jeudi 17 septembre 2015

DREAM THEATER - A CHANGE OF SEASONS - par Pat Slade








Il était une fois un théâtre de rêve






Encore un souvenir de concert, en 2004 et en 2005 je suis allé voir 5 musiciens d’une qualité technique et d’une virtuosité redoutable. Jordan Rudess le clavier avec un jeu très proche d’un Jon Lord du Purple et qui joue avec d’incroyables claviers, entre le Korg Oasis qui tourne à 360°, le MU motion Revo 1 et sa forme incurvée et le clavier portable Zen Riffer. Jordan Rudess, avec son crâne chauve et sa barbiche à la Charlélie Couture, est un véritable homme orchestre qui a apporté beaucoup au paysage sonore de Dream Theater

Le calme John Myung, bassiste hors pair, un des bassistes à jouer avec des 6 cordes et le seul que j’ai pu voir avec une Chapman Stick 12 cordes (Jeux en tapping à deux mains), le seul qui n’a pas changé de look depuis les débuts du groupe en 1989, toujours les cheveux longs et le futal en cuir.

James Labrie, «L’Étranger» du groupe, le canadien à la voix surpuissante et aux octaves qui peuvent être aussi suaves. Sa voix peut rappeler quelquefois celle de Ian Gillan chanteur du Purple

Mike Portnoy, le batteur «fou», un genre de Keith Moon barbu et chevelu qui, sur scène, bouge et tournicote derrière sa batterie. Caché derrière ses trois grosses caisses plus 3563 fûts et 2150 cymbales, il sera nommé meilleurs batteurs de rock progressif par le magazine Modern Drummer 12 années de suite de 1994 à 2006, et John Petrucci le guitariste virtuose et chef d’orchestre qui avec ses guitares sept cordes joue à la vitesse d’un TGV qui aurait pris du retard sur l’horaire (Sur la vidéo du concert de Dream Theater au Budokan sur le titre «Stream of Consciousness», même au ralenti, je n’ai jamais pu reproduire le break de Petrucci tellement ça va vite !) et qui sur scène n’en rajoute jamais : pas de frime, pas une goutte de sueur (Du moins apparente), pas comme certains qui bougent les cheveux dans tous les sens et qui mouillent la chemise au plus grand plaisir des fans du premier rang qui prennent des éclaboussures sur leurs teeshirts. Teeshirts qu’ils revendront plus tard à prix d’or sur amazon en modèle collector. Lui reste zen dans ses solos et joue tranquillement, le pied gauche appuyé sur le caisson de retour. Messieurs les jeunes guitaristes prenez exemple sur la classe !

Dream Theater, à une époque, tournait très peu en France et chaque fois qu’il venait nous rendre visite, c’était pour un soir ou deux uniquement dans une grande salle parisienne. Les deux seules fois où j’ai pu les voir, beaucoup de fans provinciaux  étaient venus de leurs régions.





 A Change Of Seasons






Sorti en 1995, l’album «A Change Of Seasons» ne contient qu’un titre composé par le groupe, le reste ne sont que des covers et autres reprises en live. «A Change Of Seansons»  de Dream Theater est ce que «Bohémian Rhapsody» est à Queen, leur morceau fétiche qui les fera connaitre des aficionados de métal progressif. Un titre de 23 minutes, en sept parties, où tous les genres de métal progressif y défilent. A l’époque de l’album, ce n’était pas Jordan Rudess qui était derrière les claviers, mais Derek Sherinian, il quittera le groupe en 1998 pour laisser la place à Rudess. Il jouera ensuite avec Planet X et Yngwie Malmsteen
Dream Theater fait donc une pose entre deux albums en s’amusant à faire des reprises de morceaux des groupes qui ont laissé une trace dans le paysage rock.

