Quatrième album pour le canadien francophone Jean-Philip Tanguay, nom de code JeanPhilip, qui signe paroles et musiques de ce nouvel opus composé à Paris, enregistré à Quebec et mixé à Paname. Une double culture que l'on retrouve dans sa bio qui nous annonce une "pop rock nord américaine distillée d’influences européennes" et de fait on y retrouvera un mélange de rock carré, d'américana mais aussi de rock 80's et une dose discrète d'electro, pas étonnant vu qu'il cite dans les artistes qu'il aime bien Daran, Saez, Noir Desir, Radiohead, Cure, Joy Division, Jane's Addiction ou encore les Stone Temple Pilots.
Il s'est entouré d'une belle équipe avec le guitariste Shampouing alias Benoit Villeneuve (jetez une oreille sur son album "L'amour Trash" clic) qui aide également à la réalisation, Alexandre Martel et ses claviers divers (Moog, Wurlitzer, Juno 106..), et différents batteurs (Jean Philippe Fortier, Philippe Levesque, Olivier Beaulieu) et bassistes( Jeff Bougie, Cedric Martel); des voix féminines apportent aussi parfois une jolie touche (Vanessa Beaulieu, Lara Makhlouf) . A noter un beau livret pour une production indépendante avec des photos en N&B prises par JeanPhilip qui contrastent avec une reproduction d'une toile colorée du peintre canadien contemporain Patrick Pépin et les paroles des chansons.
@Catherine Côté |
Même si des paroles il n'y en a pas sur l'instrumental qui ouvre, "Limoilou," du nom d'un quartier de Quebec, sur lequel guitares et claviers envoient un gros son; mais il est temps de prendre "la route" pop rock aérien et invitation aux voyages. Pas de doutes ce type est le "Roi des cons", c'est pas moi qui le dit c'est lui avec pas mal d'autodérision ("je suis le roi/le roi des cons/j'ai la foi/ma foi de con..je fais des blagues sur n'importe quoi/même sur les trains qui déraillent/je me fous bien de pas mal tout/tant que ça ne me concerne pas"), musicalement c'est assez carré et entraînant à la fois. Avec "Détour" on aborde une pop aux subtiles touches folk et electro avec une grosse ligne de basse. Pop rock enlevé aussi sur "Blancheur", basé sur l'immense incendie d'un train d'hydrocarbure (en 2013) ("c'est le feu de la honte qui est grande/ qui brûle lentement pour qu'on l'entende"), avec un bon solo de gratte final. "En bas de chez moi" bien rock évoquera Noir Désir avec un bon riff sympa. Sur "l’inconfort de l'attente" le chant parlé fait ressortir une pointe d'accent québécois, un bon titre qui me fait penser à un autre artiste de là bas que j'aime bien ; Jean Leloup. Après l’intermède acoustique "sans trop savoir" voici le morceau titre "la mécanique des jours" au beau texte un peu énigmatique "quand tu es dû pour entendre les canards au lieu du grondement des chars" , un autre instrumental "Lac sept îles" qui en fermant les yeux fait voguer sur les eaux de ce grand lac québécois. On termine avec un bonus "l'amour plate" , même texte que "en bas de chez moi" , en version plus pêchu enregistré avec une autre band.
Un album bien agréable à l'écoute, qui certes ne révolutionne rien, et n'y prétend pas d'ailleurs, mais qui présente un artiste indépendant, poète et sensible au monde qui l'entoure. Puisse ce québécois se faire connaitre chez nous, tiens je l'échange contre 12 barils de Coeur de pirate...
Rockin-JL
Un pote que j'ai rencontré il y a plusieurs années en France, et que j'ai pu revoir à mon second séjour à Québec. Merci encore à lui de m'avoir fait visiter son "bunker" :)
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