CLIVE BURR : 8 mars 1957 - 12 mars 2013
Les
trucs solennels, les avis de décès, les cérémoniaux, les chroniques
nécrologiques, d'ordinaire c'est pas du tout mon truc. Aussi, ayant appris,
comme beaucoup d'entre vous, la si triste nouvelle de la disparition
soudaine du batteur Clive Burr, j'aurais pu m'abstenir (une
nouvelle fois) pour ne pas avoir à en
rajouter, aux vues du nombre important de communiqués se multipliant sur
le web ces jours ci. Seulement voilà, vous annoncer simplement sur notre page,
"Clive
Burr est mort, dans la nuit de mardi à mercredi, ce 13 mars 2013, à l’âge de 56
ans"... Non franchement, là ! Je ne pouvais m'y résoudre
!!!
Outre
le fait que n'importe quel amateur de Heavy Metal connait le nom de celui qui
avait été le premier batteur du géant IRON MAIDEN, laissez-moi vous dire, en guise
d'hommage au musicien, combien l'influence du jeu de Clive Burr aura compté pour d'innombrables
batteurs, dont votre serviteur. A n'en point douter, les témoignages n'ont sans doute pas fini d'affluer au cours
des prochaines semaines (et mois) dans la presse musicale. Et ce ne sera que
justice.
J'ai
toujours pensé que ce qu'avait apporté Clive Burr à la batterie Metal tenait d'une
vraie innovation, et d'une vraie personnalité. De l'ordre de ce qu'un Stuart Copeland avait lui aussi su apporter au Rock.
Tout
comme ce dernier, l'énergie, l'inventivité
et cet aspect si instinctif qu'il
avait de jouer ses toms et ses cymbales, tout ça aura pleinement contribué à
l'ascension et au succès croissant du groupe de Steve Harris. Ce que nul ne
contestera. Il existe bien sûr, outre ces trois albums appartenant à la légende
du Heavy Metal que son Iron Maiden,
Killers et l'indétrônable et cultissime The Number of the Beast, de nombreuses
images de Clive derrière ses fûts en concert (notamment sur le fantastique
double DVD The Early Days). Toutes ces
images attestent pour l'éternité du formidable musicien qu'il aura été.
Plus
tard, même remplacé par celui qui demeure encore aujourd'hui le batteur de la
vierge de fer (Nicko Mc Brain), le groupe n'aura jamais oublié celui qui les
avait si magnifiquement servis durant ses premières années. Celles qui sont
bien souvent les plus dures, mais aussi les plus fortes.
Parfaitement
au courant de la maladie de Clive Burr qui c'était déclarée chez lui il y a de
cela plusieurs années, les membres d'IRON MAIDEN avaient souvent multiplié les actions caritatives
afin d'aider et subvenir aux lourds traitements et aux besoins de ce
merveilleux homme, si courageux, qu'était Clive, et dont le jeu brillant n'avait
finalement d'égal que son éternel sourire, son humour et sa gentillesse.
Le monde du
Metal et de la batterie n'a donc pas fini de pleurer l'un des plus grands
Batteurs que la musique Hard et Metal n'ait jamais connue.
Merci
Clive pour toutes les merveilleuses émotions que tu m'auras apportées durant
toutes ces années ! Repose en paix frère.
Vincent
Vincent
L'Après-Maiden
Bien que le
succès soit au rendez-vous avec Iron-Maiden, avec les
royalties qui vont avec, Clive voudrait bien changer d'air. Ou plus
exactement, il voudrait quitter les cavalcades épiques pour
renouer avec un Hard-rock relativement plus classique. Plus ou moins
dans le genre de son premier groupe Samson (du leader Paul Samson),
où officiait d'ailleurs Bruce Dickinson.
Lors de cette
période d'indécision, certains membres d'Iron-Maiden
fréquentaient le groupe français Trust. Ce dernier était alors en pleine
gloire hexagonale, jouissant même d'une certaine
reconnaissance outre-manche (Trust avait même pu jouer, la tête haute, devant le public chauvin
du festival de Reading, sans subir les sifflet et
les jets de divers objets douteux). Or, heureux hasard, à ce
moment là, le groupe de Bernie et de Nono avait déjà
dans ses rangs un anglais : le batteur Nicko McBrain. Nicko, par
contre, était très attiré par les patterns
complexes et les rythmes soutenues de la Vierge-de-fer. Ainsi, (chose
rare dans le monde du Rock ?), les groupes firent un échange de
batteurs. Certaines rumeurs laissent entendre que Maiden voulait se
séparer de Burr à cause de problèmes d'addiction
à l'alcool.
