lundi 10 janvier 2011

BAD COMPANY - "Straight Shooter" (1974) par Philou



Bien joué !!!

En Avril 1975, Bad Company sort son deuxième album "Straight Shooter", très attendu après le carton de leur premier opus, le magistral et incontournable "Bad Co".
Toujours auto-produit et enregistré à l'aide du Ronnie Lane mobile au château de Clearwell du coté de Gloucester (England), il obtiendra un succès similaire au premier album.
Paul Rodgers ne veut pas changer la recette, au contraire il veut l'améliorer, les musiciens se connaissent mieux et après le succès du premier album, ils veulent garder leur spontanéité et affiner leur énergie musicale tout en mettant un peu plus de puissance dans leur rock qui devient un peu plus "heavy".

De G à D : Simon Kirke, Boz Burrell, Paul Rodgers & Mick Ralphs
Comme dans son prédécesseur, ça commence fort avec le morceau d'ouverture "Good Lovin 'Gone Bad" qui propulsé par la voix puissante de Rodgers et les riffs en béton de Ralphs fait mouche d'entrée !
"Feel Like Makin' Love" est une (fausse) ballade qui commence tranquillement à la guitare acoustique et continue crescendo, entrecoupée par les violents riffs électriques de Mick Ralphs et les coups de boutoirs de Simon Kirke sur sa batterie.
Le bluesy "Weep No More" fait retomber un peu la pression, avec un Paul Rodgers jouant de sa voix de crooner en train de supplier Mary de ne plus pleurer.
Attention, voici le monument du disque, la pièce maitresse, une fable mélodramatique nommée "Shooting Star". C'est l'émouvante ballade de tous ceux qui ont joué et perdu au jeu du rock, les Jimi Hendrix, Jim Morrison et autres Janis Joplin, une chanson prémonitoire pour leur compagnon de route, Paul Kossoff qui disparaitra moins d'un an après, le 19 mars 1976.
L'impressionnant "Deal With the Preacher" nous prouve que Bad Company est bien un des précurseurs du rock lourd, la tension est palpable et Simon Kirke ne se pose pas de question, il cogne dur sur les futs de sa Ludvig. Les échanges sont parfaits entre la voix si caractéristique de Paul Rodgers et les riffs de la Gibson de Mick Ralphs, c'est du haut, du très haut niveau !!!
L'album se poursuit avec le superbe morceau "Wild Fire Woman"Paul Rodgers se fait péter les cordes vocales suivi du slow langoureux "Anna" composé par Simon Kirke, un titre déjà présent sur l'album "Kossoff, Kirke, Tetsu, Rabbit" publié en 1972.
Pour conclure, lentement et facilement, comme disait un certain DC, le groupe nous propose la ballade au piano "Call On Me", plus pop et plus soft, heureusement Mr Mick Ralphs est là et il nous gratifie d'un solo de guitare éblouissant.

Avec "Straight Shooter", Bad Company nous prouve que la foudre ne frappe pas qu'une fois !!! Paul Rodgers rayonne sur cet album, sa voix exceptionnelle et ses talents de songwriting atteignent de nouveaux sommets qui seront rarement égalés par la suite.
"Straight Shooter" se classe No 1 aux États Unis et No 3 en Angleterre et Paul Rodgers, Mick Ralphs, Simon Kirke & Boz Burell raflent une nouvelle fois la mise.
Ils partent en tournée pendant toute l'année 1975 et parcourent l'Australie, Les États-Unis, le Japon, l'Europe.....
L'album va imposer Bad Company aux yeux de grand public et le quatuor va commencer à marcher sur les plates bandes des plus grands groupes de l'époque.

Bad Company Live in the seventies
Les concerts sont de véritables triomphes et c'est au mois d'aout que la France attend impatiemment de découvrir les nouveaux géants du rock, au festival d'Orange, mais au final, ce sera une cruelle déception, d'ailleurs, humiliés, ils refuseront par la suite d'y revenir.

PS : Simon Kirke me l'a encore confirmé par téléphone la semaine dernière : " L'année 1975 fut une année incroyable pour le groupe car nous avions entrepris et réussis une énorme tournée mondiale, notamment comme tête d'affiche aux USA".
 
A lire également tout sur le précédent et 1er opus :
  http://ledeblocnot.blogspot.com/2010/10/bad-company-bad-co-1974-par-philou.html









6 commentaires:

  1. Shuffle master9/10/14 12:29

    Est-ce que quelqu'un connaît le Live à Albuquerque dont on entend dire partout qu'il est extraordinaire?
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  2. Anonyme (en fait c'est moi Philou) mais je préfère rester anonyme au cas où9/10/14 12:30

    Yes me, je l'ai obtenu par des moyens pas très légaux.... surtout ne le répéter pas à la Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet.
    Officiellement, il n'existe plus ou alors à des prix exorbitants (115 euros sur Amazon).
    Il a été retiré de la vente suite à des désaccords entre Mick Raphs et Paul Rodgers .Cet album est vraiment excellent et de toute façon le seul témoignage Live du Bad Co original.

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  3. En espérant que, suite à la reformation (éphémère ?) de Bad Co, ou du moins du duo Rodgers - Ralphs, et du succès rencontré à leurs concerts, cet album reverra rapidement le jour.
    Il n'y aurait pas de raison puisqu'il y a déjà deux disques en public édités en Angleterre.

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  4. Shuffle master9/10/14 12:32

    "Moyens pas très légaux": il faut apprécier le "très" à sa juste valeur. Je ne mange pas de ce pain-là moi monsieur. Du moins je n'en mange plus depuis un certain temps déjà. Et comme bon nombre d'entre vous, je pense, je dois être un fétichiste du disque (vinyle, surtout). Ca coûte aussi cher qu'une danseuse, mais il ya un peu moins d'emmerdements.

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  5. La filiation entre Paul Rodgers et Bon Scott est assez incroyable (sur ce morceau là) et pas seulement au niveau vocal, mais physiquement aussi ! C'est du très très bon !

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  6. Pour moi ce n'est pas si incroyable lorsque l'on fait le rapprochement d'AC/DC (70's) et d'une facette de Free. Et puis les frères Young ont bien assimilé la recette de Paul Kossof, non ?

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