Michel Jonasz se fait discret en
studio depuis un certain temps. Son dernier album date de 2011, depuis, il s’est
tourné vers le cinéma, la télévision et le théâtre avec le même succès que dans
la musique.
Il y a
déjà 5 ans, j’avais survolé la carrière du petit lutin jazzy de la chanson
française en parlant de son concert de 1985
au Palais des Sports de Paris. Un concert resté dans les yeux et les
oreilles des fans du chanteur au costard blanc et aux baskets de la même
couleur comme l'un de ses meilleurs à l’époque. Il y a eu ensuite «La fabuleuse
histoire de Mister Swing» en 1988
et puis il faudra attendre quatre années pour le voir revenir avec «Où est la source»
avec le très fun «Groove baby groove», le beau «Taj Mahal» et le touchant «Arthur»,
en hommage à son ancien choriste Arthur Simms
décédé en 1987 des suites du
SIDA. Mais revenons en 1985
l’année ou Michel
Jonasz va sortir son album le plus populaire et toujours le plus
vendu à l’heure actuel.
Arthur et John Simms |
Il ne
faudra pas attendre 1985 pour que Michel Jonasz
soit populaire et sorte des tubes à la chaîne. Déjà dans les années 70 «Les vacances au
bord de la mer», «Dites-moi» et autre «Super nana» lui donneront une
reconnaissance publique. Arrive «Unis vers l’uni», une pochette spatiale : la
planète bleue à moitié ensoleillée et une moitié du portrait de face de
l’artiste. 10 titres où Michel Jonasz s’entoure de ses potes qui sont
la crème des musiciens : le batteur Manu Katché, le guitariste Kamil
Rustam, Jean-Yves D’Angelo au synthé et piano, son vieux
complice et oscarisé en 1997 pour la
musique du film «Le
patient anglais» Gabriel Yared, les frères Simms John
et Arthur comme choristes, le percussionniste Marc Chantereau et Michel
Gaucher au sax.
@Pat Slade "Unis vers l'uni" en live |
10
titres pour un petit peu plus de 38 minutes et, comme entrée en matière le
morceau titre «Unis
vers l’uni», une chanson sur notre planète et sur le péril que nous
pourrions lui infliger: «Temporairement
locataire sur la terre, émergeant des fonds les plus profonds, attention à ne
pas manquer la nécessaire» suivi d’un «Vérité
de la transformation» alors que sur la scène d’énormes planètes
gonflables apparaissaient pour représenter toutes les planètes du système solaire (Frisson garanti et poils au garde à vous),
un morceau magique par sa musique et sa mise en scène.
«Nos deux noms»
: une mélodie et des paroles comme seules Michel Jonasz sait en écrire. Un couple au
bord de la rupture, mais vu d’une façon «sidérale» :
«Y’a l’éternité des étoiles, même les astres
tomberont en poussière avant l’amour qui s’installe…».
Et
puis changement de registre et le lutin revient à ses première amours : le jazz,
et nous emmène dans les bas-fonds de «La boite de jazz». Qui n’a jamais entendu ce
titre qui fera le succès et les beaux jours de l’album. Un hommage aux jazzmen
avec les différentes écritures du style comme le scat, le walking bass et l’improvisation
en général. Il arrivera à citer 12 musiciens allant de Charlie
Parker à Mahalia Jackson. «La boite de jazz»
est une histoire vraie, ce jeune pianiste qui s’aventure dans une boîte de jazz
n’est autre que Michel
Jonasz qui avait entendu dire qu’il passait des auditions, mais
à l’inverse de la chanson qui a une fin heureuse, le chanteur n’est pas à la
hauteur : «Je me
suis absolument ramassé, j'étais très mauvais». Avec un échec, il a réussi à
faire un succès.
«Les traces
derrière nous» : encore un beau titre sur un rythme lent de bossa.
«Les lignes téléphoniques» : Un père qui parle de
son fils qui part voler de ses propres ailes et qui se remémore tout ce qui lui a appris. Même Gotlib à repris les paroles de cette
chanson dans le dernier album de Gai-Luron, le
père étant le dessinateur et son œuvre étant son enfant.
