vendredi 12 mai 2017

BRAQUAGE A L'ANCIENNE de Zach Braff (2017) par Luc B.



     C’est le petit feel-good movie du moment, rempli de bons et de mauvais sentiments. Les mauvaises ondes sont envoyées par les banques, les fonds de pensions, qui nous les gèlent - les pensions - et les entreprises qui délocalisent. Les bonnes ondes, c’est tout le reste ! Cette comédie familiale est tout sauf morale, c’est ce qui en fait un des intérêts. Tous les protagonistes, ou presque, flirtent avec l’illégalité.

Faut dire… Joe Harding, retraité, arrive à sa banque - le gag du siège, excellent -  où son conseiller particulièrement cynique lui annonce des pertes sur un produit financier vérolé, qu’il lui avait lui-même vendu. Harding ne peut plus payer les traites de sa maison, et sera expulsé dans 30 jours. Déboulent à grands fracas de rafales, trois types masqués, qui vident les caisses de la banque. Une bonne idée pour trouver du fric !  Reprendre à la banque ce que la banque lui a volé.

Harding en parle à ses deux anciens camarades d’usine Willie Davis et Albert Garner, qui finissent par accepter le projet. Mais on ne s’improvise pas braqueurs à 80 balais. Essayons déjà de piquer un rôti dans une supérette…

     Le départ est un peu longuet, on installe les personnages, chaque protagoniste a droit à sa petite histoire, on les suit dans le club de vieux, aux kermesses, aux parties de boules. Une fois le braquage dans les tuyaux, le film prend son rythme. Il faut nouer des contacts avec le milieu, pour avoir des conseils, et Joe Harding commence par faire appel à son ex-gendre, un raté doublé d'un con, qui fait dans la marijuana thérapeutique.

     Le film décrit les préparatifs, avec compte à rebours à l’écran, et split-screen de rigueur dans ce genre de film (l’écran divisé en plusieurs images). Viendra ensuite l’enquête, rondement menée, et - astucieusement - c’est là que le réalisateur choisit de nous expliquer en détails comment les trois vieux ont fait, notamment pour se forger un bon alibi. Car si les coupables sont vites désignés, il faut surtout des preuves…  Allez interroger leur pote Milton, sénile, sourdingue, pour avoir un témoignage de première main, c’est pas simple…

Le comique vient évidemment de l’âge des personnages (poursuite en caddie !!), et leur inexpérience, des dialogues aux petits oignons, et une galerie de seconds rôles bien écrits. C’est futé, drôle, avec son lot de sentiments et d’émotions. Sur l’amitié entre les trois, le temps qui passe, ou plutôt, qui reste, le regard des papis sur leurs petits-enfants, les soucis de santé de Willie, qui attend un don de rein. C’est dans la dernière partie qu’on se rend compte que le scénario est mieux ficelé qu’il en un l’air, et la fin révèle une très bonne idée de mise en scène.

     On pouvait s’attendre à un truc indigne, une compétition de cabotinage, il n’en est rien. L’intérêt principal vient du trio d’acteurs : Michael Caine (84 ans), Alan Arkin (83 ans) et le benjamin Morgan Freeman (79 ans). Il faut rajouter Ann-Margret, célèbre pour son rôle culte dans TOMMY, Christopher Llyod, le Doc Brown de RETOUR VERS LE FUTUR (79 ans) particulièrement réjouissant, le flic étant joué par Matt Dillon. Casting trois étoiles, donc, qui s’amuse follement.

     Le réalisateur est Zack Braff, créateur de la série comique SCRUBS, aussi acteur à l’occasion. BRAQUAGE A L’ANCIENNE est un remake d’un film de Martin Brest (1979). Il réalise une jolie comédie qui joue sur les codes du genre (les trois regardent UN APRES MIDI DE CHIEN à la télé), et les détourne. Jamais l’aspect moral ne rentre en ligne de compte, tant mieux, il y est juste question de justice, de dignité, et d'amitié. Comme dit Joe Harding, « qu’est ce qu’on risque, à part être nourri et logé aux frais de l’état jusqu’à la fin de nos jours, n’est-ce pas le rêve de tous ! » 
     

2 commentaires:

  1. Un mix entre Expendables et Ocean's Machin, le tout en version EHPAD, en somme ?

    Dans les 10 ans qui viennent, il faut s'attendre à un western avec un hologramme de John Wayne retouché au motion capture,
    à un Jurassic Park 27, avec clonage de Marylin Monroe à la place des dinosaures, à un Alien prequel-sequel-de la suite du début d'avant dans lequel ils cloneraient Sigourney Weaver (ah non, ils l'ont déjà fait, dans le quatrième ...)

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  2. Mix Expendables / Ocean's 11... bien vu !

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