lundi 12 mars 2018

JOYEUX SUICIDE ET BONNE ANNEE de Sophie de Villenoisy (2016) par Luc B.


- Oh bah m’sieur Luc, elle est toute petite aujourd’hui la vôtre…
- Oui, enfin, euh…
- Par rapport à vos chroniques habituelles...

C’est que ce petit livre est aussi vite lu qu’il a dû être écrit. Sophie de Villenoisy est, nous apprend la préface, journaliste, scénariste de bédé, auteur de one man show. Donc elle privilégie un style concis, direct, sans fioriture, et des situations un peu caricaturales.

Mais l’idée du bouquin est plutôt amusante. Sylvie Chabert, la quarantaine célibataire, à fond dans son boulot, en a marre de cette vie sans relief. Elle prend rendez-vous chez un psy et lui annonce son intention de se suicider d’ici… quelques semaines, le 25 décembre. Parfait, répond le thérapeute, ça nous laisse un peu de temps pour faire quelques exercices… Ainsi, Sylvie se voit prescrire des petits défis, qu’elle doit réaliser, puis en rendre compte à la séance suivante. Le premier sera de vaincre sa pudeur, une épilation totale fera l’affaire, ou forcer ses principes moraux en chapardant dans un Monoprix, et bien sûr, avant Noël, baiser avec un type qu’elle ne connait pas.

La réalisation de ces actions de choc est racontée avec drôlerie, d’autant que l’héroïne se donne du courage en s’envoyant quelques Kir ou shoots de vodka avant ses rendez-vous. Que Sylvie parvienne à ses fins ou non, la question n’est pas vraiment là, par contre, ce qui est intéressant, c’est comment ce personnage va évoluer, prendre conscience d’elle-même, et de ce qui est, au fond, important ou non, dans cette vie. Le style se fait moins léger avec la rencontre d’une SDF dans une station de métro, et les conséquences sur la vie de Sylvie. Sans se défaire de son humour, le ton devient plus grave, et l’héroïne prend un peu de consistance, qualité dont elle manquait sans doute au départ.

Et on se dit, finalement, une fois refermé, que ce petit bouquin n’était pas si mal que ça. Dommage que l’auteur enfile les poncifs (la bonne copine divorcée qui prend un chien, le psy forcément sexy en diable, et donc fatalement homo, les chauffeurs de taxis bourrus…) et n’accorde pas plus de soin à l’écriture - car un bouquin, c'est tout de même de l'écriture, non ? JOYEUX SUICIDE donne plutôt l’impression d’un synopsis pour une série télé d'M6, qu’un roman. On retiendra aussi que l’épilogue se conçoit mieux avec un peu d’argent de côté (donc un bon boulot), mais bon, je chipote.

Z’avez prévu un trajet en train de 2 ou 3 heures, prochainement ? Parfait. Ce sera toujours mieux que Candy Crush sur un portable...
Edition Poche  -  213 pages       


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