mercredi 13 décembre 2017

The DISQUES of the YEAR 2016 (volume two) - by Bruno



- "Les disques de 2016 !?? C'est une erreur ?"
- "Ben, non ...J'l'avais sous l'coude ... pour conclure, en complément de la première partie. J'hésitais pour un disque ou deux ... Et puis j'en ai supprimé trois de la liste initiale. Sans oublier qu'il y en a qui n'ont été chroniqués que cette année. "
- "Mais ça fait pas un peu tard là, non ??!? Tu devrais pas faire 2017 ?? "
- "Mieux vaut tard que jamais ! Et puis, on ne va pas le mettre à la poubelle. De toutes façons, j'suis toujours en retard. Pourtant, ce n'est pas faute d'essayer. Mais j'suis toujours en r'tard. Et ça ne date pas d'hier (soupirs)"
- "Bon ... j'peux y aller ? La semaine prochaine j'attaque 2014 ... 😊"

John MAYALL
"Talk About That"



     Toujours vivant, toujours debout. "Still alive and well" !
Le père du British-blues ne fait pas son âge. Pour lui, sa mission de prêcher le Blues de par le monde est un sacerdoce qu'il suivra jusqu'à ce que ses jambes ne puissent plus le porter.
John Mayall, l'homme qui a fait découvrir et aimer le  blues à tant de petits blancs becs européens (et aussi à des américains qui (re)découvraient le Blues), et qui a éveillé bien des vocations. Il ne faudrait pas chercher à comparer le vieil homme de 83 ans au fougueux musicien chevelu des seventies, mais ça fait plaisir de constater que ce monument est toujours debout, et qu'il continue à produire des albums de qualité. Sans se soucier le moins du moins d'éventuelles retombées commerciales.
Long life Blues! Long life Grandpapa John !
La chronique ⇰ (clic - lien)



ROB TOGNONI "Brave"

     Y'a pas plus de justice en ce bas monde. Alors que nous sommes bombardés de toutes parts de bouses diverses et d'infâmes trucs synthétiques et indigestes, les bons disques, ceux qui vaillent la peine que l'on s'y attarde, sont parfois difficiles à dénicher. Comme ce dernier Rob Tognoni, "Brave". 
S'il est vrai qu'une bonne partie des disques de ce "diable de Tasmanie" peuvent se révéler inégaux - mais contenant toujours quelques pépites - son petit dernier pourrait bien être un de ses meilleurs. Dans les grandes lignes, il plane sur ce dernier haut-fait, l'esprit des riffs cinglants et tranchants du AC/DC des 70's, la fougue et la nervosité des groupes Australiens de la même époque (avec en première ligne The Angels), le tout au service d'un Blues sain, vivifiant et prolétaire.
En attendant la critique ⇰ "Casino Placebo" (2013) - (clic-lien)


RYAN REID "Shine"


   Encore un truc qui ne semble intéresser personne en Europe. Pas de distribution. Après un premier disque fort prometteur en 2012, et un Ep en 2014, Ryan REID revient gonflé à bloc. Ce blondinet de Stillwater, adepte du tout Fender (Stratocaster, Telecaster et ampli Blues Deluxe Reissue), déboule avec ce "Shine". Un disque énorme, dans les deux sens du terme. D'ailleurs, je me demande comment il parvient à obtenir un son aussi ample, aussi "fat", large, avec ce matériel. Ça sent les grosses pédales d'effet ou le changement de micro (ou sinon, tout simplement, c'est doublé par une Les Paul).
La pochette n’exagère pas. Ce gars est une génératrice d'électricité, et son second long-player est brillant. Ryan Reid a absorbé tout ce qui fait le Rock et le Blues-Rock typiquement américain. Celui fier de son pays et de son histoire avec ses paradoxes, sa violence, son amour et, ses futilités. Du Heavy-Rock franchement Bluesy, ou l'inverse. Qu'importe. Entre Steve Hill & The Majestik, Kid Rock, Hogjaw (de "Ironwood"), Pride & Glory, Blackfoot. ✩
The chronique (clic - lien)



NO SINNER
"Bad Habits Die Hard" 
     
