Kim Simmonds fêtera dans quelques semaines ses 68 bougies et Savoy
Brown, le groupe auquel son nom est attaché, ses 50 ans de présence
sur les planches. Autour de son leader et tête pensante le groupe a
vu défiler au fil des décennies une bonne soixantaine de musiciens
et a produit une trentaine d'albums studios, avec au passage quelques
perles du "british blues" comme "Street corner
talking" (1977), "Blue matter" (1969) ou "Jack
the taod" (1973). Depuis 2009, le combo évolué en formule
trio avec Kim au chant et à la guitare et une rythmique composée de
Pat DeSalvo (basse) et Garnet Grimm (batterie). 50 ans au service du
blues, cela sent le pacte avec le diable dans un sombre crossroads
de Whitechapel, ainsi que l'intitulé de l'album ("the devil to
pay") nous le rappelle...
Cette nouvelle livraison, toujours chez Ruf Records, s'ouvre par
"Ain't nobody", blues lent déchirant percé d'éclairs de
guitare sur le thème de la rupture, bluesy s'il en est ("my
only friends blues and misery"), le tempo s’accélère ensuite
avec un shuffle ("Bad weather brewing"), puis un blues rock
autobiographique "Grew up in the blues" dans lequel
Simmonds nous raconte comment il est tombé dans le blues étant
petit, comme Obélix dans la marmite de potion magique.
Kim sort son harmonica pour le Chicago blues "Oh Rosa" puis
fait chauffer son Ephiphone Emperor sur "The devil to pay",
blues rock énergique truffé de solos, comme le blues mid tempo "Got
an awful feeling". Le boogie n'est pas oublié avec le
virevoltant instrumental "Snakin" mais le meilleur reste à
venir avec "I 've been drinkin"qui rappellera aux anciens
aficionados du groupe comme votre chroniqueur les belles heures de
"Tell mama" ou "Rock'n'roll on the radio", à
savoir un british boogie/blues chaud comme la braise avec un festival
de slide (sur Gibson 335), les fans de Foghat ou ZZ Top apprécieront
aussi. Sur "Watch my woman" ou 'Whiskey headed baby"
le blues rock se teinte d'un toucher jazzy bien swinguant et on
termine avec "Evil eye", blues rock bourru lui aussi
riche en guitares.
Un album dans la droite lignée du précédent "Goin'to the
Delta"(clic) et dans lequel le vétéran paie son tribut au blues,
affichant une belle maîtrise instrumentale, sans jamais verser dans
le démonstratif. Un album qu'on ne comparera pas aux Savoy Brown
des seventies -c'était une autre époque, d'autres musiciens- mais
qu'on appréciera pour ce qu'il est, à savoir un très honnête
album de blues rock mitonné par un vieux routier du genre.
ROCKIN-JL
Rien de vraiment original mais tellement bien fait, Kim Simmonds vit son blues et nous le distille avec talent.
RépondreSupprimer