mardi 1 mars 2016

ALLEGRIAZZ "Tout va bien"

Derrière Allegriazz se cache la chanteuse Graziella Bertero  qui après avoir étudié le piano au Conservatoire s'est dirigée vers la danse puis le chant, lyrique et jazz, elle a également tâté gospel et bossa nova. Il faut dire qu'elle a pas mal voyagé, aux Etats Unis et au Brésil notamment, fondant même un groupe axé sur les standards bossa nova, lemanja. Notons que Graziella est également artiste peintre, ce qui en fait vraiment une artiste pluri disciplinaire.  En 2010, suite à sa rencontre avec le compositeur  Daniel Rieul, elle devient Allegriazz (anagramme de Graziella) et voici ce premier album dont elle signe tous les textes, en français. On retrouve Daniel Rieul aux compositions et Franck Steckar (qui a travaillé avec Juliette, Lavilliers, Higelin, Nino Ferrer...) à la direction musicale, mais aussi au piano, bugle et percussions. Ils sont entourés d'une équipe de musiciens expérimentés avec Christophe Devillers (basse, contrebasse), Bertrand Noel (batterie et percussions), Benoit Chanez (guitare) et Philippe Brohet (sax et flûte).

Avec "Rain in Spring" qui ouvre le bal, le ton est donné, il sera entraînant et festif, poétique et optimiste, sur un tempo jazzy sautillant, où l'on remarque sur le final le fin jeu de guitare de Benoit Chanez. La voix est claire comme un filet d'eau de source dévalant de la montagne  et cette "pluie de printemps" (les paroles sont en français)  est tout à fait rafraîchissante.
Essai transformé avec "Voyage" avec cette fois le sax en vedette et là encore ça swingue méchamment, Allegriazz nous y fait partager ses voyages jazzy, des plages d'Ipanema aux clubs enfumés de Greenwich Village à New York. Voyage toujours avec "Ailleurs" avec un joli texte ("partir ailleurs/ pour fuir les pleurs, les regrets/ oui mais l'ailleurs/ ce n'est qu'un leurre") et encore des instruments bien mis en valeur (sax, guitare). "Tout va bien" qui donne son titre à l'album est une belle déclaration d'amour à la musique et son pouvoir d'enrichissement (de l'esprit, pas du tiroir caisse je veux dire)  ("une musique, une ouverture sur le monde (...) te prends pas la tête, fais la fête") , et comme depuis le début, ça balance, ça donne envie de bouger, de claquer dans ses doigts, on remarquera aussi  le bel apport de la flûte de P.  Brohet. Je vous laisserai le plaisir de découvrir le reste, un petit mot cependant sur 'Spanish favelas" avec encore un  beau texte sur la musique et la danse comme moyen d'espoir et d'évasion des bidonvilles et sur "Comm'je voudras" au swing épatant et appel à ne pas rentrer dans les moules ("les "fais pas ci fais pas ça", ça suffit comme ça"). Un peu le même thème d'ailleurs que "J'aime bien" qui énumère des petits bonheurs simples comme "chanter fort dans la rue, dormir sous les étoiles, se rouler dans la paille, nager nue dans la mer, déguster du bon vin".

Voila tout est là, ça paraîtra  peut être futile à certains, mais l'homme contemporain avec sa modernité à la con s'est éloigné du vrai sens de la vie... bon, après cette  minute philo, il est temps de conclure :

Et ma conclusion sera sans équivoques ni réserves, j'ai beaucoup aimé ce disque, pour tout : la voix, les textes (et le jazz chanté en français ce qui n'est pas si fréquent), la qualité musicale et pour fraîcheur et la fibre optimiste qu'il dégage et qui fait du bien en ces temps troubles.
Si vous aimez Claude  Nougaro (à qui le disque est particulièrement dédié), TSF, les Double six, Michel Jonasz mais aussi Antonio Carlos Jobim, Stan Getz et Gilberto Gil, n’hésitez pas.
Allegriazz ça commence comme allégresse, voila ce qui risque de vous saisir avec ce disque qui devrait être remboursé par la sécu tant il est un remède anti morosité.
(son site pour dates, albums: allegriazz.biz )

ROCKIN-JL

1 commentaire:

  1. En découvrant cette voix, j'ai instantanément pensée a celle de La Grande Sophie.

    Très sympa ! Même si pas exactement dans les registres que j'affectionne en général. Encore que, moi et Michel Jonasz...

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