     Colleen Rennison avait déjà prouvé dès son premier opus qu'elle n'était pas une chanteuse improvisée, le résultat d'une lubie, d'un caprice d'une "enfant star". Son chant est mûr et maîtrisé, sachant ne pas tomber dans le piège de l'emphase. Mais, désormais, elle s'est libérée de toutes inhibitions, n'hésitant pas à se lâcher totalement, s'offrant corps et âme à la musique, ne craignant pas l’opprobre en se faisant sensuelle ou rageuse. Rageuse parfois au point d'être presque masculine.
     Cette seconde fournée de No Sinner est bien plus proche du Detroit's Rock Sound et des BellRays (lien/clic), voire de l'Imperial State Electric de Nicke Andersson (lien/clic). On ne peut pourtant le considérer comme meilleur, chacun ayant ses petits défauts et ses qualités certaines. Néanmoins, ce dernier, dans son ensemble, transpire le Rock'n'Roll et pourrait bien plus aisément séduire un public avide (ou seulement amateur) de sensations électrisantes. 
La chronique (clic / lien)


ELI Paperboy REED
 "My Way Home"

     Le jeune Eli Paperboy Reed est de retour pour un disque que l'on pourrait croire tout droit sorti d'un coffre à trésor oublié depuis les années 60. Les amateurs de sons clinquants et rutilants vont faire la gueule.
 Ce nouvel opus marque un tournant. Certes,la Soul et le Rhythm'n'Blues restent bien naturellement de mise, car n'oublions pas : c'est son sacerdoce. Cependant, les cuivres ont disparu pour laisser place à une musique nettement plus crue. Limite "garage". Une mutation que traduit la pochette. Fini les costumes et les cravates, place au style décontracté, aux baskets et au tee-shirt. Nul besoin de s'accoutrer en fonction de la musique interprétée pour paraître crédible. Eli est sur un ring, dans une salle de boxe aux murs écaillés et décorés de photos élimées de fiers combattants blacks (entre la salle de Frankie Dunn et celle où Appolo Creed fit ses débuts). On revendique - et cultive - désormais une facette prolétaire. Pas de strass, ou de paillettes. Ce serait mal perçu.
Retour aux sources donc pour "My Way Home". Retour à l'authenticité, à la fraîcheur, à une musique absolument vivante, organique et boisée. Ça respire, c'est vivifiant et spontané.

"On croirait écouter un disque Atlantic ou Stax de l'année 1965" dixit Shuffle (et sans copyright)
L'article complet (clic - lien)

Jordan PATTERSON Band
"The Back on Track Recording Project"

     Une franche réussite.
     Jordan Patterson a l’intelligence de contenir son ego afin de laisser s’exprimer ses musiciens et de laisser respirer la musique. Ainsi, son harmonica n’intervient qu’à bon escient et s’abstient de tout babillage. Même au chant, il sait s’effacer pour ne pas empiéter sur la cohésion générale du morceau. D'ailleurs, contrairement à une majorité d'harmonicistes qui mènent une carrière sous leur propre nom, ici le "ruine-babines" n'est pas omniprésent. S'il y a bien pratiquement toujours quelques phrases d'harmonica qui ponctue la musique, il préfère souvent se fondre dans le décor et laisser le champ libre à cette paire de "luke-la-main-froide" de la guitare qui ne manque jamais sa cible. Deux musiciens ayant déjà une belle expérience musicale. Le jeu imbriqué des deux guitares a autant d'importance que le chant et l'harmonica cumulés de Patterson. C'est une sage stratégie car si sa voix est assez expressive, elle n'a pas la puissance de celle d'un Blues shouter. Singulière, solide, expressive, immédiatement identifiable, elle paraît néanmoins s'appliquer à ne pas s'approcher d'une ligne de démarquage, de ne jamais exciter les sensibles aiguilles des vu-mètres. Malgré tout son cursus professionnel, c'est comme s'il gardait en lui une part de timidité qui l'empêchait d'être totalement expansif. Par contre, au niveau harmonica, il ne semble craindre personne. Du bon Blues-Rock Canadien propre aux meilleurs de ce vaste territoire.
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  Ricky WARWICK
"When Patsy Cline Was Crazy & Guy Mitchell Sang the Blues"
"Hearts on Tree"

