Izzy Stradlin (né Jeffrey Isbell le 8 avril 1962), est, bien sûr, le co-fondateur avec son copain d'enfance William Bruce Rose alias Axl Rose, des célèbres Guns'n'Roses. Pourtant, il demeure le moins connu des membres fondateurs (le moins médiatisé ?), avec le premier batteur Steven Alder. Sa discrétion y étant certes pour quelque chose, toutefois ce musicien aurait mérité que les médias fassent leur travail et le mettent un peu plus en lumière.
Las des débauches
du groupe (surtout des problèmes de drogues, alors que lui en
était sorti), et la progression de l'attitude dictatorial, de
son vieux pote Axl, il préfère quitter le navire, et
voguer de ses propres ailes. Geste courageux, car Stradlin quitte les Guns'n'Roses au moment où ils squattent les ondes - télévisées et radiophoniques -, et jouent à guichet fermé dans des stades. Autrement dit, il tourne le dos à l'assurance d'un flux numéraire conséquent.
« River » est son quatrième opus en solo, si l'on tient compte de l'album des Ju-Ju Hounds (fortement recommandé), considéré comme un groupe à part, bien que similaire à ce qu'il produira par la suite.
Sur "River", on
retrouve le vieux pote Rick Richards (ex-Georgia Satellites) à
la guitare, qui assume toutes les parties de slide. Rick est le vieux
compagnon de route, présent depuis le début de
l'aventure, Ju-Ju Hounds y compris. L'ancien collègue Duff
McKagan (ex-Guns'n'Roses, Neurotic Outsiders, Loaded, Velvet
Revolver) est, évidemment, à la basse, le session-man
de luxe Ian « Mac » McLagan (ex-Small-Faces,
Faces, New Barbarians, Rolling Stones) gère les claviers, et
Taz Bentley à la batterie.
Ce disque fait la part belle à un
Heavy-Rock'n'Roll Bluesy, aux réminiscences Stoniennes et
Faces, chauffé à blanc, exempt de pathos et de clichés.
Un Rock qui sans être des plus inventif, s'écoute
toujours avec plaisir.
Si l'album débute
sur deux titres relativement bourrins, sympa mais nullement
transcendants, c'est avec « River » (le clou de
l'album) qu'Izzy montre combien il peut être un remarquable
compositeur. En effet, ce Rock entre Rock dur et ballade entraînante, - entre les Beat Farmers, les Faces, Quireboys, Hanoï-Rocks, John Mellecamp,
Georgia Satelittes, The Dusters, et Bob Seger -, nous entraîne
sur les grands espaces américains baignés de Soleil ;
c'est un vent de liberté (bridée) qui vous souffle dans
les esgourdes. Il en est de même avec « Far Below me Now » (un petit air Honky-tonk Sudiste), « What
I told You » (plus Heavy), « Get away »
(« Rock'n'Roll Faces façon Loud »), et
l'hypnotique « Underground ».
La voix traînante, nonchalante, presque murmurée, légèrement en retrait d'Izzy Stradlin, tranche avec les guitares saturées (saturation naturelle d'amplis à lampes, entre le crunch et une overdrive vivifiante) de Rick et des siennes.
Hélas,
l'album est entaché par deux reggaes (le péché
mignon de Stradlin), qui s'en être mauvais, ne sont pas du
meilleur acabit. Le premier présente une sorte de reggae
planant, éthéré, reprenant l'air du refrain de
« Underground », précédente
composition (un manque d'inspiration ?). Quant au suivant, il hésite
entre un « reggae-blanc » (du genre UB-40) et
la chanson à boire. Du moins, c'est l'impression que procure
le chant, comme si la personne derrière le micro était
quelque peu éméchée ; et les chœurs, avec leurs voix pâteuses, ne sont guère mieux.
La ballade
folk-bluesy acoustique de clôture ("Feeling Allright") sauve les meubles.
Rien de
transcendant donc, mais une impression d'authenticité
peut-être bien plus forte que chez ses anciens collègues.
Il n'existe pas
de mauvais album d' Izzy Stradlin ; tous sont d'authentiques odes au Heavy-Rock'n'Roll, tendance Sleaze à saturation plus ou moins modérée (suivant les opus). Malheureusement, une bonne
partie du catalogue n'est disponible qu'en import japonais, d'où des prix
prohibitifs, quand l'autre ne l'est que par internet. Vraiment regrettable.
Seul les albums publiés par Geffen Records, soit "Izzy Straldin & Ju Ju Hounds", "River" et "117 °" font exceptions à la règle. Hélas, à partir du moment où cette boîte a été racheté par MCA, son intérêt pour le rock semble s'être flétri.
Pourtant, à mon sens, nombre de ses compositions n'ont pas à rougir à côté de celles de Slash ou de Velvet Revolver.
Seul les albums publiés par Geffen Records, soit "Izzy Straldin & Ju Ju Hounds", "River" et "117 °" font exceptions à la règle. Hélas, à partir du moment où cette boîte a été racheté par MCA, son intérêt pour le rock semble s'être flétri.
Pourtant, à mon sens, nombre de ses compositions n'ont pas à rougir à côté de celles de Slash ou de Velvet Revolver.
(3,33 / 5 ; à cause des reggaes)
- "Jump In Now" (Stradlin/Rick Richards) - 4:47
- "Head On Out" - 3:29
- "River" - 3:47
- "Far Below Me Now" - 3:26
- "What I Told You" - 3:22
- "Get Away" - 3:09
- "Underground" - 2:54
- "Shall Walk" - 3:32
- "Run-In" - 4:26
- "Feelin’ Alright" - 3:35
Paroles et musique par Izzy Stradlin, sauf notation
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire