samedi 6 octobre 2012

SCHUBERT : la Symphonie n°8, "Inachevée"… ou "perdue" ? par Claude Toon



Certaines œuvres musicales portent des surnoms qui distillent une aura de mystère. Elles en deviennent ainsi célèbres et sujets d'inspirations diverses dans une vie artistique plus vaste : cinéma, peinture, littérature. Et quand je parle de sentiment de célébrité pour le titre d'une œuvre, cela est applicable à tout le monde, y compris ceux qui n'en n'ont jamais écouté une seule note. "Symphonie Inachevée" : une A.O.C. qui, comme "la truite", rime avec Schubert. Étonnant si l'on considère que les symphonies dites "inachevées" sont légions (10ème de Mahler, 9ème de Bruckner et j'en passe). Mais pour ces derniers, c'est souvent la mort qui a sifflé la fin de la partie. Pour Schubert, ce n'est pas la raison, il lui reste en 1822 six années à vivre et il écrira une 9ème symphonie tout à fait complète, et plutôt développée puisque portant le sous-titre "La Grande" (50').
En 1954, un improbable biopic sur Schubert est tourné par Glauco Pellegrini avec Claude Laydu et Marina Vlady. Le titre : "La Symphonie Inachevée". Quand je vous le dis que l'appellation est déposée… Claude Laydu, ex curé de campagne (Celui du "journal" de Bresson) se retrouve ici coiffé comme un rocker dans une réalisation à côté de la plaque historique et musicale, donc à oublier !
Ah oui, au fait, pourquoi cette symphonie se termine ainsi après son mouvement lent ? Pourquoi ni scherzo ni final, une forme classique imposée que Schubert respectait à la lettre dans ses 6 symphonies précédentes ? 

- Mais M. Claude, vous dites 6, et la 7 alors ?
- Elle n'existe pas vraiment Sonia, c'est la 8 qui aurait dû porter ce numéro 7. Ce qui pose une autre question : où serait passée la 8ème puisqu'il y a une 9ème
- Ne le prenez pas mal M. Claude, mais j'attrape la migraine là !
- Vous savez Sonia, Schubert a tellement souffert d'incompréhension en son temps que son catalogue est un puzzle… inachevé, je vais essayer d'expliquer tout cela.
- Heuuu et c'est qui ce chef d'orchestre, ce M. Blombstedt ? Un petit nouveau, un beau jeune homme ?
- Hi Hi, pas vraiment ! Herbert Blombstedt fête énergiquement ses 85 ans et, dans une discographie pléthorique, j'ai choisi son merveilleux disque pour ne pas toujours parler des mêmes artistes.
- Ah je vois…. Dites donc, ça serait rigolo une chronique de M. Luc sur ce film… C'est bien son genre…
 

Schubert, année 1822

Je vous renvoie à la biographie détaillée de Schubert dans l'article consacrée au Quintette "La truite" et au Quatuor "la jeune fille et la mort" (clic). Prenons l'affaire en 1822, année où l'existence du compositeur va basculer dans une longue et tragique agonie qui l'emportera en 1828.
À 25 ans, le jeune Franz atteint la maîtrise totale de son art créatif. Le 30 octobre 1822, il écrit la date en tête de la partition vierge d'une symphonie en si mineur qui va devenir une légende. Il ne compose que les deux premiers mouvements. Bizarrement la correspondance échangée avec ses amis ne fait jamais mention de ce projet. En 1823 Schubert est promu membre d'une société musicale. En remerciement, il envoie un courrier étrange en promettant "d'offrir" une symphonie. De laquelle parle-t-il ? De l'achèvement attendu de celle en cours d'écriture, ou de celle de 1821, la fameuse N°7 D 729, des esquisses qui ne seront pas orchestrées complètement, et de fait hors catalogue officiel. L'histoire reste muette sur la suite donnée à cette promesse.
Pourquoi cet abandon total en cours de route, cette dissimulation ? Le travail commencé sur la 8ème est du domaine du chef-d'œuvre ! Ce n'est plus une ébauche mais un ouvrage majeur dans son parcours. Schubert innove, tant par les dimensions des mouvements que par l'esprit sombre et métaphysique de l'écriture. Nous sommes loin des accents mozartiens des symphonies précédentes. Le chef d'orchestre Hekbeck redécouvre en 1865 la partition dans des documents appartenant à Anselme Hüttenbrenner, ami un peu jaloux du génie, et la crée dans la foulée. 43 ans de silence et de mystère et plusieurs hypothèses !
Schubert aurait honoré sa promesse en offrant sa demi-symphonie qui ne sera jamais jouée, car à cette époque, une symphonie en seulement 2 mouvements est considérée comme injouable ! Péripétie possible à la lecture des manuscrits de la fameuse Société Musicale, mais cela n'explique pas pourquoi l'œuvre est restée inachevée ! Par ailleurs, on a retrouvé en 1969 quelques mesures initiales du Scherzo. Donc Schubert avait bien l'intention de poursuivre son ouvrage. Qui ou quoi l'en aurait empêché ?
L'hypothèse la plus admise est la révélation de sa syphilis. Schubert se sachant condamné à une vie courte aurait traversé un état dépressif et abandonné un travail qui, à l'instar de nombre de ses œuvres, somme toute très en avance sur leur temps, avaient peu de chance d'être jouée dans l'immédiat. D'autant qu'il faut bien admettre qu'en 1822, Schubert a trouvé les clés des modes de  composition et d'architecture formelle que l'on rencontrera chez le visionnaire Bruckner (clic) près d'un demi-siècle plus tard !