  Un double ! Un premier foncièrement électrique, avec un titre d'album qui concours pour le plus long jamais écrit, et un second acoustique qui n'a rien de chansons fébriles, jouées devant un feu de camp. L'ex chanteur de The Almighty, et l'actuel de Black Star Riders (le groupe de Scott Gorham, ex-Thin Lizzy)continue parallèlement sa carrière solo où les histoires sur son Irlande natale sont la matière première. Des chansons bien plus personnelles que ce qu'il a l'habitude de composer pour ses formations de Hard-rock.
 Une grosse et fort agréable surprise. Un double qui envoie directement ses deux galettes sur deux piédestal. L'un accueillant les meilleurs disques de Hard-rock de 2016, et le second celui des meilleurs disques acoustiques de la même année.
L'Article (clic-lien


Paul PERSONNE
"Lost in Paris Blues Band"

     Nos médias sont un bien grand mystère ... sinon, comment expliquer la mise sur un piédestal de tant d'artistes de pacotilles, ou au mieux de très jeunes talents sans bagages conséquents, alors que d'authentiques artistes tels que Paul Personne restent encore inconnu du "grand public". Comment un homme riche de seize copieux disques studios (en ne comptant que ceux sous son seul nom de scène), de savoureux enregistrements en public et fort d'une carrière professionnelle qui commence à approcher les 50 ans, peut-il être boudé de la sorte par "nos" instances ? Pendant que d'autres, on ne sait trop comment ni pourquoi, récoltent les louanges de "l'élite" jusqu'à en recevoir des récompenses honorifiques remises en grande pompe par quelques curieux personnages du paysage politique.
Enfin ... Heureusement que cela n'empêche pas notre Paulo national de continuer à nous offrir de délicieux disques mélangeant naturellement le Blues, le British-blues et une bonne frange du Rock 70's. En 2015, il a la bonne idée de réunir quelques américains qui étaient coincés à Paris, pour quelques jours en chômage technique. Une rencontre improbable de  Robben Ford, de John Jorgenson et de Ron Thal pour jammer sur des Blues et sur quelques classiques pas très éloignés de cet idiome. Dans une ambiance totalement détendue, joyeuse et bon enfant, les belligérants s'enferment pendant trois jours dans le studio Ferber. En seulement trois jours, ces gaillards ont réussi à poser sur bandes douze morceaux aboutis. Plus un treizième où seul Paul officie. Un labs de temps extrêmement court, notamment pour un groupe improvisé, constitué de musiciens qui n'avaient jamais joué ensemble. Alors forcément, ça respire la prise live et si l'on avait rajouté en overdub l'ambiance bruyante d'un club bien rempli, avec approbations et ovations du public, on y aurait vu que du feu. L'amie Beverly Jo Scott est appelée en renfort pour quelques pièces nécessitant un apport féminin.
Ça respire, ça vibre, ça pulse, ça s'ébroue, bref, c'est vivant. Et essentiellement, c'est Blues.


BORN HEALER
"Til the Dawn"

     Une belle et bonne surprise. Pas vraiment "Hard-Rock", aucunement même suivant les critères actuels, mais pas vraiment Blues non plus. Avec Born Healer on retrouve l'univers des Stone the CrowsHumble PieMama LionFreeHackensackKeef Hartley BandBirtha. Et même de Rory Gallagher dont ils reprennent "A Million Miles Away" dans une version adoucie, feutrée, presque Souful, exacerbant sa facette mélodique. La transformant en une belle et douce ballade. 
Rien de percutant, ou de vraiment catchy, absolument rien d'agressif, juste du bon Heavy-blues-rock millésimé 70's. Première moitié. A l'image de la pochette, il plane sur ce disque une atmosphère feutrée, duveteuse même. Une ambiance "so british", d'un pub chaleureux ou d'un salon cossu, à l'abri d'un "climat de poulailler", où on peut déguster une bonne bière et se ressourcer.
Le Deblocnot a probablement été le seul blog français a écrire sur cet intéressant combo.
"Super. Pas trop rapide, pas une note de trop, pas bourrin, voix remarquable. Découverte intéressante. Un batteur de ce style qui joue en prise traditionnelle, assez rare" intervention pertinente du S.M.
Commentaire exclusif (clic-lien)

