photo Kevin Perro |
Alors
que j’avais à peine posé mes valises après un repos des plus salutaire sur la
terre de mes ancêtres en Bretagne que le téléphone sonnait avec instance. Au
bout du fil notre cher et tendre rédac' en chef Rockin' : « Pat ? As-tu matière pour une chronique ? »
Et mince ! A peine arrivé on me saute déjà dessus «Oui !
J’ai quelque chose, mais tu aurais pu me laisser
un peut de temps !» «Veux pas le
savoir ! Tout le monde se grille les côtelettes au
soleil, je n’ai que toi sous la main ! Exécution ! »
La Valse Suspendue
En
août 2013, j’étais dans le Finistère nord du coté de Saint-Pol-de-Léon,
pays des choux-fleurs et de l’artichaut. L’identité celtique dans la musique
de la région est présente tout au long de l’été par ses festivals et ses prestations
d’artistes peu connus. Et c’est en parcourant la lande Bretonne que je vis
une affiche chez un commerçant : «Nolwenn Arzel, concert de
harpe celtique».
Intrigué et intéressé, je me retrouvais le 18 août dans la minuscule chapelle
de Kerzéan à Plouescat. Nolwenn Arzel, un petit bout de femme de 29 ans
aux yeux d’un bleu incroyablement clair. Cette native de Morlaix ne vit que
pour son instrument de prédilection, la harpe celtique, depuis qu’elle en est
tombée amoureuse à l’âge de 11 ans après un concert du groupe An Triskell des frères Quefféléant.
Et c’est d’ailleurs auprès de Pol Quefféléant, dans sa ville
d’origine, qu’elle commencera son apprentissage de l’instrument convoité. Après avoir reçu les techniques de bases, elle continue en
autodidacte étudiant surtout la tradition de la musique Bretonne, c'est-à-dire la
tradition orale et surtout l’état d’esprit. La musique Bretonne ne fait pas
uniquement partie de son répertoire, l’Écosse et l’Irlande apparaissent aussi.
La belle harpiste y a séjourné plusieurs fois.
Elle se tourne très vite vers
la scène, en faisant les premières parties de Didier
Squiban, pianiste bretonnant jazz, qui jouera entre autres avec Yann-Fanch Kemener et
l’Héritage des Celtes ou encore le
Galicien Carlos Nuñez.
Arrive
en 2003 l’enregistrement du premier
album «Askelleg» suivi 3 ans plus tard de «Beach Vad». En plus de la musique, c’est une
grande passionnée de danse. Elle fera partie pendant 6 ans du cercle celtique «Kanfarded Saint Evarzec» de Saint-Evarzec du coté
de Quimper. Un ensemble qui sera deux fois champion de Bretagne, en 2004 et 2005. Depuis
2005, elle enseigne son art et son talent de la harpe dans les
écoles de musiques de Saint-Pol-de-Léon et de Bohars et en 2010 à
Ploudalmezeau, ville connue depuis la catastrophe de l’Amoco Cadiz échoué à
Portsall en 1978 avec ses 232 182 tonnes de pétrole brut.
En
2010, sort son troisième album «Are a Garan» (A tous ceux que
j’aime), et c'est avec cet
album que je vais découvrir une autre facette de la harpe celtique, plus
traditionnel, moins speed que celle de Alan Stivell
(Que j’aime aussi beaucoup !).
Habillée d’une sobre robe bleu
foncé, dans le cœur de la chapelle de Kerzéan, le temps va s’arrêter pendant un
peu plus d’une heure. Tous commence avec «Han Hini
a Garan» le premier titre de son dernier album ; un morceau que l’on
retrouve aussi sur l’album de Alan Stivell «Renaissance de la
Harpe Celtique» en 1971. Entre chaque titre, elle nous explique
l’histoire des morceaux qu’elle va nous jouer et nous livre aussi une parcelle
de l’histoire de la Bretagne. Entre des reprises étonnantes comme le «canon» de Pachelbel
et ses propres morceaux comme «la valse suspendue»,
le temps passe tellement vite que, hélas, arrive déjà la fin du concert. Pour
une somme modique, vous pouvez acheter le C.D ou l’affiche auprès de la mère de Nolwenn Arzel qui tiens la
caisse à la sortie. J'achète et obtient une dédicace auprès de l’artiste qui invite les auditeurs à venir lui poser
des questions sur son instrument et même aux enfants qui peuvent toucher les cordes.
Il faut envisager de faire des émules...
L’année suivante, de retour en en
terre Bretonne, sous un soleil torride et une chaleur que les gens du sud ne
renieraient pas, je retombe sur une affichette d’un concert de Nolwenn Arzel.
Chouette ! En plus il y a un nouvel album. 24 juillet, j’arrive dans les
ruines de l’ancienne abbaye de Landevennec. Nolwenn au couleur du Gwenn ha
du (le drapeau Breton) robe blanche avec des motifs a fleurs noir (comme sur l’affiche) nous présente le
programme du soir, entre morceaux Irlandais, Ecossais et bretons. Le charme
opère toujours. «Alphonse’s Farewell»
Un morceau en mémoire de son grand oncle Alphonse Arzel, ancien maire de Ploudalmezeau qui luttera contre les marées noires depuis le
naufrage de l’Amoco Cadiz. Après des titres de son dernier album «Strewin» (De-ci de-là),
un traditionnel avec «La suite montagnes».
Et… fin du concert, j’achète l’affiche et deux photos auprès de madame Arzel
coiffée d’un chapeau de paille et assise derrière une table recouverte du drapeau
breton.
Galette bretonne
Sur
son dernier album «Strewin», elle sera
accompagné par des musiciens comme Kevin
Camus joueur de Low Whistle un dérivé du Tin Whistle,
la flûte Irlandaise qui accompagne aussi Nolwenn Leroy.
Entre «O’Carolan’s Farewell», morceau d’un
harpiste irlandais Turlough O’Carolan qu’il
composa pour son propre enterrement en 1738 et «La
valse suspendue», la magie de la
harpe opère encore. Déjà sur son précédent album «Are
A Garan» avec les très beaux «Butterfly», «Archibald
Mc Donald of Keppoch», les «Suite de reels» et l’entrainant «Bal» et
tous les autres morceaux, tout virevoltent entre l’âme celtique et la musique d’un
passé ou les troubadours, ménestrels et autre trouvères colportaient la tradition
orale, la poésie et la musique de leurs régions.
Abbaye de Landevennec |
Nolwenn Arzel a sorti 4 albums depuis 2000,
mais les deux premiers ne sont plus disponible (Dommage !) .Si vous voulez faire l’acquisition de ses disques,
vous les trouverez au éditions Coop Breizh
Et si
vous voulez en savoir plus sur Nolwenn Arzel, allez consulter son siteofficiel.
En
attendant l’année 2015 pour un futur concert..
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