Le jeudi 3 mai 2012, j’écrivais ma
première chronique dans les colonnes du Déblocnot’, elle parlait du
groupe La Fanfare en Pétard que j’avais découvert à la fête de la musique une
année plutôt.
Philippe "Gaston" Rieger |
La Fanfare en Pétard, le groupe strasbourgeois des frères Rieger est mis entre parenthèses, Notilus
va le remplacer. Juste un changement de nom, le personnel reste le même, Guillaume Nuss au trombone, Paul
Barbieri à la trompette, Samuel Klein à
la batterie et les frères Rieger Christophe au trombone et Philippe
surnommé «Gaston»
qui, lui, a laissé tombé son saxo et son mégaphone pour une machine électronique
et qui deviendra un bricoleur de son.
Avec Notilus,
ils vont réussir à faire quelque chose de complètement différent. La première
chose c’est que l’album est complètement instrumental hormis quelques sample de voix qui apparaissent de
temps à autres. Comment définir leur musique ? A première écoute, on
pourrait penser à du Ibrahim Maalouf le
trompettiste franco-libanais, mais la comparaison s’arrête là.
Toujours
construit autour du trio trompette, saxophone, trombone, la musique de Notilus
et son mélange des cuivres, de batterie et de sonorités électroniques va
explorer un jazz profond, parfois sombres, mélancoliques. Un mélange entre Tangerine Dream et Urban Sax,
à l’écoute de l’intro de «Tangerine» tu te dis : « Merde ! Je me suis planté, j’ai acheté
le dernier Jean-Michel Jarre !» Mais le
doute ne va durer que 34 secondes exactement avant que les cuivres n’entrent dans
la danse. «Behind»
et son rythme électro, «Pop Corn» et le mélange harmonieux de
l’électronique et des cuivres, idem pour «Aliens» avec le trombone branché sur une
talk-box et qui donne des sons étonnants et jamais entendus. «Green Smile»
et son saxo alto traverse un paysage
musical étrange et inconnu. «Valses à
Plume»
qui n’est pas sans rappeler quelque part «Sea Song» de Robert
Wyatt mais avec une orchestration et des harmonies qui en font fait
presque une symphonie. «Ned» plus électro mais pas trop non plus, un
bon beat avec toujours la présence omniprésente des cuivres. «Kuku»
où la batterie donne dans la percussion africaine. «Sapin» et «Orgella» qui sonne comme des
improvisations ou les instruments se font des battles avec un rythme soutenu.
Guillaume Nuss |
Même si tous les styles sont représentés dans cet
album, il garde une certaine homogénéité sans perdre sa cohérence. Ils ont
signé chez Denovali Record, le label allemand spécialisé dans la musique
expérimentale et le Dark-jazz.
Notilus nous offre une vision moderne
d’un free jazz entre Sun Ra, Chet Baker, John Coltrane et l’électronique, la combinaison est
agréable à l’écoute. Notilus, un groupe qui sort de son immersion périscopique.
Une
toute petite chronique pour un groupe qui a un gros potentiel. Notilus, les futurs trompettes de la renommée ?
Si vous
voulez commander leur album, ci-dessous le lien de leur page Facebook et leur
page officiel.
Absolument génial ! J'achète.
RépondreSupprimerSuperbe découverte, Thx
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