Bernard Minier |
Pour éviter que les enquêtes se terminent sur un matelas (il y a
déjà un sommier dans les hôtels de police), Mlle Ziegler
a une compagne au joli nom slave de Zuska qui se produit comme danseuse dans un night-club… Servaz est divorcé de Marianne qui a un rôle important dans Le Cercle
puisque son ado de fils, fruit d'un second lit comme on dit, sera impliqué comme
suspect d'assassinats en série ! À la fin de Le Cercle, Servaz pète les plombs car Julian Hirtmann,
ex procureur helvète et tueur en série diabolique, très actif dans Glacé, a enlevé et séquestré Marianne quelque part en Europe de l'Est pour torturer
mentalement Martin
Servaz…
Nota : dans ce 3ème polar, Ziegler est juste évoquée, mais n'intervient pas. Elle se tient à carreau…
Nota : dans ce 3ème polar, Ziegler est juste évoquée, mais n'intervient pas. Elle se tient à carreau…
On retrouve donc un an plus tard Servaz
en congé de maladie, dans une clinique psy pour flics déglingués, usés par les
horreurs du quotidien des meurtres, des gars en plein burn-out. Il tente d'échapper à
l'angoisse et aux obsessions face au drame de la disparition de Marianne, n'ayant pas l'ombre d'une piste, avec
le sentiment terrible de l'échec. Dans le Cercle, Servaz
et son ex entamaient des manœuvres
de rapprochement… Depuis un an, Il reçoit de temps à autre un message ou un paquet de Julian
Hirtmann prouvant que Marianne était encore en vie, jusqu'à
l'arrivée d'un horrible colis contenant un cœur gorgé du sang de Marianne dixit l'ADN
! Mais avec ce monstre, même un ADN peut en cacher un autre… Servaz cultive le déni.
Marcus vu de dos... |
Premier grain de sable, l'auteure d'une missive anonyme jetée dans la
boîte aux lettres supplie Christine d'éviter son suicide, un véhément appel
de détresse. La désespérée prétend connaître Christine. Heuuu, oui ! Mais qui l'a écrite et déposée
dans la boîte ? Christine voudrait passer
vite fait chez les flics, mais Gerald
renâcle. La dinde risque de refroidir (pas la future suicidée, la volaille des futurs beaux-parents). Bien,
on verra cela demain. Christine
passe le 25 décembre au matin voir le lieutenant
Baulieu, ronchon, suspicieux par rapport au délai… Bof, on n'a
signalé aucun suicide. Christine
file assurer son émission et, lors des appels des auditeurs, se retrouve
confrontée à une voix d'homme pour un simple message : "Ça ne te gêne pas d'avoir laissé quelqu'un mourir ?"
!!!! Brrr, qui ? quoi ? comment ? Et puis toute l'existence de la jeune femme va brutalement s'effondrer morceau par morceau. Cordélia,
une stagiaire de la chaîne, va se plaindre de harcèlement sexuel de la part de Christine - la boîte mail de Christine a été piratée pour prouver ces accusations - son appartement est vandalisé, son
petit chien Iggy sera jeté à la poubelle
puis égorgé plus tard. Il y a aussi le plongeon dans les médocs et l'alcool pour tenir le coup… etc.
Je n'en dis pas plus sur son cauchemar sans fin où
tout le monde la prend pour une mytho ou pire : une coupable. Ah si, un détail important et un personnage clé : Christine se confie à Léonard Fontaine alias Léo, spationaute expérimenté au palmarès
de vols impressionnant et qui a été son amant et… l'était toujours récemment, car Christine n'est pas non plus une oie
blanche. Elle est fort jalouse de voir Denise,
la thésarde sexy de Gerald
faire du rentre-dedans opiniâtre vers son chéri. Bernard Minier introduit ainsi
une constante du style de ce livre : une trame et des personnages joliment immoraux…
De son côté, Martin Servaz
reçoit une lettre bizarre lui donnant rendez-vous dans une chambre précise d'un
hôtel chic de Toulouse. Non, pas une erreur, la piaule de luxe a bien été
réservée à son nom. Il n'a pas le droit d'enquêter mais est libre de ses
mouvements. Intrigué, il se rend au rendez-vous pour constater qu'on lui a posé un lapin.
