lundi 5 février 2018

LONELY ROBOT - The Big Dream (CD 2017) – Par Vincent le Chaméléon





Les musiciens d’aujourd’hui ne peuvent plus penser leur art, leur passion, leur instrument comme l’auront fait pendant des décennies leurs ainés. Les mélomanes d’aujourd’hui ne portant plus le même attrait au disques qu’auparavant, préférant pour beaucoup le téléchargement en ligne, il est devenu quasiment impossible de générer les mêmes rentrées d’argent pour les artistes de tous poils pour pouvoir être à peu près certain de mener à bien leur carrière sans multiplier les projets annexes (masters-class, productions, collaborations divers, etc.). John Mitchell en est l’exemple type. Car en plus de sa casquette de producteur indépendant, le boulimique guitariste officie depuis de nombreuses années au sein du groupe Progressif ARENA et plus épisodiquement au sein d’autres formations de progressif anglaise telles FROST* et IT BITES.
Mais comme je le disais à l’instant, cet homme est l’archétype du musicien passionné qui ne s’arrête jamais. C’est donc en toute logique, mais de façon assez confidentielle, qu’il fit paraitre en 2015 son propre projet intitulé LONELY ROBOT. Pour savoir de quoi il en retourne, je vous invite à consulter la chronique que j’avais faite à l’époque clic ICI.


Eveil des sens
Ainsi John Mitchell nous revient avec le deuxième volet d’une œuvre thématique qui devrait compter une troisième et dernière partie d’ici quelques temps. On peut le souhaiter ardemment car, et je le dis sans détour, ce deuxième album de LONELY ROBOT est fantastique.
D’abord, et contrairement à Please Come Home, les titres de The Big Dream s’avèrent nettement plus interconnectés entre eux, faisant de cet album un tout. Comme pour le premier, tout dans sa réalisation a été fait avec grand soin. Car en plus de sa belle édition en Digipack, j’ai observé que le jeu du phénoménal batteur Craig Blundell (actuellement chez Steve Wilson) avait été remis à la hausse dans le mixage final de la production. A son sujet, il est vraiment appréciable que même avec un jeu aussi fourni que le sien, jamais la technique du batteur ne prend le pas sur la musique. L’apanage des grands. Il en va d’ailleurs de même en ce qui concerne tous les autres instruments, et dont John Mitchell se charge intégralement. Que ce soient les claviers, la basse  le chant et bien sûr la guitare, l’homme a clairement très bon gout. Ça ne frime jamais et pourtant…

D’un rêve à la réalité
Ajouter une légende
The Big Dream est certes à qualifier d’œuvre progressive, mais pour autant on ne navigue jamais ici dans des morceaux s’étirant à l’infini comme le style nous y convie si souvent (Yes, Dream Theater, etc.). La plupart des morceaux qu’il contient ne dépassent que rarement les 5 minutes. Et puis la musique de LONELY ROBOT n’est pour ainsi dire jamais planante. Dynamique et même nerveuse dans ses grandes lignes (sans pour autant jamais verser dans les travers liés aux Metal - et c’est tant mieux !), caressante par endroits également le temps d’un superbe « In Floral Green » (en écoute ci-dessous) ou du très beau duo de voix en compagnie d’une certaine Bonita Mc Kinney sur l’apaisant « Hello World, Goodbye », sans oublier quelques belles envolées instrumentales de ci de là, et vous avez ici un disque à qui on ne saurait trouver le moindre défaut, même s’il m’aura fallu 3 bonnes écoutes pour en apprécier sa juste saveur.
Pour terminer, les plus pointilleux qui ont déjà en leur possession Please Come Home, le premier chapitre, s’apercevront sans doute que la phrase qui revenait fréquemment sur cette première œuvre (« Please come home Lonely robot, your heart is beautiful, programed to receive ») revient ici une fois en guise de clin d’œil. Tout comme celle du ballon rouge de l’illustration en référence au titre « Red Balloon » qui clôturait Please Come Home. Idem concernant l’intervention ponctuelle en voix micro/radio de l’astronaute (et que l’on peut entendre sur l’introduction de la vidéo du titre « In Floral Green ») toujours conté par la guest Lee Ingleby, qui permet de renforcer merveilleusement ce sentiment d’un disque fait d’un seul bloc.
Définitivement un excellent album !

Vidéo 1 : « Sigma »  & Vidéo 2 : « In floral Green »



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