La
ville de Bordeaux est un vivier pour la musique rock. Beaucoup de groupes existent
dans la ville d’Alain Juppé, le
plus célèbre reste Noir désir, mais faisons un
détour par une autre couleur de la musique, un genre que l’on entend pas tous
les jours et qui change des éternels guitare, basse, batterie et autres
arracheurs de tympans. Le style folk, country (Mais pas Bluegrass) et surtout une forte tendance mariachi, ce qui
n’est pas courant. Le dernier titre avec le son mariachi que j’ai pu entendre était de H.F.Thiéfaine et son «Pulque Mescal y Tequila» en 1988.
Les Sofian Mustang sont nés en 2009. Ce sont des musiciens qui
paraissent un peu bohèmes au premier abord et qui, au second… le sont et c’est ça
qui fait leur charme. Un genre de famille qui comme à une certaine époque
partait sur les traces de Jack Kerouac. Une
communauté ? Non ! Plutôt une bande de potes qui a trouvé sa manière de vivre en s’éclatant par la musique. Qui sont-ils ? Élodie (Chant,
flûte traversière), Julien (Batterie), Alexandre
(Guitare, ukulélé, harmonica, chœurs),
Matthieu
(basse) et les mariachis de service, Julie (Trompette, chœurs), Laure (Trompette,
chœurs) Julien (Trombone sur «No Désert» et «Tracce»).
Après
des balbutiements dans le polycarbonate en 2012
avec deux simples de quatre titres, on pressent déjà leur style propre. Ils
vont s’immiscer dans les festivals et autres tremplins jusqu’à se forger une
solide réputation scénique. Leur énergie les amènera à partager l’affiche
avec des figures de la scène francophone comme Manu
Dibango, Arthur H. ou Sergent Garcia.
Et puis en février 2016 sort leur premier album «Back To Nowhere».
Fermée, une pochette toute simple avec un crayonné du groupe dessus, mais quand
on l’ouvre, on se retrouve devant un très beau triptyque représentant le dessin
d’un train dans un décor de montagnes et, en queue, un wagon foudre avec,
je pense, une représentation du groupe dessus. Parler d’un groupe, c’est bien !
L’écouter c’est mieux !
Douze titres dont je me suis rassasié jusqu’à plus soif et avec un certain plaisir si ce n’est avec un plaisir certain.
My polish love : Une attaque toute douce
avec la voix de Élodie : un mélange folk sur
fond de son de trompette façon mariachis. C’est cool et la mélodie est
agréable. Un genre Jefferson Airplane si ce
dernier avait donné dans le genre.
Hey Monsieur : Bienvenue dans les étendus
aride du Far-West. On se croirait dans un western avec un coté moins country ou bluegrass. Guitare bien
en avant mais pas de prise de tête.
Soldier : toujours ce coté musique de
film tendance Ennio Morricone, super agréable à écouter. Un duo voix
guitare qui s'enchaine avec la rythmique et un harmonica, puis la trompette fait
son apparition. Chœurs et voix solo. Sympa. Pour moi, le hit de l’album.
Les arcs électriques : Bienvenue sous le soleil torride du Mexique
avec les mariachis et ses trompettes. Un titre chanté en français. Petit solo
de guitare, un morceau qui pourrait être un hit si les radios périphériques
dite «En français» choisissaient
les bons groupes à diffuser.
Neige : Encore des paroles en
français, moins de soleil, un titre plus tristounet, mais les trompettes
sont toujours là et à 2 minutes 45 elles prennent leur envol.
Drunk once again : on se croirait revenu
au temps du rock californien des années 70 sur fond de musique country, la
route 66 sous les talons. Je trouve même que Bobby
Gentry aurait pu interpréter ce titre.
No desert : Le titre n’a rien à
voir avec l’intro qui est chargé en instruments, et nous revoilà sous la
chaleur torride des sombreros. Un morceau rapide, incomparable à tout ce que l’on
a pu entendre jusqu’à maintenant.
La nuit prend : la langue française
reprend ses droits. Élodie et sa voix limpide s’accapare
le titre (comme tous d’ailleurs !).
Un instrumental à profusion et très bien mis en place. Ce sont des morceaux comme
ceux-là que la France devrait présenter à l’eurovision, on gagnerait
plus surement.
The one on the
shore :
les cigales arrivent, une ballade très «Joan Baez» à ses débuts, le petit morceau
nostalgique, la bouffée d’oxygène qui donne l’impression de chercher un endroit
que jamais on ne trouvera.
Le wagon foudre : un titre pour ma pomme (Le fils de cheminot n’est jamais loin), qu’est-ce qu’un wagon foudre ? C’était un wagon citerne composé de deux gros tonneaux qui servait à transporter du vin. Si je le sais ce n’est pas à cause du vin ! La voix au premier plan et les instruments en retrait, un titre classe, sans fioriture.
Pachamama : un nom qui sonne
péruvien ou bolivien, mais la comparaison s’arrête la. Le reste est de la même
teneur festive et chaude et évoque la côte Est de l’Amérique du sud avec l’apparition
d’une flûte traversière qui calme les cuivres. Ça remue les tripes, ça bouge
dans tout les sens, ça ne laisse pas indifférent. Depuis le début de l’album je
cherchais une voix qui se rapproche de celle d’Elodie
et je trouve qu’elle a des intonations, dans certain titres, de celle de Raphaëlle Lannadère à ses débuts ou de camélia jordana (Ce
qui n’est pas une critique).
Tracce : une intro à la Dire Strait dans «Love Over Gold», une trompette et la diligence se mettent en
branle, la batterie grimpée sur un cheval au galop et la voix qui flotte au
dessus comme dans une bande annonce de film ou un générique de fin, un très
bel instrumental.
Sofian Mustang ? Un groupe que j’aimerais
entendre dans un prochain opus. A ne pas écouter dans un paysage neigeux à cause de la chaleur que dégage leurs musique, la fonte se ferait trop rapidement. Pour
les amoureux du trip Kerouac et du road trip
tout court, c’est la musique à emmener dans son sac à dos pour les voyages par
la route en stop, en vieux combi VW ou dans une vieille coccinelle bringuebalante.
Mon conseil ? Le disque à acheter pour les oreilles de ta tête !
Le site du groupe, courez z'y avec les jambes de votre corps !
Contact : (CLIC)
J'adore écouter cet album quand je bosse... Je pense que les Sofian Mustang ont tout des grands... Prometteur, je leur souhaite une belle et longue route!!
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