Herbert Blomstedt
Le chef d'orchestre Suédois (naturalisé américain) Herbert Blomstedt est né en 1927 à Springfield dans le Massachusetts ! L'enfant n'a que deux ans quand sa famille retourne s'installer dans son pays d'origine. Il fréquente le collège royal de Stockholm et l'université d'Uppsala (fondée en 1477). Le jeune homme étend son art dans tous les domaines : la musique contemporaine à Darmstadt en 1949, puis le baroque auprès de Paul Sacher en Suisse. Pour la direction d'orchestre, il suit les enseignements d'Igor Markevitch, de Jean Morel à la Juilliard School et de Leonard Bernstein. Rien d'étonnant après un tel parcours qu'il remporte le prix Koussevitzky en 1953 à 26 ans.
Herbert Blomstedt est un homme peu connu car discret. Comme interprète, ses compositeurs de prédilection sont Beethoven, Mendelssohn, Schubert (à l'évidence), Bruckner et  Richard Strauss. Il excelle également dans le répertoire nordique : Grieg, Berwald, Sibelius et Carl Nielsen.
Un grand artiste est toujours un peu un original. Blomstedt appartient à l'église "Adventiste du septième jour". Il ne répète jamais les vendredis soir et les samedis (c'est du travail), mais donne des concerts qu'il considère plutôt comme des moments de prière. On ne sera donc pas surpris de voir ce mince octogénaire réaliser la première intégrale marquante depuis celle de Günter Wand des symphonies du mystique Bruckner. Il en a dirigé à Paris la 8ème symphonie le 27 septembre dernier.
Ce chef a conduit les meilleurs orchestres de Scandinavie et de la planète, dont la Staatskapelle de Dresde (1975-1985) avec lequel il a enregistré les symphonies de Schubert. Son coffret de 3 CD consacré à Paul Hindemith est un enchantement au sein de sa discographie qui met en relief la fidélité de ce chef envers l'esprit musical des œuvres.

