Un préquel est un mot pas beau (on n'en voudrait même pas comme nom de médicament) qui
désigne dans une série de films, un épisode qui se passe avant mais réalisé après. Exemple type avec STAR
WARS, dont les derniers épisodes en date ont des intrigues qui précèdent
chronologiquement les épisodes réalisés y'a 30 ans. En gros, le préquel répond à la question : mais comment en est-on arrivé là ? (dans l'hypothèse où ça intéresserait du monde). Ils nous ont fait le
coup avec TERMINATOR, ALIEN, HANNIBAL LECTER, un tas de supers héros MARVEL... Sauf que ça avait commencé avec LA PLANÈTE DES SINGES. Le film de Franklin J. Schaffner (1968) avec Charlton Heston, a eu une fausse suite, mais aussi deux préquels : LA CONQUETE DE LA PLANÈTE DES SINGES (1972) et LA BATAILLE DE LA PLANÈTE DES SINGES (1973).
Tim Burton a ensuite fait une nouvelle adaptation en 2001, plus proche du roman de Pierre Boule (car dans le bouquin, les astronautes ne reviennent pas sur Terre, ils atterrissent sur une autre planète). En 2011 sortait LA PLANETE DE SINGES, LES ORIGINES avec James Franco, préquel du remake de Burton et dont LA PLANÈTE DES SINGES : L’AFFRONTEMENT est la suite ! Autrement dit, un remake des préquels de 1972 et 73. Tout le monde suit ?
- Sonia : si ce film est une suite de remake de préquel, combien un singe a-t-il de mains ? Z'avez 20 minutes...
Un
gars dans un laboratoire expérimente un vaccin sur des singes, ce qui les rend
intelligents. A force de leurs inoculer des saloperies,
les macaques choppent la grippe. Simiesque. Plus sévère que la grippe aviaire,
elle contamine l’humanité. Ca, c’est une séquence pré-générique. 10 ans plus
tard, les humains sont aux abois, et les macaques dans les bois. Une
communauté d’hommes survit dans un San Francisco dévasté, dépeuplé, et pour avoir de l’électricité, un petit groupe s’aventure
en forêt pour remettre en route une centrale hydrau-électrique. Avec ma bite et mon couteau. Fortiche. Problème : le
barrage est sur le territoire des singes, qui n’ont pas du tout envie de se
faire emmerder par des humains. C’est le chef, César, qui leur dit.
Partez ! Car il parle, César (voir épisode précédent). Il manie des concepts métaphysiques, même. Faudrait lui montrer le début de 2OO1.
Deux
politiques s’opposent chez les humains. Malcolm, le héros, (avec un charisme d'endive), le gentil, pense qu’il faut
négocier, et qu’après tout chacun peut vivre en paix sur son terrain. Dreyfus
pense le contraire (c’est Gary Oldman qui cachetonne) et veut dézinguer du
gorille dans la brume de San Francisco. Chez les singes aussi les camps s’affrontent. César, donc, tolérant,
philosophe, et Koba, vindicatif et grégaire. La suite est tellement cousue de fil
blanc, que je ne vous ferai pas l’injure de la raconter. En gros, chez les
hommes ou les singes, y’a des cons partout, et la guerre c'est pas bien.
Le
problème de ce film, c’est que chaque scène est prévisible, à la virgule de dialogue
près. Pas de suspens, ni de rebondissement. Les traitres, les renégats, les cons, les gentils, les naïfs, sont parfaitement identifiés dès le début, et ne déçoivent pas. Pas de surprise. Les personnages sont stéréotypés chez les
humains comme chez les singes. Prenez le fils de César, un chimpanzé en
pleine crise d’ado, qui évidemment n’écoute pas son papa, mais reviendra sur
le bon chemin. La femelle de César, malade, dont on comprend illico comment elle va se retaper. Le fils de Malcolm qui fait la lecture à un vieil orang-outan qui s'appelle Maurice (j'vous jure !). Tout conduit au fameux
affrontement, autrement dit, une baston interminable à grands renforts d’images
digitales assez laides, faute de direction artistique.
Andy Serkis / César, et la "motion capture" |
A
force de d’anthropomorphisme, on en arrive à des scènes ridicules, comme celle
où César tombe sur un vieux caméscope (qu’il sait faire fonctionner) et heureux
hasard, c’est celui de son ancien pote de laboratoire, qui l’a élevé 10 ans
plus tôt. Il visionne des images de lui, petit (tirées du film LES ORIGINES, donc). Là, Malcolm entre dans la
pièce, voit le singe César quasiment ému aux larmes devant l’écran, et dit, gêné :
oh, excuses-moi, je ne savais pas... avant de repartir discrètement, laissant César
à sa nostalgie… Et, Ducon ! Tu causes à un singe !!
Le
seul truc qui surprend, c’est lorsqu’après avoir remis l’électricité dans la
centrale, un gars glisse un cd dans un lecteur, et qu’on entend « The
Weight » de The Band. Autrement, c’est du blockbuster à 170 millions $ de budget, ni rigolo ni efficace, aux accents mélodramatiques peu
convaincants, simpliste, prémâché, 100% synthèse (un avatar d’AVATAR) que mes gamins ont
gratifié généreusement d’un 11/20. Pas sûr que ça en vaille la moitié…
LA PLANÈTE DES SINGES : L'AFFRONTEMENT (2014)
couleurs - 2h10 - 1/1:85 en 2 ou 3D
La bande annonce :
Ca donne envie. Je regarderai peut être ce film pour l'effet somnifère et la musique The Weight.
RépondreSupprimerMerci pour cette très bonne chronique.
Bonne chronique. Depuis le temps, les singes comme notre miroir "déformant". C'est pour ça que j'en ai pas raté un...'tain, c'est vrai...Maurice!!!...
RépondreSupprimerEh ouais... Pour césar, le chef, je vois bien l'allusion, mais Maurice... A cause des Bee Gees ?
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