mardi 26 août 2025

SPARKS : ”Kimono My House“ (1974) - par Pat Slade



Sparks, le duo des frères Mael qui depuis 57 ans continue de nous raconter leurs histoires.



SPARKS Fait des Étincelles




Sparks est surement le groupe le plus étrange qui soit apparu à l’époque du glam rock. Russel Mael le chanteur, une légère ressemblance avec le guitariste Marc Bolan de T-Rex, son frère Ron au clavier avec un look plus dérangeant, des cheveux gominés et une moustache qui à une époque faisait führer, pas de sourire et une façon de te regarder à te faire froid dans le dos. Ils commenceront sous le nom de Halfnelson et produiront un premier album, il faudra attendre le suivant pour qu’ils prennent le nom de Sparks. Pour promouvoir leur disque, ils s’installeront au Marquee Club à Londres où une de leurs premières parties sera le groupe Queen. Ils vont recruter des musiciens par petites annonces.
La pochette de Kimono my House“ a toute une histoire, elle représente deux geishas légèrement de travers, en kimono, sans aucune mention du groupe. Elle a été élue parmi les meilleures pochettes d'albums de tous les temps dans presque tous les sondages. Pas de titre, juste deux geishas brutalement éclairées, un peu vulgaires, l'une choquée par un élément hors champ, l'autre insensible. Les geishas étaient censées paraître élégantes et coquines. Les modèles posant sur fond vert venaient du Red Buddha Theater. La jeune fille à gauche était Michi Hirota, l'épouse du célèbre percussionniste Joji Hirota. Russel Mael dira : ”Les deux filles faisaient partie d'une troupe de danse japonaise en tournée en Angleterre en 1974. Ce sont des femmes, pas des hommes, ni Ron, ni moi“.

Ain't Big Enough for Both This Town of Us“ a une célèbre intro au clavier, le chant est stylisé parce que Ron Mael l'a écrit sans se soucier du phrasé et que Russell a dû l'adapter. La chanson comportait un couplet supplémentaire, qui a été supprimé avant sa sortie. On entend la guitare de Adrian Fisher. C'est le titre qui les fera connaitre sur la planète. ”Amateur Hour“ est très différent du précédent, mais il a succédé au premier single et a également rencontré un franc succès auprès du public britannique et européen. ”Falling in Love with Myself Again“ Le duo américain qui avait déménagé en Angleterre a su rapidement s’adapter aux sonorités de leur nouvelle patrie. ”Here in Heaven“ sonne un peu comme du Queen à ses débuts. ”Thank God It's Not Christmasconvenait parfaitement à l'esprit, avec ses cloches.

Ron Mael y a joué un solo de clavier rafraîchissant par sa simplicité, à une époque où les rares pianistes vedettes du rock régnaient en maîtres, comme ceux d'ELP et de Yes, un titre très rock. ”Hasta Manana Monsieur“ marque une forte influence d’Elton John dans la sonorité mais toujours avec des riffs de guitares qui atterrissent de temps à autres.

Talent Is an Asset“ s'élance sur un riff de clavier tout simple sur cinq notes, une basse bien en avant et une participation de la batterie. Sa ligne de basse était si bien jouée que ce morceau a été choisi comme single pour la sortie américaine. Un morceau sympa. ”Complaintsavec son solo de guitare bluesy irrésistible, ce morceau possède ce fondu de guitare explosif qu'on souhaiterait presque interminable. Mais la beauté de ces chefs-d'œuvre pop brefs et concis, écrits par Ron Mael pour l'album, réside dans l'absence de longs solos instrumentaux ennuyeux. ”In My Family“ est le tout premier morceau enregistré. ”Equator“ est le plus étrange de l'album. Comme s'il y avait eu des saxophonistes et des chanteuses non crédités. Le saxophoniste de jazz anonyme, acclamé par la critique est Ron Mael, qui joue du mellotron et les murmures séduisants sont délivrés par un Russell Mael accéléré.

Le groupe était parfois dérangé par des rock stars en visite au studio. Aux studios Ramport, lorsque le copropriétaire Roger Daltrey fut reçu, Ron Mael hocha la tête et afficha un large sourire, la tête penchée, comme il avait tendance à le faire lorsqu'il était mal à l'aise. Le chanteur des Who quitta rapidement la régie. Le guitariste Paul Kossoff de Free entra également, l'air brouillé, pour saluer. Il fut plutôt méprisé pour sa coiffure négligée. La même année sortira ”Propaganda“ avec toujours ce goût prononcé pour les pochettes décalées.
 

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