DIRTY DEEP
"What's Flowin' in my Veins"

     C’est rugueux, c’est âpre, énergique, ça sent le bayou, les fientes de croco et le venin du Cottonmouth Mocassin, la bière tiède et le whisky de contrebande ; on soupçonne d'ailleurs le chanteur de pratiquer des gargarismes au Rye Whiskey pour entretenir ses cordes vocales. Le tout agrémenté d’effluves émanant des quartiers défavorisés, délaissés, où est laissée une jeunesse livrée à elle-même, qui a du mal à s’exprimer et à s’extérioriser autrement que dans une certaine forme d’agressivité et de violence. En l’occurrence, ici, à travers une débauche d’électricité et d’énergie incontrôlées. 
Dirty Deep ce serait presque un retour au Delta-Blues. Un Delta-blues mutant, toujours foncièrement prolétaire, mais plus vindicatif, plus urgent, plus insouciant, piaffant, turbulent, chargé en testostérone. Un Delta blues irradié par le Grunge et le Stoner. Par l'urbanisation. Les marécages s'invitent dans les bas-fonds crasseux des quartiers délaissés des grandes métropoles.
Chronique - moite et râpeuse - (clic-lien)

Lee AARON
"Fire and Gasoline"


     La petite Metal Queen des années 80 revient pour un fort sympathique album de Heavy-Hard-Glam / Big Rock. Elle, que l'on aurait pu croire jouissant d'une retraite méritée avait depuis quelques temps décidée de reprendre la scène, marque son retour avec un disque qui tient non seulement la route mais qui ne sent aucunement la naphtaline. Sans renier son passé, Lee a la sagesse de ne pas se caricaturer (ce qui n'est pas nécessairement le cas d'anciennes gloires, certainement plus en manque d'adulation que de besoin de jouer).
Ce "Fire and Gasoline" n'est pas du Hard-Rock insipide d'une artiste sur le retour. Ça n'a rien de poussiéreux, et il n'y a rien d'un quelconque Revival-machin-chose. Assurément, rien de révolutionnaire, ou de quoi s'accrocher au lustre, juste du Heavy-Glam-rock positif. Sans réelles prétentions, cependant indéniablement bien sympathique, et surtout apte à ensoleiller des journées moroses, à occulter l'actualité anxiogène.
Article avec vidéos captées dans la CDthèque du blog (clic-lien)

Laurence JONES
"Take Me High"

    Dorénavant chez Laurence Jones, les sons de grattes s’encanaillent, s’écartant des précédents plus conventionnels, s’équipant tantôt de fuzz crades, de Whammy chantantes, d’octaver éméchés, pour s’aventurer dans des lieux moins fréquentables. L'ombre de Stevie Ray Vaughan s'estompe considérablement, même si elle peut encore surgir. Sa nouvelle guitare de prédilection, une Fender Telemaster envoie le bois avec un son boisé, riche en basse et médium, délicieusement vintage, d’un gras velouté. Si sa guitare est bien évidemment toujours aussi mordante et pertinente, s’autorisant même à tâter de sons relativement psychédéliques, son chant, lui, s’est considérablement amélioré. Sa voix prenant désormais des intonations nettement plus Soul, tout en ayant gagné en maturité, voire en virilité. Ce qui donne plus de force et de chaleur à sa musique, tout en étendant son horizon. 
Un petit gars en pleine évolution qui n’a pas fini de faire parler de lui. Et qui vient, ici, de réaliser un disque personnel, qui a la force et le courage de ne pas suivre les chemins tout tracés - et trop fréquentés - d'un Blues-rock qui finit par devenir conventionnel. 
"le son est bien plus dur sur celui-ci, alors que "Temptation" est plus funky, il y a plus de shuffles, ça roule nettement mieux, sans à-coups. Je demande un arbitrage." un lecteur ... SM.
The humble Chro (clic-lien)
Par contre, attention : le petit nouveau, millésime 2017, est à chier.

