un caméléon musical  il sait épouser d'autres couleurs pour finalement trouver sa propre personnalité. Voici ce que m'a confié Rod au sujet de cet album " J'ai voulu être moi même et ne chercher à ressembler à personne d'autre, à marquer un grand coup  pour que les auditeurs sentent quelque chose de fort, et à marquer durablement mon identité".   

Un grand album tout simplement.

ROCKIN-JL

tous renseignements sur son site : rod-barthet.com

à relire, la chronique de "les filles à l'écoute" (notre album de l'année, Deblocd'or 2014 (clic))   



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