mardi 9 février 2016

KIM SIMMONDS & SAVOY BROWN "the devil to pay"

 Kim Simmonds fêtera dans quelques semaines ses 68 bougies et Savoy Brown, le groupe auquel son nom est attaché, ses 50 ans de présence sur les planches. Autour de son leader et tête pensante le groupe a vu défiler au fil des décennies une bonne soixantaine de musiciens et a produit une trentaine d'albums studios, avec au passage quelques perles du "british blues" comme "Street corner talking" (1977), "Blue matter" (1969) ou "Jack the taod" (1973). Depuis 2009, le combo évolué en formule trio avec Kim au chant et à la guitare et une rythmique composée de Pat DeSalvo (basse) et Garnet Grimm (batterie). 50 ans au service du blues, cela sent le pacte avec le diable dans un sombre crossroads de Whitechapel, ainsi que l'intitulé de l'album ("the devil to pay") nous le rappelle...
Cette nouvelle livraison, toujours chez Ruf Records, s'ouvre par "Ain't nobody", blues lent déchirant percé d'éclairs de guitare sur le thème de la rupture, bluesy s'il en est ("my only friends blues and misery"), le tempo s’accélère ensuite avec un shuffle ("Bad weather brewing"), puis un blues rock autobiographique "Grew up in the blues" dans lequel Simmonds nous raconte comment il est tombé dans le blues étant petit, comme Obélix dans la marmite de potion magique.
  Kim sort son harmonica pour le Chicago blues "Oh Rosa" puis fait chauffer son Ephiphone Emperor sur "The devil to pay", blues rock énergique truffé de solos, comme le blues mid tempo "Got an awful feeling". Le boogie n'est pas oublié avec le virevoltant instrumental "Snakin" mais le meilleur reste à venir avec "I 've been drinkin"qui rappellera aux anciens aficionados du groupe comme votre chroniqueur les belles heures de "Tell mama" ou "Rock'n'roll on the radio", à savoir un british boogie/blues chaud comme la braise avec un festival de slide (sur Gibson 335), les fans de Foghat ou ZZ Top apprécieront aussi. Sur "Watch my woman" ou 'Whiskey headed baby" le blues rock se teinte d'un toucher jazzy bien swinguant et on termine avec "Evil eye", blues rock bourru lui aussi riche en guitares.
Un album dans la droite lignée du précédent "Goin'to the Delta"(clic) et dans lequel le vétéran paie son tribut au blues, affichant une belle maîtrise instrumentale, sans jamais verser dans le démonstratif. Un album qu'on ne comparera pas aux Savoy Brown des seventies -c'était une autre époque, d'autres musiciens- mais qu'on appréciera pour ce qu'il est, à savoir un très honnête album de blues rock mitonné par un vieux routier du genre.

ROCKIN-JL

1 commentaire:

  1. Gege-blues14/9/16 15:09

    Rien de vraiment original mais tellement bien fait, Kim Simmonds vit son blues et nous le distille avec talent.

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