Eric JOHNSON
"E J"

     Eric Johnson
, le célèbre guitar-hero réputé pour son insatiable recherche de perfection, défenseur du matériel vintage, un pinailleur, un maniaque du son, en perpétuel exploration pour approcher son idéal sonique, ce maître de la Fender Stratocaster s’est fendu d’un disque 100% acoustique. Pratiquement un projet en solitaire. Bien évidemment, il y joue de la guitare et y chante, mais on le redécouvre aussi au piano. Un disque sobre, frais, intime, épuré, naturellement boisé … et d’une réelle beauté.
La voix fragile d’Eric trouve ici un écrin idéal, bien mieux adapté que sur ses pièces électriques.
Loin de lasser avec ces treize morceaux, « EJ » maintient l’auditeur dans la sérénité, l’apaisement, et une forme de bien être du début à la fin. Un peu comme s’il ouvrait une porte sur un subconscient préservé des maux de la vie et du stress quotidien.
Un gros coup de cœur.  🙌

FOGHAT
"Under the Influence"

     Un disque sans autre prétention que celle du "bon temps rouler", du "Let's the Good Time Roll", du plaisir simple que peut procurer un bon Boogie bien ficelé et copieusement épicé de Rock et Blues. La marque déposée "Foghat" est respectée et ces sexagénaires ont toujours santé, souplesse et énergie. Il y surnage cette sensation de vieux briscards qui, une fois passé le passage obligé de l'instant "guarantee pur Foghat", tant pour satisfaire les fans que pour justifier l'appropriation du célèbre patronyme, se font réellement plaisir en jouant la musique qui les fait vibrer. Ou, du moins, celle qui les a forgées. De la sorte, le contenu paraît plus que jamais personnel.  
 Si ce CD est grevé par un défaut, c'est bien celui d'avoir gardé le nom de Foghat, avec tout le passé qui s'y rattache. Dans le cas contraire, probablement que "Under The Influence" aurait récolté bien plus aisément les louanges des médias. Quoique ... il y aurait toujours eu des grincheux pour leur reprocher alors de reprendre les ficelles du plus américain des groupes de Boogie-rock anglais... Dur.
L'article -⇒ là, ici, à gauche, t'y cliques.

The MARCUS KING Band


Attention ! Grosse claque ! Un des meilleurs disques de 2016 !
 Marcus King qualifie sa musique de "Soul-influenced psychedelic Southern-rock", et c'est tout à fait ça, si ce n'est que le psychédélisme, lorsqu'il est présent, n'est qu'un délicat assaisonnement, ou bien  il ne fait qu'une courte apparition. Il n'est jamais prégnant, du moins sur l'intégralité d'une pièce. 
     Certainement pas un patchwork mais une combinaison. C'est une explosion d'une fusion de toutes ces musiques, avec le Blues et le Southern-rock comme principal ciment. Un geyser d'intenses émotions d'une jeunesse exultant d'envie de vivre. Ça sonne foncièrement live, sans jamais être confus, ni délirant. C'est soudé. Presque un exploit vu parfois une apparente complexité. Un auteur-compositeur-interprète doté d'une bien belle sensibilité.
♡♡♡♡♡
Une petite bafouille ↪ (clic - lien)

Paul GILBERT
"I Can Destroy"

     Ce quatorzième disque solo du phénomène virtuose Paul Gilbert est probablement le moins bourru, et le moins pourvu en grosse saturation de toute sa discographie (à l'exception évidemment de son disque 100% acoustique : "Gilbert Hotel").
D'apparence, il serait le moins technique, ainsi que celui faisant le plus ressortir des influences bluesy. Des influences qui doivent bien moins venir des fondateurs (du Delta au Chicago-blues) que des groupes de Hard-blues des années 70. Des groupes qu'il semble connaître le répertoire sur le bout des doigts (ou pratiquement). Un phénomène. Et de plus, en dépit de son passé au sein de Racer X qui lui avait permis de se faire remarquer comme l'un des shredders les plus côtés, des énormes ventes internationales de Mr Big (le groupe avec Billy Sheehan et Eric Martin), une longue discographie solo (certes, aux ventes plus modestes), ce gars n'a jamais pris la grosse tête. Mieux, il ne se prend pas au sérieux et se fout totalement de se présenter les cheveux en l'air, avec une barbe clairsemée et des fringues froissés. Nul besoin de travailler un look lorsque l'on possède vraiment du talent.
Chronike ⬆⬇⬈⬊⤐ (en cliquant simplement là)

