Aujourd’hui je vais parler d’une
chose qui nous touche tous ou qui nous a touchés de prêt ou de loin, je vais
parler du cancer. Je vais parler d’un album sans le décortiquer titres par
titres, je vais surtout parler d’une femme, de son combat et de son courage.
Faby Perier le combat d’une femme !
Aujourd’hui, pas de jeux de mots à deux sous,
pas de calembours douteux. Qui n’a pas eu un membre de son entourage familial ou n'a pas connu un
ami proche qui s’est battu contre le cancer ? Cette ignominieuse maladie
qui te laisse des séquelles quand tu arrives à la vaincre. Personnellement,
j’ai eu beaucoup de personnes dans mon entourage qui se sont battus et
certaines n’ont pas réussi à atteindre le chemin de la rémission.
Mais pourquoi vous parler du cancer alors que
nous sommes sur un blog ou la joie et l’humour sont en principe de mise ?
Tout a commencé il y a trois semaines quand une amie d’un réseau social connu a partagé une vidéo d’une jeune chanteuse, Faby
Perier, et son histoire m’a tellement touché que
j’ai commencé à m’intéresser au personnage de plus prêt (On peut être un rocker et avoir de la sensibilité). Une femme au
parcours atypique qui a été malmenée par la vie mais qui n’a jamais baissé les
bras. Le courage de cette femme est à saluer avec tous les honneurs qui lui
sont dus. Elle a vu le jour à Paris l’année des barricades. Dès le début de sa
vie, elle sera abandonnés avec sa sœur jumelle par sa mère à l’âge de deux mois
et finira à la DDASS. A l’âge de quatre ans, elle est adoptée par une famille d’accueil
d’un milieu bourgeois, des parents adoptifs qui vont la malmener et l’humilier,
des Thénardier des temps modernes. La seule personne qui lui apportera un peu
d’amour et de tendresse sera sa grand-mère. Ses parents adoptifs étaient
musiciens, sa mère jouait du piano et du violoncelle dans un orchestre. La
musique deviendra sa bulle. A partir de l’âge de huit ans, elle commence le
piano et le violoncelle, à neuf ans elle passera une audition au conservatoire.
Alors que ses professeurs la trouvent très douée, sa mère va balancer son
violoncelle. Elle cessera toute activité musicale à l’âge de quatorze ans. Elle
va se réfugier dans la lecture et les mots deviendront des alliés qui lui
apprendront la vie et l’amour d’autrui.
A l’âge de dix huit ans commence les années
de galères ou elle survit grâce au système D. Elle commence à fréquenter les
piano-bars et les concerts. En 1990,
à l’occasion d’une de ces soirées musicales, elle va croiser la route d’un
musicien qui lui demandera de chanter. Sa voix plait et elle prend du plaisir à
partager avec le public. Elle commence à chanter dans les piano-bars en
interprétant les chansons des autres et puis l’envie d’écrire pour elle-même prendra
le dessus. Elle fera plusieurs scènes ouvertes, elle sera demi-finaliste du
Tremplin de la Chanson Française de l’Association Charles Trenet.
En juin 2003
sort son premier album «Authentique»
avec des titres qui parlent surtout d’amour sur des musiques parfois rythmées
parfois doucement mélodiques. Un deuxième album en 2008 «Au nom de celles»… et
l’apparition de son cancer. Avec le titre «Ce
matin-là» des milliers de personnes se reconnaitront
dans ce message d’espoir face à l’annonce du cancer. Elle devient la marraine
de l’association Au Nom De Celles et
s’investit dans la sensibilisation à la lutte contre le cancer du sein. Tout en
se battant, elle sort deux autres albums : un en 2011 «Au fil de nos
vies» et «Les mots pour le
dire» en 2014
publié malgré une rechute de la maladie. Elle écrit «Octobre
Rose» qui sera chanté par un collectif de chanteurs,
comédiens, journalistes et musiciens afin de sensibiliser à la lutte contre le
cancer du sein.
En 2017
sa route va croiser celle de Vincent-Marie Bouvot, claviériste de Sapho
à ses débuts puis compositeur pour Julie Pietri («Eve lève toi»
c’est lui !), Elsa,
Zazie,
Dick
Rivers
et réalisateur pour Florent Pagny. Un nouveau projet se met en place, mais
quelques jours plus tard elle apprendra une nouvelle rechute de la maladie.
Finalement elle va chercher la force de sortir un EP. Chanter va lui donner le
courage pour oublier l’épreuve qui se joue en coulisses. Pour les marins, la renverse
c’est le moment entre deux marées, il y a les hautes et les basses, une
alternance qui rythme la vie de Faby
depuis toujours.
Faby Perier
chante pour vivre et vit pour témoigner, «La Renverse» c’est l’image de cet
instinct de survie qui résume son combat. Affaiblie par les multiples
traitements, elle va défier tous les pronostics. Armée d’un moral d’acier, elle
va affronter sa chimiothérapie tel un sportif de haut niveau, elle va renverser
le destin et prendre le dessus. L’instinct de survie ne lui laisse pas de
choix. Avec le peu de force qu’il lui reste, elle enregistrera sept chansons.
Sept titres pour laisser une trace, sept morceaux pour chasser ses démons.
Sur ces sept titres, deux plus anciens de 2014 «L’Européen»
et «Ce matin là» et tous les autres de 2018. «Est-ce
que tout est écrit» ferait penser à du Mylène Farmer
par ses mots, son orchestration et la voix de Faby
Perier en font un très beau titre. La différence de
sa voix entre les morceaux de 2014
et celle de maintenant témoigne bien le combat et le courage qu’il lui a
fallu pour entrer en studio. Chanson de révolte avec «Les Sans Voix». Des titres anti-clichés et anti-système pour
une seule cause : la vie. Pas de paroles engagées, des paroles de notre temps ;
rien que le titre « Mademoiselle»
résume toute l’atmosphère de l’album. «La Renverse, c’est aussi le début d’une
histoire. Celle qui commence aujourd’hui. Pour moi. Pour elles. Pour eux. Pour
vous, peut-être.» F.P
Pour se donner du courage, elle se raccroche
à une devise salvatrice : «FUCK
CANCER ET VIVE LA VIE !».
Son site : (Clic)
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