Glenn Cooper |
Quelques
ouvrages de cet auteur plus tard, dont l'excellent "Testament des templiers", qui d'ailleurs ne parlait pas
vraiment de templiers (je ne dis pas merci aux éditeurs qui, racoleurs,
traduisent n'importe comment certains titres originaux – "la dixième grotte" étant la
francisation de "The Tenth Chamber",
titre original de cette histoire
de caverne), je découvre le tome 1 d'un diptyque "la terre des damnés" dont voici la première partie : "La porte des ténèbres", un titre
cette fois-ci parfaitement métaphorique par rapport à l'intrigue.
Résumons,
mais pas trop, pour ne pas violer les secrets d'un sujet original. Vous avez
tous entendu parler du collisionneur du CERN à Genève : un tore creux, de 26 km
de circonférence, dans lequel les physiciens lancent à toute vitesse des atomes pour
les fracasser et percer les secrets de leur intimité, à savoir un puzzle de particules
comme les gluons, les mésons, etc. et surtout le "boson de Higgs", grande énigme
de la physique moderne. Lors du premier essai, la presse à sensation avait émis
le risque de la création d'un trou noir qui aurait englouti la Terre et nous
avec. Gloups !
Dans
l'imaginaire de Glenn
Cooper, Les British et les Yankee, jaloux de l'accélérateur géant du
CERN, en ont construit un autre bien plus grand (bien entendu, 100 bornes ;
concours de b**s USA-Europe catégorie cyclotron) qui ceinture Londres. Objectif
d'Emily Loughty,
physicienne en chef de projet : mettre en évidence l'existence des gravitons
(je vous fais grâce de l'aspect scientifique – pour les fans : Clic).
Emily sympathise et
plus car affinité avec le responsable de la sécurité John Camp. Un ancien commando de
l'U.S. Army aussi séduisant que baroudeur.
Le
jour venu, on lance le monstre à 10 TeV * et, Eurêka, ça marche. Le responsable
financier de la machine, désireux de fayoter auprès des ministères et des commanditaires
demande alors de tripler la puissance de la machine malgré les craintes d'Emily de provoquer des effets néfastes et incontrôlables. Et… Pfutt…
Plus d'Emily,
mais à sa place un clodo sanguinaire et puant qui prend la fuite !
* Téra électronvolt. Peu importe
quoi ça c'est comme dirait Christophe Maé, mais ça a son importance…
Je
saute sur les hypothèses émises sur ce chassé-croisé spatio-temporel imprévu et
les conciliabules qui vont conduire John à renouveler le grand saut dans l'inconnu
pour porter secours à sa chère Emily et la ramener sur le plancher des
vaches… où qu'elle ait disparue.
John atterrit dans
un monde parallèle : "la terre des damnés", un enfer à la Lewis Carrol
d'Alice au pays
des merveilles où, juste après leur mort, débarquent
tous les soudards,
coupe-jarrets et assassins de crime de sang, au détail ou de masse !!! Il meurt de leur belle mort ou aidé à coup de guillotine, flingue, poison
et… hop, directement dans cet enfer étrange et sans diable. Géographiquement : aucune
différence : la Tamise, la Seine, Paris, Londres sont à leurs places dans un monde
grisâtre où le style et le train de vie confine à un moyen-âge amélioré avec
les moyens du bord. Pas vraiment le
paradis ! John
aura quelques semaines pour retrouver Emily dans cet univers déjanté où les Borgia, Staline,
Himmler, Henry
VIII ou Robespierre
(ci-contre) et plein d'autres monstrueux personnages historiques continuent de
s'étriper en bandes organisées pour prolonger éternellement leur pouvoir
terrestre, sachant qu'ils sont devenus immortels ; enfin pas tout à fait.
Le
génie de John
et d'Emily
et bien sûr le sexappeal de cette dernière attirent les convoitises de cette
faune de barbares. (Une jolie femme bien vivante et canon est plus attirante
qu'une donzelle morte vivante qui sent le moisi). Le récit constitue une suite
ininterrompue de péripéties digne de Dumas. Le rythme est soutenu.
Glenn Cooper partage avec
ses lecteurs la quête picaresque de John et Emily pour tenter de revenir dans leurs
univers. Un aventure loufoque, à l'humour décalé dans une pseudo civilisation
arriérée et délétère. John et Emily vont semer la pagaille noire dans le traintrain
géopolitique grotesque de cet enfer loin des de l'imagerie chrétienne. Reviendront-ils,
oui ou non ? Je ne dirais rien car…
- Msieur Rockin', y a
Msieur Claude qui a disparu sous mes yeux… hiiiiiiiii
- Il avait fini son
billet, c'est le principal !
- Ah bah bravo l'humanisme…
Point
fort pour les amateurs d'histoire de l'Europe, cette galerie de personnages
historiques et monstrueux laissera un peu sur le bord de la route celles et
ceux qui somnolaient en cours d'histoire. Glenn Cooper s'amuse et nous amuse dans cet
imbroglio historico-fantastique par un jeu d'anachronismes bien agencé. Pas mal
de bagarre, un soupçon de gore dans cette fantasmagorie, mais attention pas de
zombis en goguette. Nos morts ont quand même une hygiène corporelle et
diététique, certes douteuse et propre à leur époque de naissance (ça fait drôle
le mot propre dans cette phrase).
Pour
moi, grand amateur d'histoire, camarade de collège et de lycée de Cromwell, du Duc
de Guise, de Clovis
et du Caravage (grand débauché
même si illustre peintre), je me suis régalé et attend avec impatience le tome
2.
Attention
de ne pas trop traîner vos guêtres du côté du CERN, ça craint…
Mouais... ça a l'air sympa. Un énième avertissement aux apprentis sorciers ?
RépondreSupprimerPas encore de suite ?
RépondreSupprimerLes deux suites : Portal et Floodgate ont été publiés aux USA... Donc une trilogie comme Will Piper et le "Livre des morts", etc...
SupprimerLes traductions sont en cours, soyons patients. Comme toi j'ai hâte de les lire surtout après avoir consulté les résumés en anglais sur amazon.com
Il y a un autre livre hors trilogie qui est aussi paru : Near Death, brrr quel titre !!!!
:o)
Merci Claude. Je compte sur toi pour nous informer des parutions en VF (j'en connais une qui ne va attendre).
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