Il cuisine un peu le réceptionniste et apprend qu'un an auparavant Célia Jabonka, une photographe de talent,
s'est suicidée après une plongée inattendue et fulgurante dans la dépression… Tailladée
et égorgée par elle-même ! Servaz s'interroge sur les conclusions de l'enquête devant une telle folie morbide, mais son ami Delmas, légiste pointu,
confirme… Je ne détaille bien entendu aucune des péripéties qui vont conduire Servaz jusqu'à enquêter sur Léonard, le héros du cosmos, l'homme à
femmes, le bon père de famille, l'amant de Christine
et de Mila Bolsanki. Mila : une scientifique
et spationaute qui vit quasiment recluse après avoir subi, à ses dires, les pires tourments
de la part de Léonard lors d'un séjour
à la cité des étoiles à Moscou et pendant une mission avortée dans la Station Spatiale
Internationale. Mila a écrit un journal
secret qu'elle confie bien facilement à Servaz.
Le flic le dévore… Léonard
est-il un monstre qui pousse ses conquêtes vers le suicide ou le désespoir ? Mila est en vie mais élève seul un
garçonnet conçu en Russie cinq ans auparavant. Une liaison ou un viol dans la
SSI ? Russes et français l'ont virée. L'univers de la conquête spatiale doit rester exemplaire et étouffer les rumeurs. J'ouvre quelques portes à propos de l'intrigue qui est, je vous rassure, bien plus tarabiscotée et flippante que mes quelques indiscrétions...
Station Spatiale Internationale (Pas un lieu calme pour Minier) |
Bernard
Minier nous entraîne dans un dédale de fausses pistes, de
personnages aux psychologies riches et ambiguës. Un petit regret : une vision
manichéenne du monde de l'astronautique d'où il ressort que toutes les
intrigues et bassesses seraient monnaie courante pour gagner son ticket vers
l'espace. Un point de vue un tantinet insistant mais qui met néanmoins l'accent
sur une réalité : bien peu de femmes ont participé de nos jours à l'aventure cosmique. L'auteur cite un pionnier de
l'astronautique, John Glenn :
"les hommes sont faits pour la guerre et l'espace, pas les femmes".
Force est de constater qu'aucune femme n'a participé au projet Apollo. Il est
aussi vrai que les pilotes militaires misogynes formaient le creuset des astronautes US. Par contre, je pense que maintenant, les spationautes ont suffisamment de self-control pour ne pas
se transformer en soudards du sexe dans l'espace confiné d'une navette.
Comme pour les deux ouvrages précédents, la rédaction
est ambitieuse (700 pages), mais la rigueur de la construction maintient le
lecteur en haleine. Et puis j'ai apprécié le final : pas de mise en examen, le
ou l'instigateur(trice) de ces harcèlements criminels n'auraient peut-être jamais
dû jouer à ces jeux dangereux… Boomerang or not ?? Bernard
Minier démontre que pour détruire une vie, une arme blanche ou un flingue n'est pas indispensable, la perversité marche très bien. Bonne lecture... Fermez bien votre porte et laissez la lumière allumée...
Bonjour
RépondreSupprimerDésolée...Quelqu un pourrait il m expliquer la fin ? Marianne, l ADN, Hirtmann... Qui est Guy Steinmeyer- Dorian Je n ai peut être pas été assez attentive, mais je n ai pas compris !
Merci d avance
je viens de retrouver qui est Guy Dorian. Mais qui lui a écrit la lettre qu il trouve à la fin ?
RépondreSupprimermerci....et encore désolée !