Ben GRANFELT Band
"Another Day"

     Autre album typé "guitare", mais d'un autre genre. Nettement plus orienté années 70 où les noms de Robin Trower, David Gilmour, Ulrich Roth, Ritchie BlackmorePeter Frampton, Frank Marino, se mêlent et rejaillissent de part et d'autres. Toutefois, si l'inspiration de Ben Granfelt est bien majoritairement issue de cette décennie, sa musique ne se résume pas à une quelconque résurgence, encore moins à une pâle copie de ses "maîtres à penser". Il a parfaitement assimilé ce riche héritage pour se construire sa propre personnalité.
Rien que pour ces sons de guitares glougloutantes, auréolés de phaser chatoyant, d'univibe vertigineuse, de crémeuse overdrive et d'échos et de réverbérations célestes. Même dans ses moments les plus hargneux, il émane un certain degré de douceur. Comme si derrière ses attributs de rocker se cachaient ceux d'un sage tolérant et conciliant.
Rappelons que Ben Granfelt fit un temps partie de Wishbone Ash ; c'était à l'époque de l'excellent "Bonafide" qui reste à ce jour un des meilleurs opus du groupe, pour sa période post-70's. Depuis, Andy Powell n'est pas parvenu à retrouver un allié aussi bon et pertinent.
Une vieille chronique de 2012 (lien) : "The Sum of Memories"

WOLFMOTHER
"Victorious"


     Andrew Stockdale a remis le couvert avec son projet Wolfmother. Pas de réelles surprises au programme, mais encore moins de déception. 
Si ce "Victorious" n'est pas particulièrement riche en riffs mémorables, il en ressort néanmoins un état jubilatoire mue par un entrain et un enthousiasme qui transparaissent à travers quelques mélodies qui taquinent sans a priori la Britpop. A ce titre, certains morceaux pourraient taxés de Stoner-bubble-gum (ou Proto-Heavy-Metal Bubble-gum). Rien de péjoratif dans ce terme car les chansons sont vraiment plaisantes et parviennent à marier donc des mélodies proches de la Pop à un Proto-Heavy-Metal devant énormément à la première période de Black-Sabbath. A l'image de ses clips vidéo, Stockdale joue outrageusement avec les clichés, le kitsch, le Pop-art et la dérision avec aplomb et aussi une certaine classe. Là où nombreux sont ceux qui se perdraient dans le ridicule, lui s'en sort avec les honneurs. A moins qu'il ne soit qu'un très habile escroc.
Le disque de 2009 : "Cosmic Egg"

Manu LANVIN
"Blues, Booze & Rock'n'Roll"


     Manu Lanvin semble avoir trouvé sa voie. Sous l'enseignement de Calvin Russell puis de Neal Black, il a très largement américanisée sa musique. Ainsi, depuis quelques années maintenant, notamment avec l'aide de ses Devil Blues (avec Jimmy Montout), il donne vie à un Blues âpre, séminal, cru et direct, au goût de rouille et mâtiné de Rock'n'Roll garage. Son indéniable qualité pourrait faire croire que le Blues est né ici, au pays des fromages qui puent. 
Manu revient en 2016 avec un "Blues, Booze and Rock'n'Roll" qui répond à toutes les attentes qu'avait fait naître son prédécesseur, le très bon "Sons(s) of the Blues". Avec Mike Lattrell en guest (Neal Black, Popa Chubby, Jeff Zima, Ian Kent, Christine Santelli, Big Ed Sullivan), qui essaye d'adoucir un tantinet le propos sans le policer ni le corrompre. 
Chronique égarée, en compensation (lien) ➽ "Son(s) of the Blues" (2014)


- " Rock'n'Roll !! "
The Disques of the Year 2016 - Volume One  (⇦  lien)

2 commentaires:

  1. Gégé-blues13/12/17 11:34

    Je veux la totalité dans la hotte du père Noël ! Bruno, si tu le connais...

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    1. Ha ... je ne dois pas avoir la bonne : il n'a jamais répondu à mes lettres.
      J'ai fini pas arrêter de lui écrire ... (j'ai abandonné tout espoir depuis 2013 ...)

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