Dans les années 70-80, la bande dessinée prendra de l’assurance et
s’ouvrira à une liberté que jamais elle n’avait osé atteindre ou même frôler.
Les
auteurs de Bande dessinée, toutes époques confondues, ont toujours mis un zeste d’érotisme
dans leurs dessins, que ce soit Wallace Wood, Harvey Kurtzman, Robert Crumb
ou Don Martin au États-Unis dans les années
60-70. Il faudra voir apparaître de la pornographie avec les dessinateurs
italiens comme les frères Buzzelli avec «Sam Bot»
le héros binoclard et maigrichon mais orné d’un attribut impressionnant. Tanino Liberatore et son androïde fabriqué à partir de
pièces de photocopieur «RanXérox» et Guido
Crepax et son personnage inspiré de Louise
Brooks, «Valentina».
Des revues comme «Mormoil», «Hara-Kiri», «Charlie Hebdo», «Antirouille»,
«Fluide
Glacial» et «L’Echo des Savanes» ouvriront la voie en
France. Mais deux auteurs vont faire parler d’eux par les histoires qu’ils ont
créées.
Paul Gillon |
En France,
Paul Gillon reste la référence dans le domaine
de la BD dite réaliste. Né en 1926,
il collaborera pour plusieurs journaux et magazines, de France Soir à Pif
Gadget. Il travaillera avec Jean-Claude Forest
le dessinateur de «Barbarella» à une série de science fiction «Les Naufragés du
Temps», mais en 1985 pour
«L’Echo des
Savanes», il va créer «La Survivante» avec le personnage d’Aude
Albrespy journaliste à R.T.L qui, par un concours de circonstance dans un monde
futuriste, échappera à une apocalypse nucléaire et se retrouvera seule sur le
continent européen. Dans un Paris post-apocalyptique contrôlé par des robots,
elle s’installera à l’hôtel Crillon. Un cyber majordome du nom d’Ulysse lui
servira «D’Homme» à tout faire. Elle
ira jusqu'à avoir une aventure avec lui. Mais je ne vais pas spoiler l’histoire
pour ceux qui ne la connaîtraient pas.
Paul Gillon
dessinera trois autres albums sur Aude Albrespy «L’Héritier», «La revanche»,
«L’Ultimatum».
Quatre albums passionnants qui ont été réédités dans une intégrale en 2008 dans la
collection Drugstore. Une histoire qui flirte entre un érotico-porno qui
pourrait déranger certains (Comment
peut-on appeler une relation entre une femme et un androïde ? L’androïphilie ??
Je n’ai rien trouvé dans la liste des paraphilies).
Paul Gillon
décédé en 2011 possède beaucoup d’albums
à son actif, mais «La Survivante» est celui qui laissera une trace
dans sa carrière.
Manara a eu le Déclic
Milo Manara |
Direction
la botte italienne et Milo Manara. Rien qu’en
entendant son nom, ses dessins viennent tout de suite à l’esprit, ses
nymphettes très peu vêtues avec les yeux en amandes et le cheveu en bataille
comme si le vent soufflait en permanence. Manara se fera connaître en France dès 1976
dans «Charlie
Mensuel» et huit ans plus tard, il dessinera la série culte «Le Déclic».
Le premier tome «Une
femme sous influence» sera censuré partiellement par les éditions
Albin Michel. «Le
Déclic», l’histoire d’une très belle bourgeoise prude et coincée, détient une
invention qui guérirait de l’impuissance. L’objet sera volé et la femme enlevée. Quand elle sera retrouvée,
cette dernière sera devenue une insatiable nymphomane. Hommes, femmes animaux
et même homme d’église rien ne sera épargné par cet inassouvissable obsédée.
Mais comme pour «La
Survivante», je ne gâcherai pas l’intrigue d’une histoire qui
comptera 4 tomes. Une adaptation pour le cinéma sortira en 1985.
Manara
restera dans le style érotique avec les albums suivants comme «Le parfum de
l’invisible»,
«Vénus et
Salomé» et il fera aussi une adaptation du Kama Soutra. Il
collaborera avec Federico Fellini, Hugo Pratt, Wilbur Smith
et Alejandro Jodorowsky en autres. Il reste une
référence dans le domaine de la bande dessinés érotique italienne.
Que ce
soit Paul Gillon ou Milo
Manara, ces dessinateurs resteront les maîtres dans le domaine de la
bande dessinée érotique.
Ne
voulant pas avoir les foudres de la censure à mes trousses, les dessins de Manara ne seront pas tirés de l’album «Le Déclic».
«La Survivante»,
«Le Déclic»
deux albums que les passionnés de bande dessiné possèdent dans leurs
bibliothèque.
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