Mouvement 1 : Allegro Moderato


Cette symphonie fait partie des œuvres qui me posent problème en termes de commentaires. Comment traduire avec de simples mots, sans tomber dans des analyses musicales pointues, la puissance émotionnelle qui se dégage de cette bonne vingtaine de minutes de musique. Cliquons sur le lien…
De sombres accords aux contrebasses se font entendre. Il semble que le silence d'où surgit ce motif grave constitue un prélude en lui-même, une genèse de la partition, une marche vers un drame qui va se nouer. [16"] Un premier motif rythmé aux cordes et au bois s'oppose déjà au climat tendu des premières mesures. Le climat reste indéfinissable. Est-ce une course pastorale pour s'écarter d'un orage proche, ou une fuite angoissée pour échapper au drame suggéré par l'introduction. La musique gagne en énergie, s'assombrit ici et là par de brèves et interrogatives interventions des cors. [1'12"] Une nouvelle mélodie plus sereine et chantante suit des accords sévères de cors. On retrouve le Schubert romantique, l'homme jeune, insouciant.
Herbert Blomstedt joue sur la clarté, expose toute cette riche matière sonore dans une poétique logique. Le tempo assez vif évite de dramatiser à outrance ce mouvement et l'allège de toute lourdeur germanique. Les couleurs instrumentales de la Staastkapelle de Dresde sont magnifiées par une mise en place orchestrale précise.
Entre insouciance et peur du destin, vers quel chemin Schubert veut-il nous entraîner. À travers ces thèmes et mélodies aux accentuations antinomiques, il est quasi impossible de le savoir. Schubert le sait-il lui-même ? Le génie du compositeur se manifeste ainsi. Il tisse une forme sonate classique, certes, mais distille une incertitude totale quant à l'évolution de l'atmosphère psychologique, et cela grâce à un jeu complexe sur les tonalités à travers les développements thématiques. [1'58] Les trilles des cordes déchirent l'espace, les phrases initiales reviennent, s'entrechoquent, se métamorphosent presque furieusement. [3'37"] L'introduction aux contrebasses réapparait, c'est logique, mais vers quel but ? Les violons s'élancent dans une longue plainte vers un point culminant et tragique. Ce crescendo conduit à un combat symphonique où trombones et trompettes s'affrontent. [5'11] Nous traversons là un des moments les plus bouleversants de l'art de Schubert et de la musique tout court. De tonalité en tonalité, le compositeur varie les réexpositions jusqu'à une coda poignante. Cette symphonie est vraiment un tournant "pathétique" dans  l'inspiration de Schubert, dans sa vie aussi.
Étant très attaché à l'interprétation métaphysique de Karl Böhm, je trouve dans la direction de Blombstedt une transparence infinie, un équilibre rare entre les pupitres. Même les timbales jouent un rôle autre que souligner quelques effets sonores : celui d'une présence inquiétante. J'ai toujours ressenti dans ce morceau comme une forme de déchirement. Schubert aurait-il entendu et voulu revisiter la 5ème symphonie de Beethoven, mais sur un ton plus introverti ?

Mouvement 2 : Andante con moto


Si le premier mouvement jouait sur les contrastes et l'énigme des sentiments, l'andante va s'affranchir au premier abord des doutes de l'auteur. Quoique.
Une complainte des cordes et quelques notes lointaines des cors introduisent ce second mouvement qui, par tradition de la forme "symphonie", se doit d'être lent et méditatif. [1'18"] Très martiale, la seconde idée se veut presque joyeuse, un rien ensoleillée, en contraste absolu avec les ténèbres si fréquentes dans l'allegro. [2'22"] Une mélodie délicate des cordes et un dialogue hautbois et flûte apportent une touche de douceur et de bonhomie. Je parlais plus haut de la 5ème symphonie de Beethoven, nous baignons ici dans la scène au champ de la 6ème la "Pastorale". Un plagiat ? Pas du tout car la reprise du second thème [3'44"] avec rage nous renvoie aux interrogations existentielles qui domine l'ouvrage. Chez Beethoven, seule la félicité dominait.
Herbert Blombstedt reste l'homme de la situation. Le discours est à la fois concertant et le legato fluide et gracieux.
[8'01"] Le développement se fait tendre mais, toujours fidèle à l'ambigüité des sentiments qu'il veut suggérer, Schubert étire le temps, diffuse une ombre face au soleil, laisse les cordes se perdre dans l'extrême aigu. L'andante s'achève ainsi sereinement certes, mais subtilement teinté de nostalgie.
Le Scherzo et le final auraient-ils résolu, dans la joie ou l'angoisse, la sourde ambivalence des émotions présente à tout moment dans cette symphonie tronquée ? Nous ne le saurons jamais…

Discographie alternative
Elle est impressionnante. Commençons par le CD commenté qui est extrait d'une intégrale des 8 symphonies réparties sur 4 CD, et globalement excellente et même plus. Atout supplémentaire, on la trouve à un prix imbattable. Dommage que le livret se réduise à… rien !!!
Même présentation en coffret avec l'intégrale réalisée par Karl Böhm de 1963 à 1971 à la Philharmonie de Berlin. Le chef viennois parvient à un souffle épique inégalé. Le pathos romantique reste très ductile et pertinent dans cette interprétation "à l'ancienne" (6/6), à noter la présence d'un livret détaillé. Carlos Kleiber a enregistré l'inachevé en album simple (avec la 3ème symphonie) en 1979. Il propose une vision authentique, lumineuse, tendue et nerveuse aux accents beethoveniens. Kleiber dirige la Philharmonie de Vienne, la beauté sonore est diabolique, une autre référence (6/6).
Dans mes trésors, on trouve quelques raretés : Otto Klemperer avec le Philarmonia offre une lecture au scalpel permettant une découverte à la note prêt de l'œuvre. Une petite harmonie et des cuivres très en avant participent à cette lisibilité exigeante qui aboutit cependant à une légère impression de froideur (5/6).
Inattendue et en live, la captation d'un concert de Pablo Casals lors du festival de Malboro de 1968. L'artiste catalan joue avec un petit orchestre (des membres du symphonique de Boston). Si cette interprétation laisse la place à la spontanéité par rapport à la fidélité au texte, on ne peut rester insensible à l'humanité du maestro de… 92 ans. Une touchante curiosité (4/6). Il faudrait également citer Günter Wand, mais je ne connais pas ce CD indisponible mais reconnu comme référence.

