C’est
le petit feel-good movie du moment, rempli de bons et de mauvais sentiments.
Les mauvaises ondes sont envoyées par les banques, les fonds de pensions, qui
nous les gèlent - les pensions - et les entreprises qui délocalisent. Les bonnes ondes, c’est
tout le reste ! Cette comédie familiale est tout sauf morale, c’est ce qui
en fait un des intérêts. Tous les protagonistes, ou presque, flirtent avec l’illégalité.
Faut
dire… Joe Harding, retraité, arrive à sa banque - le gag du siège, excellent - où son conseiller particulièrement
cynique lui annonce des pertes sur un produit financier vérolé, qu’il lui avait
lui-même vendu. Harding ne peut plus payer les traites de sa maison,
et sera expulsé dans 30 jours. Déboulent à grands fracas de rafales, trois types masqués, qui vident
les caisses de la banque. Une bonne idée pour trouver du fric ! Reprendre à la banque ce que la banque lui a volé.
Harding en parle à ses deux anciens camarades d’usine Willie Davis et Albert Garner, qui
finissent par accepter le projet. Mais on ne s’improvise pas braqueurs à 80
balais. Essayons déjà de piquer un rôti dans une supérette…
Le
départ est un peu longuet, on installe les personnages, chaque protagoniste a droit à sa petite histoire, on les suit dans le club de vieux, aux kermesses, aux parties de boules. Une
fois le braquage dans les tuyaux, le film prend son rythme. Il faut nouer des
contacts avec le milieu, pour avoir des conseils, et Joe Harding commence par
faire appel à son ex-gendre, un raté doublé d'un con, qui fait dans la marijuana thérapeutique.
Le
film décrit les préparatifs, avec compte à rebours à l’écran, et split-screen
de rigueur dans ce genre de film (l’écran divisé en plusieurs images). Viendra
ensuite l’enquête, rondement menée, et - astucieusement - c’est là que le
réalisateur choisit de nous expliquer en détails comment les trois vieux ont
fait, notamment pour se forger un bon alibi. Car si les coupables sont vites
désignés, il faut surtout des preuves…
Allez interroger leur pote Milton, sénile, sourdingue, pour avoir un témoignage
de première main, c’est pas simple…
Le
comique vient évidemment de l’âge des personnages (poursuite en caddie !!),
et leur inexpérience, des dialogues aux petits oignons, et une galerie de
seconds rôles bien écrits. C’est futé, drôle, avec son lot de sentiments et d’émotions.
Sur l’amitié entre les trois, le temps qui passe, ou plutôt, qui reste, le regard
des papis sur leurs petits-enfants, les soucis de santé de Willie, qui attend
un don de rein. C’est dans la dernière partie qu’on se rend compte que le
scénario est mieux ficelé qu’il en un l’air, et la fin révèle une très bonne
idée de mise en scène.
On
pouvait s’attendre à un truc indigne, une compétition de cabotinage, il n’en
est rien. L’intérêt principal vient du trio d’acteurs : Michael Caine (84
ans), Alan Arkin (83 ans) et le benjamin Morgan Freeman (79 ans). Il faut
rajouter Ann-Margret, célèbre pour son rôle culte dans TOMMY, Christopher
Llyod, le Doc Brown de RETOUR VERS LE FUTUR (79 ans) particulièrement
réjouissant, le flic étant joué par Matt Dillon. Casting trois étoiles, donc, qui
s’amuse follement.
Le
réalisateur est Zack Braff, créateur de la série comique SCRUBS, aussi acteur à
l’occasion. BRAQUAGE A L’ANCIENNE est un remake d’un film de Martin Brest
(1979). Il réalise une jolie comédie qui joue sur les codes du genre (les trois
regardent UN APRES MIDI DE CHIEN à la télé), et les détourne. Jamais l’aspect
moral ne rentre en ligne de compte, tant mieux, il y est juste question de justice, de
dignité, et d'amitié. Comme dit Joe Harding, « qu’est ce qu’on risque, à part être nourri
et logé aux frais de l’état jusqu’à la fin de nos jours, n’est-ce pas le rêve
de tous ! »
Un mix entre Expendables et Ocean's Machin, le tout en version EHPAD, en somme ?
RépondreSupprimerDans les 10 ans qui viennent, il faut s'attendre à un western avec un hologramme de John Wayne retouché au motion capture,
à un Jurassic Park 27, avec clonage de Marylin Monroe à la place des dinosaures, à un Alien prequel-sequel-de la suite du début d'avant dans lequel ils cloneraient Sigourney Weaver (ah non, ils l'ont déjà fait, dans le quatrième ...)
Mix Expendables / Ocean's 11... bien vu !
RépondreSupprimer