C’est
que ça commence à devenir sérieux. Les RED BEANS sortent leur troisième album
HOT & SPICY, et par chez nous c’est toujours très attendu, parce qu’on les
avait découverts en 2011 avec LE GARDIEN (chronique), un disque qui nous avait épaté. Ils
avaient plus que confirmé avec WHO MADE THE SAUCE (clic) en 2013. Les RED BEANS s’articulent
autour de Laurent Galichon (guitare, composition), Jessyka Aké (chant) et Denis
Bourdier à la basse. Le line-up avait déjà évolué sur les deux premiers disques,
c’est le cas encore, avec l’arrivée de Niko Sarran à la batterie (et à la
production) et Serge Auzier aux claviers.
@photo Sylvie Bosc Mon Œil (son site) |
Ça
commence avec « Just need your love » sur un riff lourdingue et
slidé, on est dans le rock à guitare, et puis, hop, après un pont plutôt aéré,
Serge Auzier conclut par un long chorus d’orgue, en crescendo, un son bien reconnaissable,
l’Hammond trafiqué de Jon Lord, pour un final très Deep Purple. Les références
vont se bousculer tout au long du disque, une petite couleur, sans écraser tout
le morceau. Exemple frappant avec le shuffle « Gimme your love » très
Stevie Ray Vaughan. Ce n’est pas la première fois que Galichon sacrifie à l’exercice,
il y avait eu « Go away » ou « Stay in bed », mais
quelle réussite à chaque fois ! Ca swingue grave. Et là on entend la
différence de frappe des batteurs, Sarran sonne plus blues-rock qu’un Thierry
Imperato à l’approche plus jazzy.
@Alain Hiot (son site) |
On
a un « Fire rain » à l’intro très hendrixienne, un titre qui n'aurait pas dépareillé chez Poppa Chubby. « Forgive me » nous expédie du côté de chez
Cream, heavy rock, tempo lourd, avec un long chorus de guitare qui se noie dans
des vrombissements très blackmoriens (« Hard lovin’ man »), avec des
plaqués d’orgue qui rappellent les harmonies de Richard Wright de Pink Flyod. Et
puis y’a des p’tites choses plus sucrées, le « Wha wha » son piano syncopé
omniprésent, funky, caraïbien presque. Là encore, rajoutez des cuivres, et on s’envole
pour La Nouvelle Orléans avec Dr John ! Et cherry on the cake, y’a l’épatant
« Love you so bad », avec son refrain plus pop qui tranche sur les
couplets martelés, le gimmick de guitare est génial (c'est dingue comme trois notes peuvent illuminer une chanson), le truc qui rentre dans l’oreille
illico !
L’album
se ferme sur un long instrumental « Life on nola », signé Galichon et
Sarran, dialogue batterie / guitare, progressif, aérien, avec
bruitages, claviers éthérés, on est dans les ambiances de « Speak to me »
ou « On the run » de Dark Side of the Moon. Plutôt osé, ça tranche
totalement avec les dix premiers titres, mais on est vraiment dans l’univers
RED BEANS. Avant, ce genre de digression aurait fait partie d’un titre en soi, un
pont, une intro. Aujourd'hui il constitue un morceau à part. Une manière aussi de
mettre en valeur le batteur, qui dresse un mur de percussion impressionnant, sans
tomber dans le classique solo très prisé des années 70. (d'ailleurs, côté production, j'aurais sans doute préféré un rendu de frappe plus sec, tendu, aigu de la caisse claire, moins cotonneux, pâteux, mais je chipote).
Au
final, encore un super disque, qui explore toujours les territoires du Blues,
du Rock, du Funk, mais sans les mixer ensemble. Plus cohérent, moins dispersé. Des
titres plus raccourcis, plus heavy, on joue moins sur les ruptures ou les
échappées solitaires. Il ne faudrait pas oublier celle qui pose sa voix sur
tous ces titres, Jessyka Aké, très féline, puissante. On aurait envie parfois
de l’entendre dans un registre différent, moins uniforme, selon le genre abordé, cordes vocales moins tendues, forcées, peut-être dans
des tonalités plus graves, plus rugueuses. Une manière aussi de donner une couleur différente aux chansons, et pour Jessyka Aké, de se les approprier davantage.
Et
un mot de la pochette, très réussie, c’est encore Laurent Galichon à l’œuvre (décidément
il sait tout faire ce mec), belles photos, qui donnent envie de militer contre
le port de la guitare en bandoulière… (on peut récupérer les planches contact ?)
LUC B. (avec un B comme Beans !)
LUC B. (avec un B comme Beans !)
Bon, et le Rockin', un homme de goût, hein, il l'a écouté aussi ?
@Jean Luc Bouazdia |
Je ne reviendrai pas en détails sur les titres, mon éminent confrère l'a fait avec brio, mais sur globalement ce qui m'a plu dans l'album. Et en premier lieu comment ne pas ressortir la guitare de Laurent, qui entre solos à la Hendrix ou Stevie Ray et riffs LedZeppeliniens va ravir les amateurs de 6 cordes, mais attention ce n'est pas une démonstration stérile de guitare-Herault (je l'avais déjà faite celle là mais je l'aime bien alors je la replace), mais un jeu bien intégré à des morceaux aux climats variés dans lesquels funk torride et heavy blues se taillent la part du lion. S'il n'y a pas de temps faibles sur l'album mes préférences vont vers le premier titre "Just need your love" ou encore "Lock you down", "Fire rain", "Dancin' with the devil", "two minutes", tous assez énormes . Au final ce nouvel album suit la lignée des précédents et confirme l'excellence de ces RED BEANS et de leur "pepper sauce" si savoureuse qui les distingue de la majorité des combos blues rock.
Faites un tour sur leur site pour les dates, cd... (redbeansandpeppersauce.com)
Pas mal du tout. Il y a effectivement un magasin de grattes à Montpellier qui s'appelle Guitar-Hérault. Mon fils est client, c'est lui qui m'y a traîné. Patron très sympa.
RépondreSupprimer"écouté et approuvé" par Shuffle, c'est la consécration...sans rire merci de ton passage et merci d'apprécier aussi, c'est vraiment un groupe que nous aimons bien ici
SupprimerFait penser à Tony Spinner.
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerHaaaa.... cela fait plaisir à voir : ça c'est d'la belle pochette. Et la gratte, juste avec ce pickguard décoré est tout simplement terriblement séduisante.
RépondreSupprimerEn tout cas, il me semble que ce groupe ne cesse de progresser. Si le travail de Laurent est d'une indéniable qualité, il convient de relever celui de la rythmique basse/batterie débordant d'un groove fluide en entraînant. Avec, en plus, un son adéquate, chaud et velouté à la fois.
C'est du bon.
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerA noter aussi que les Red Beans ont réalisé une très sympathique reprise "funky" du Ace of Spades du Motörhead "canal historique".
RépondreSupprimerDommage qu'elle n'ait pas été incorporé à ce dernier CD.