X X X

IMPORTANT : Il est important de considérer que nonobstant une analy

- Monsieur Rockiiiiiin, j'ai un souci avec la chronique de M. Toooooonnnn...
- Faites voir Sonia, mon petit chat….
- il manque des mots…
- Oui c'est bizarre, on dirait une chronique inachevée…. Bof c'est déjà assez long comme ça, ha ha ha…
- Ce n'est pas très sympa M. Rockin et même taquin, mais c'est vrai que s'il y avait eu les quatre mouvements, hi hi hi…

Vidéos

La symphonie.

Puis, pour faire un peu mieux connaissance avec Herbert Blomstedt, voici le début de la troisième partie de la symphonie "Mathis le peintre" de Paul Hindemith enregistrée au Royal Albert Hall de Londres en 2010 avec l'orchestre de la BBC. Illustration de circonstance : "la tentation de Saint Antoine" du peintre Matthias Grünewald (1475-1528.)




12 commentaires:

  1. pat slade6/10/12 10:48

    Chose bizarre mais c'est une symphonie qui a même été le fond sonore du dessin animé télévisé des "stroumphs". Pour ma part,entre la version de Karl Böhm et cele de Carlos Kleiber, je garde celle du fils de Erich.

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    1. Et moi je garde celle du père de Carlos, d'une insoutenable tension dramatique.
      Merci Monsieur TOON de cet engageant commentaire de L'Inachevée.
      Vous savez que bien d'autres hypothèses se murmurent au sujet de cet inachèvement. Schubert, compositeur inchoatif pour reprendre un adjectif lié à un essai de Dominique Fernandez, lançait beaucoup d'idées sur les portées mais peinait parfois à finir ses oeuvres, notamment dans le domaine de la grande forme.
      Il semble que la tonalité choisie, la cohérence dialectique entre les deux mouvements, l'aient dissuadé de chercher une suite à ce binôme symphonique.
      J'ai toujours considéré que le Scherzo et le Finale de La Grande cultivaient un esprit très différent des deux premiers mouvements -je n'ose point dire que la qualité de leur inspiration est moindre...

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    2. Merci Melomaniac,

      Je suis tour à fait d'accord sur votre impression d'inspiration moindre dans les deux derniers mouvements de la 9ème symphonie, notamment le dernier qui semble par moment tourner en rond, divines longueurs ou pas….

      J'irai même plus loin en disant que l'absence des deux mouvements ultimes de la 8ème est peut-être une bénédiction, dans le sens où, entre la gravité des premières mesures de l'allegro et la sérénité de la fin de l'andante, l'œuvre se suffit à elle-même et que le silence s'impose. Le travail achevé pour coller à l'académisme formel en 4 mouvements aurait peut-être "gâché" la pureté de ce "binôme" pour reprendre votre terme. Et en effet, Schubert a peut-être choisit cette voie… mystère…

      J'ai écouté les tentatives de reconstitution des mouvements "manquants" par des musicologues et jouées dans les meilleures conditions (Neville Marriner), je n'adhère pas vraiment. Le final issu de la musique de scène de Rosamunde me paraît même hors sujet et trop court de toute façon... Avis purement personnel, cela va de soi…

      Oui il y aurait beaucoup d'autres grandes versions à citer dans la discographie : Erich Kleiber surement (CD a priori quasi introuvable en neuf) et on pourrait ajouter Toscanini avec l'orchestre NBC malgré un son insoutenable et un allegro moderato devenu furioso !!