«Funeral for a Friend/Love Lies Bleeding» de l’album «Goodbye Yellow Brick Road en 1973 d’Elton John. Peu de différence, hormis un son plus métallique chez Dream Theater bien sûr ! «Perfect Strangers» de Deep Purple, extrait de l’album du éponyme de 1984, un copier-coller parfait, à croire que ce pourrait être le Purple qui joue. Un premier medley avec trois reprises de Led Zeppelin qui comprennent : «The Rover» de «Physical Graffiti» en 1975, «Achilles Last Stand» sur «Présence» en 1976 et «The Song Remains the Same» sur «House Of The Holy» en 1973, de belles reprises avec des enchainements au cordeau. 

La suite sera un autre medley mais encore plus imposant avec pour mise en bouche «In the Flesh ?» du Pink Floyd enchaîné directement sur «Carry On Wayward Son» de Kansas et collé à Queen avec le final de «Bohémian Rhapsody». On reprend son souffle avec «Lovin’, Touchin’, Squeezin’» de Journey  pour repartir sur les chapeaux de roues avec «Cruise Control» des Dixie Dregs, pour finir en beauté avec «Turn it On Again» de Genesis.

Ces 5 gars là sont capables de jouer un concerto de Mozart en te faisant croire que ce dernier fait partie du band. Ils peuvent reprendre n’importe quoi.
- Pardon Claude ? Non ! Pas du André Rieu ni du Richard Clayderman !!       

Les albums suivants démontreront bien leur virtuosité et leur savoir faire. Avec «Métropolis Pt. 2 : Scènes from a Memory», «Six Degrées of Inner Turbulence» ou encore «Octavarium», Dream Theater, quelque soit le changement de saison, sort toujours des albums étonnants.   

Vincent avait chroniqué l’album «Train Of Thought» en découvrant le groupe, et je pense que, manque de bol, ce n’était pas forcément le bon album à sélectionner pour s'affranchir, «Images and Words» ou «Awake» auraient sans doute été plus indiqué. Excuses-moi Vincent de ne pas partager ton avis, mais tous les goûts sont dans la nature ! Avec Dream Theater, je rêve de Théâtre.   



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2 commentaires:

  1. J'ai toujours considéré Dream Theater comme un groupe de Metal. Certes, traînant derrière lui un gros bagage Progressif, mais Metal avant tout. D'ailleurs, leur influence principale n'était telle pas Iron-Maiden (aux débuts seulement ?).
    Pour ma part, je conseillerai plutôt "Falling in Infinity" : album très riche, explorant toutes les facettes du groupe tout en gardant une totale cohésion.

    Quoi qu'il en soit, il est vrai que ce groupe fait preuve d'une grosse culture musicale, mais qu'en plus, il est capable de la retranscrire, de l'interpréter (sans massacrer). Indéniablement, ce sont de grands musiciens.

    Vraiment étonnant ce "Big Medley", surtout pour la partie de Kansas d'une justesse exceptionnelle.

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  2. Effectivement Pat, mon plaisir d'écoute d'un groupe tel que Dream Theater est inversement proportionnel au tiens. Je ne vais pas redire ici ce que j'ai déjà écrit sous mon com de "Train oh Thought". Toute fois, ayant retenté l'expérience avec le suivant, "Octavarium" (que j'aime plutôt bien pour le coup !), je me suis aussi aperçu que derrière ce déluge de technique étourdissante, les membres de DT ne semblent pas a même de composer un titre, sans que celui ci ne face explicitement référence a un groupe déjà existant ou ayant exister. Sur "Octavarium", Muse, Pink Floyd, Genesis et Yes sont ainsi particulièrement mis à l'honneur.

    Bien plus tard, alors que Portnoy ne faisait plus partie du groupe, les DT eurent aussi la bonne idée de calquer l'illustration d'une de ses pochettes sur celle du "Famous Last Words" des Supertramp. Le funambule ! ;-)

    Dernière observation: La voix de James Labrie m'a toujours beaucoup plus fait penser a celle de Joey Tempest (Europe) qu'à celle d'un Gillan par exemple.

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