42 DECIBEL "Hard Rock'n'Roll" (2013)

42 DECIBEL est un groupe argentin qui tire sans aucun doute son nom  des paroles d'un titre d'AC/DC, Let "there be rock" : "There was a 42 decibel rocking band". Ajoutez à cela le titre de l'album "Hard Rock'n'Roll" et je me demande si c'est la peine que j'écrive une chronique car tout est dit. Ajoutons que le motif de la pochette rappelle celui du "Long live rock'n'roll" de Rainbow. Mais devant l'imposant courrier des lecteurs me pressant de continuer, je vais vous parler un peu plus de ces rockers de la pampa.
Mais avant penchons nous  sur ce rock argentin qui a produit depuis les années 70 d'excellents groupes, qui ont eu le tort de n'être ni australien, ricain ou britiche pour passer à la postérité. Citons Vox Deï et leur chef d'oeuvre "La biblia", Pescado Rabioso (2 albums à conseiller vraiment terribles:"2" et "desatormentandonos" ), Almendra, le Pappo's Blues du guitariste Norberto Napolitano  mais aussi Manal, los Gatos, Billy Bond, Piel de Pueblo, Nada, Orion's Beethoven, El Reloj, Color Humano, Sui Generis, Seru Giran,  la plupart de ces groupes jouant aux confluents d'un rock progressif souvent pêchu, de hard à la  Deep Purple et de power trio bluesy à la Cream ou Hendrix Experience.

(notez le tee shirt Led Zep..)

Mais revenons à nos gauchos, qui sont 4,  Junior Figueroa (guitare, lead vocaux), Billy Bob Riley (2de guitare, slide), Chris Marck Towers (basse) et Nicko Cambiasso (drums). Pour simplifier nous diront qu'ils font du... AC/DC, comme si le gang des frangins Young était devenu plus qu'un groupe mais un genre à lui tout seul, un modèle estampillé. On connaissait les australiens  d'Airbourne, ou les espagnols de Seventy Seven sans parler des innombrables tribute ou cover bands (par exemple Bloody Rosie, TNT ou High Voltage en France), voici que déboule 42 Decibel, avec ses propres compos et une fougue qui raviront les nostalgiques du AC/DC période Bon Scott, celui des "Let there be rock", "Powerage", "High Voltage", "Dirty deeds done dirt cheap" et bien sur "Highway to hell". La filiation est tellement évidente que certains titres de ce Hard "Rock'n'Roll" auraient pû sans honte figurer sur les albums précités. 
Déjà par la voix râpée au bourbon de Figueroa , ensuite par ces riffs simples et efficaces à la Angus, enfin par ce bon vieux hard/boogie primaire teinté de blues présent de la première à la dernière note. Il est d'ailleurs amusant de comparer ce disque avec le dernier AC/DC "Rock or bust" (la chronique de Bruno) et de constater que celui des élèves (clones?) n'a rien à envier à celui des maîtres..
"Scotch drinker" nous plonge d'entrée dans un hard boogie monstrueux et dans le whiskey ("give me one give me two or free shoots(..) cause I'm the one the only one scotch drinker") , une préoccupation récurrente chez nos lascars avec 3 autres titres alcoolisés : "Drinkin Margaritas", "Drunk love" et "Gimme a drink". Autre centre d’intérêt trés rock'n'roll, le sexe , comme cette "Long legged woman" "construite pour le pêché comme une machine bien huilée" ou dans  "I'm gonna give you all", un mid tempo torride suintant de blues par tous les pores, (éloignez les enfants du poste: "lèche et suce jusqu'à ce que ce soit bien dur, et quand ça le sera donne moi ton cul", amis de la poésie bonsoir...Du whisky, du sexe, il manque ..du rock'n'roll pardi! Le tryptique est bouclé avec "Born to ride alone" : "I was born to ride alone, I was born to play rock'n'roll" et "Rocker soul" : It's not esay to play rock'n'roll in this century (..) I got rock in my soul, I got rock in my blood". 

Coté musique, c'est du old AC/DC pur jus, avec une bonne dose  de Rose Tattoo apportée par la slide de Billy Bob Riley ("the real deal", "take me", "born to ride alone") et une pincée d'American Dog. Alors certes ces gars n'ont rien inventé, mais leur rock'n'roll festif riche de riffs addictifs et de refrains à beugler  est hautement jouissif. Play it loud!

Hard Rockin-JL