Même parmi les mordus de British blues, peu doivent connaitre
Duster
Bennett. Alors ce beau double cd rend justice au talent de ce multi
instrumentiste, qui fut un des fleurons de ce courant musical - à la
base de beaucoup de choses qui vont suivre - des années 60 en Angleterre. Ce qui est étonnant à l’écoute de cet artiste - comme de la chanteuse
Jo-Ann Kelly dont je vous parlerai un de ces 4 - c'est d'imaginer ce jeune blanc londonien si loin des champs de coton
du Mississippi ou des bayous de Louisiane composer et chanter un blues
profond et sincère que ne renieraient pas des Blind Willie MC Tell ou
Mississsippi Fred Mc Dowell, comme quoi le langage du blues est
universel...
Né en 1946,
Tony "Duster"
Bennett (ne pas confondre avec son homonyme le crooner américain Tony Bennett, le notre ayant adopté le surnom de "
Duster") fait la rencontre du guitariste
Top Topham (futur membre fondateur des
Yardbirds) à la Kingston school of art, et celui ci lui transmet sa passion du
blues.
Bennett se lance rapidement dans les clubs et sera un des rares
"one man blues band" qu'aura connu l'Angleterre, jouant en même temps
harmonica, guitare, percussions, et chantant bien sûr!
En plus de ses talents de musiciens, il fut un excellent compositeur, capables d’écrire de superbes pièces, sensibles et poétiques comme "
Jumping at
shadows" (qui sera repris par Fleetwood Mac et Gary Moore), "
Slim's
tune","
On reconsideration"...
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avec John Mayall |
Sur se double cd on retrouve ses 2 albums
studio + le live + 9 singles et un inédit qu'il sortit pour Blue Horizon, le label de
Mike Vernon. 44 morceaux au total (beaucoup de compos
originales + quelques reprises (Ray Charles, Jimmy Reed, Sony Boy Williamson, Juke Boy Bonner, Magic sam,Willie Dixon) + un livret avec détails des
sessions, photos + bio signée Vernon et Topham.
Bennett ne joue pas seul
sur tous les morceaux, on retrouve une pléiade d'invités comme son
copain Topham, son autre ami
Peter Green accompagné de membres de
Fleetwood Mac,
John Mc Vie et
Mike Fleetwood,
Stella Sutton - la femme de Bennet -,
Johnny Almond (que l'on peut entendre avec John Mayall sur son album "The turning point") ou encore des membres de
Chicken Shack ou
du band de l’époque de BB King, et un certain
Ham Richmond au piano,
pseudo sous lequel se cache en fait Bennett lui-même!
Bennett venait de signer
avec le nouveau label de
Jimmy Page quand il s'est tué en voiture en
rentrant d'un concert en 1976, à 30 ans, bad luck !
Vous l'aurez compris je
recommande chaudement cet album à tout fan de Mayall, Fleetwood Mac,
Chicken Shack, Them,ou de bluesmen comme Jimmy Reed ou Slim Harpo afin de redécouvrir
ce musicien, un des plus attachants qu'aura connu
l'Angleterre.
ROCKIN-JL
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