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  2. Merci Pat
    Je vais ouvrir une rubrique œnologie-musique :

    Bougogne (chambolle-musigny) : Karl Böhm ; puissant et automnale, à déguster après une partie de chasse dans les forêts viennoises.
    Bordeaux (un grand Saint-Emilion) : Carlos Kleiber : presque classique, pas d'épaisseur romantique, les saveurs bien définies de la philharmonie de Vienne ; les mélomanes peu mystiques ne peuvent qu'adorer…
    Loire (Pouilly-fumé) : Blombstedt : corsé et fruité comme les couleurs instrumentales de la staatskapelle de Dresde ; une force retenue aux mille parfums
    Savoie (Mondeuse) : Casals : Fruste en apparence, un petits vin personnalisé qui se boit entre ami à la bonne franquette, un Schubert chaleureux et dédramatisé…

    T'en pense quoi… Hips…

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  3. pat slade6/10/12 14:45

    Je pense que faire une comparaison entre une oeuvre et la direction d'un orchestre par un grand chef et l'oenologie serait une bonne chose pour les non initiés à la musique classique en général et au chef d'orchestre en particulier ! Et pour ceux qui ne boivent pas ,avec une pâtisserie pour les gourmands ou une pièce de boeuf avec les carnivores !

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  4. merci Claude de mettre cette musique à la portée de toutes les oreilles. Je ne renierai pas mon cher Blues, mais je prend goût au classique grâce à toi.

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  5. Merci Cat.
    Il est exclu de "divorcer" d'un genre musical adopté pour la vie pour un autre ! Le but du blog est d'entrebâiller des portes vers de nouveaux univers que l'on peut laisser de côté pour diverses raisons, ou des a priori culturels (ex : Le rock est joué par des junkies qui connaissent 3 accords, le classique c'est pour les intellos rupins, j'en passe et des meilleurs)…

    De mon côté je fais la démarche inverse, je n'ai jamais autant "creusé" l'univers classique en explorant les œuvres. Et de mois en mois je découvre le blues, certains Rock… De quelles tendances, bof, je laisse cela aux spécialistes comme toi, Bruno, Luc, Rockin et les autres… on verra la science plus tard…

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  6. A conseiller aussi, une version sur instruments et diapason d'époque
    de Jos Van IMMERSEEL et ses musiciens d'ANIMA ETERNA (des baroqueux flamands)
    chez SONY, 1997. Incontournable, car c'est la seule version dont je dispose à ce jour!
    Donc subjectivité totale!

    Mais que dire et que penser de Agostino STEFFANI (1654-1728), que tout le monde connait,bien sur,
    surtout dans les interprétations de Cecilia BARTOLI.

    Un admirateur anonyme 74

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  7. Merci pour cette suggestion surement passionnante, mais ce coffret est épuisé. Je m'interroge du bien-fondé de jouer "baroqueux" les 2 dernières symphonies de Schubert qui bénéficient d'une orchestration qui flirte avec l'orchestre romantique (3 cors, 3 trombones).
    L'écoute du premier mouvement sur YouTube est assez surprenante par l'acidité des timbres et la rudesse des timbales ! http://youtu.be/kyb5-61N9dY.
    Au-delà des questions de couleurs sonores, l'interprétation de ce mouvement est de bon aloi, quoique un peu psychorigide à mon gout...
    A noter qu'un album simple avec les 8ème et 6ème est disponible à prix modique en Allemagne.

    Agostino STEFFANI ? Désolé, mais j'avoue mon ignorance, si vous pensez à l'album Mission, c'est une nouveauté qui semble bien accueillie…

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  8. La mort, qui achève nos existences, en fait pourtant à chaque fois des "symphonies inachevées". D'où la douleur poignante de cette musique, et sa nostalgie inconsolable de la vie, y compris quand elle parvient à la sérénité... en attente du mystère éternel. Quel est le chef d'orchestre qui a pu rendre tout cela, puisque je l'ai reçu? C'était au début des années 50. Au verso du disque, il y avait Les Préludes. Je ne sais plus le nom de ce chef.

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  9. Je me rappelle ! André Cluytens. 1952 environ, orchestre du conservatoire (je crois qu'il a donné aussi les deux concerts en 1960 à Berlin). Je ne sais pas si c'est la "meilleure version" aux yeux des musicologues, mais c'est celle qui m'a le plus ému.

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  10. Merci François pour ses précisions et souvenirs....
    André Cluytens a enregistré plusieurs fois la symphonie inachevée de Schubert, et en effet avec la philharmonie de Berlin en 1961 (réédité par le label Testament)
    C'est un disque mono de Inghelbrecht qui m'a fait découvrir l’œuvre, puis rapidement j'ai découvert la version de Böhm... Çà ne me rajeunit pas :o)
    Amicalement

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