jeudi 12 octobre 2017

NOTILUS (2017) - par Pat Slade



Le jeudi 3 mai 2012, j’écrivais ma première chronique dans les colonnes du Déblocnot’, elle parlait du groupe La Fanfare en Pétard que j’avais découvert à la fête de la musique une année plutôt.




La Fanfare et la renaissance





 Philippe "Gaston" Rieger
La Fanfare en Pétard, le groupe strasbourgeois des frères Rieger est mis entre parenthèses, Notilus va le remplacer. Juste un changement de nom, le personnel reste le même, Guillaume Nuss au trombone, Paul Barbieri à la trompette, Samuel Klein à la batterie et les frères Rieger Christophe au trombone et Philippe surnommé «Gaston» qui, lui, a laissé tombé son saxo et son mégaphone pour une machine électronique et qui deviendra un bricoleur de son.

Avec Notilus, ils vont réussir à faire quelque chose de complètement différent. La première chose c’est que l’album est complètement instrumental hormis quelques sample de voix qui apparaissent de temps à autres. Comment définir leur musique ? A première écoute, on pourrait penser à du Ibrahim Maalouf le trompettiste franco-libanais, mais la comparaison s’arrête là.

Toujours construit autour du trio trompette, saxophone, trombone, la musique de Notilus et son mélange des cuivres, de batterie et de sonorités électroniques va explorer un jazz profond, parfois sombres, mélancoliques. Un mélange entre Tangerine Dream et Urban Sax, à l’écoute de l’intro de «Tangerine» tu te dis : « Merde ! Je me suis planté, j’ai acheté le dernier Jean-Michel Jarre !» Mais le doute ne va durer que 34 secondes exactement avant que les cuivres n’entrent dans la danse. «Behind» et son rythme électro, «Pop Corn» et le mélange harmonieux de l’électronique et des cuivres, idem pour «Aliens» avec le trombone branché sur une talk-box et qui donne des sons étonnants et jamais entendus. «Green Smile» et son saxo alto traverse un paysage
Guillaume Nuss
musical étrange et inconnu. «Valses à Plume» qui n’est pas sans rappeler quelque part «Sea Song» de Robert Wyatt mais avec une orchestration et des harmonies qui en font fait presque une symphonie. «Ned» plus électro mais pas trop non plus, un bon beat avec toujours la présence omniprésente des cuivres. «Kuku» où la batterie donne dans la percussion africaine. «Sapin» et «Orgella» qui sonne comme des improvisations ou les instruments se font des battles avec un rythme soutenu.   

Même si tous les styles sont représentés dans cet album, il garde une certaine homogénéité sans perdre sa cohérence. Ils ont signé chez Denovali Record, le label allemand spécialisé dans la musique expérimentale et le Dark-jazz.
Notilus nous offre une vision moderne d’un free jazz entre Sun Ra, Chet Baker, John Coltrane et l’électronique, la combinaison est agréable à l’écoute. Notilus, un groupe qui sort de son immersion périscopique. 

Une toute petite chronique pour un groupe qui a un gros potentiel. Notilus, les futurs trompettes de la renommée ? 

Si vous voulez commander leur album, ci-dessous le lien de leur page Facebook et leur page officiel.

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