«Ray Charles» : Michel Jonasz
ne peut pas rester dans la chanson nostalgique sans nous remettre une couche de
jazz derrière les oreilles et quoi de mieux que de chanter le plus connu des
aveugles du genre.
«Le cœur d’un enfant»
: le cœur d’un enfant c’est grand dit-il, il raconte le monde imaginaire et
merveilleux des enfants. Michel Jonasz, c'est un tendre !
«La F.M qui s’est
spécialisée funky» : Le second hit de l’album avec un clip délirant et
des invités comme Véronique Samson, Alain Souchon, Richard
Gotainer, Etienne Chicot et tout les
musiciens, bref … un film de potes.
«La bossa»
: Comme son nom l’indique, un rythme latino avec un jeu de mots au refrain «C’est beau ça».
«Toutes ces
choses» : Ne pas confondre cette chanson avec celle de Céline Dion (2016) qui n’ont en commun que le
titre. Et celle de Jonasz est quand même plus poétique ! (Comment ça je suis de partie pris ?)
«Unis vers l’uni»
sera disque de platine pour plus de 700 000 exemplaires vendus. Ce sera six
nominations aux premières victoires de la musique en 1985 et trois récompenses obtenues : Meilleur interprète,
meilleure chanson avec «La boite de jazz» et Meilleure réalisation d’album
pour Kamil Rustam, Manu
Katché et Jean-Yves D’Angelo.
Un
bien bel album de Michel Jonasz, mais «Guigui», «Les années 80 commencent» et «La nouvelle vie»
étaient aussi de très bons titres. Jonasz, petit par la taille, grand par le
talent.
Voilà typiquement un de ces gros succès issu des années 80 qui n'a pas très bien traversé le temps après toutes ces années. Je me le suis réécouté il y a peu, et j'ai eu du mal a ne pas appuyer sur la touche stop parfois. Les orchestrations et les arrangements de l'époque ne lui rendent pas justice aujourd'hui tout simplement. Ce qui n'ai pourtant pas le cas d'oeuvres plus anciennes. je pense notamment a son prédécesseur "Tristesse". "Ou est la source ?" Tout comme "La Fabuleuse Histoire de Mister Swing" restent aussi parfaitement écoutable. "Uni vers l'uni" a beaucoup vieilli lui.
RépondreSupprimerVincent, en 2012 quand j'avais chroniqué son concert de 1985 au Palais des sports de Paris, il y a un gars qui m'a laissé un post, je cite : "Pat: Défense de toucher à "La fabuleuse histoire de Mister Swing". Y paraît qu'il y aurait déjà quelqu'un sur le coup... Mais j'vois pas qui ?" alors je n'y ai pas touché et de toute manière si un jour je reparle de Jonasz, ce sera surement le live de 1977 au Théâtre de la ville
RépondreSupprimerUn jour viendra Pat. J'en fais une affaire personnelle. La question est quand ? Tout le problème est là. ;-)
RépondreSupprimersortirez vous le concert en disque?
RépondreSupprimerSi vous parlez du concert de 1985 au palais des sport, il existe déjà une chronique http://ledeblocnot.blogspot.fr/2012/09/michel-jonasz-le-joueur-de-blues-par.html
SupprimerBonjour à tous, pouvez-vous m'éclairer sur les raisons qui ont conduit à la suppression de 3 titres merveilleux sur l'édition CD du live Palais des sports 1985, svp ?
RépondreSupprimerBonjour, très généralement les double albums (live) en vinyle, faisait entre 80 et 85 minutes. Alors que le support cd ne contenait que 74 minutes. De nombreux double-live (en France, ou aux US) se sont vus raccourcis, et parfois on taillait même au sein d'une chanson ! L'autre solution était d’éditer un double cd, mais le coût n'était pas le même.
RépondreSupprimerSelon le même principe, les versions vidéo de concert, qui sortaient en VHS, faisaient 52 minutes, rarement le concert intégral, pour se caler sur les formats télé, en cas de diffusion...