Nous sommes en
1982, et Clive Burr se retrouve dans un des groupes français
des plus populaires, et des plus vendeurs. Trust et son management
sont convaincus d'un avenir florissant. Toutefois, ils sont conscients que la concurrence est rude ; la NWOBHM est à son apogée
et les groupes de Hard-rock et de Heavy-Metal sortent de toutes
parts. Trust réalise alors son album le plus ambitieux. Il s'enferme six
mois en studio avec Andy Johns à la production. Est-ce que Clive a trouvé le temps long en studio ? Est-ce que finalement la perfide Albion lui manquait, qu'il n'était pas totalement à son aise dans le pays des mangeurs de grenouilles ? Ou que tout simplement la musique de Trust ne répondait pas vraiment à ses aspirations ?
Quoi qu'il en soit, Clive quitte
Trust en juin 1983, avant la finalisation de l'album (appelé communément "Trust IV" ou "Idéal").
Dès lors,
sa carrière sera tumultueuse, Clive n'arrivant pas à
intégrer un projet pérenne.
Pourtant ce n'est
pas faute d'avoir rejoint des formations prometteuses, fondées
par des musiciens aguerris et nantis d'une certaine réputation.
Rapidement, après un passage éclair dans la première mouture du groupe de Graham Bonnet et de Malmsteem, Alcatrazz, il
fonde le Clive Burr's Escape (avec Bernie Shaw). Patronyme un rien pompeux et
égocentrique, mais qui correspondait alors à son désir d'être le leader d'un groupe. Il est vite remplacé par Stratus. Un
disque paraît en 1984 : « Throwing Shapes ».
En 1985, il
s'associe avec le premier hurleur de Maiden, Paul Di Anno, au sein de
l'éphémère Gogmagog dans lequel on retrouve pas
moins que Jancik Gers (ex-Gillan, futur Bruce Dickinson, et futur
Maiden), Pete Willis (ex-Def Leppard) et Neil Murray (Hanson,
Colosseum II, National Health, Gary Moore, Whitesnake, Black
Sabbath, Brian May, Peter Green, Company of Snake). Que du bon monde, pratiquement un supergroupe, dont l'affiche promettait de belles choses. Hélas, il n'en sortit pas grand chose. Juste un seul et bien mince Ep de trois titres qui passa inaperçu.
La même
année, il rejoint le leader de Twisted-Sister, Dee Snider,
pour son groupe avec Bernie Tormé (Gillan). A l'époque
la presse parle de ce nouveau combo, Desperado, et attend, impatient, le premier essai. Les bandes enregistrées ne seront éditées
que huit ans plus tard, en 1996.
Parallèlement,
il donne un coup de main à l'obscur groupe de Heavy-Metal, Elixir, pour sa seconde galette, « the Sovereign Remedy ». L'album fut retravaillé et sorti sous un autre titre ("Lethal Potion"). L'original ne sera édité qu'en 2004.
Dans les années
90, il retrouve les losers de la NWOBHM, Praying-Mantis. Alors que ce groupe faisait partie de la première vague, au même titre que Maiden, (la formation remontant à 1974), malgré un premier opus remarqué, il se noya rapidement dans la masse. Clive n'enregistre avec eux que des démos. On le retrouve néanmoins
sur le live, « Captured Alive in Tokyo City »,
de 1996.
Ensuite, plus rien... jusqu'à la déclaration de sa maladie en 2001.
Malgré sa courte période au sein d'Iron Maiden, et la suite de sa carrière chaotique, Clive Burr garda tout de même une sympathique côte de popularité.
Ensuite, plus rien... jusqu'à la déclaration de sa maladie en 2001.
Malgré sa courte période au sein d'Iron Maiden, et la suite de sa carrière chaotique, Clive Burr garda tout de même une sympathique côte de popularité.
Vidéo: "Hallowed by thy Name" joué sur le
Beast on the Road Tour 1982 à l'Hammersmith Odeon et extrait de l'album
The Number of the Beast.
Bien triste je fus quand j'ai appris sa maladie...
RépondreSupprimerAlors, là... sniff...
Pour moi, fan de Maiden, il restera toujours LE batteur du groupe.
L'est bien gentil et pas mauvais du tout Mr McBrain, mais, c'est Clive qui me cause le plus.
Et pis... j'ai révisé mon bac français avec "The number of the Beast" !!!
Merci pour cet hommage.
RépondreSupprimerJe viens d'apprendre son décès en lisant ta chronique. Trés grand batteur, son travail sur Number of the beast est une référence immortelle. Quel talent, mais quel gachis. La suite de sa carrière a été bien cahoteuse. Je l'avais totalement perdu de vu comme beaucoup d'entre nous je suppose. Encore un qui disparait...Only the good die young.