La scène new wave des années 80 a donné naissance à une multitude de
personnages hauts en couleur, des artistes qui, non seulement
embrassaient l'originalité, mais s'en délectaient.
APATRIDE
Lene Lovich
reste l'incarnation de la new-wave. Souvent oubliée et sous-estimée, Elle n'est peut-être pas la musicienne la plus prolifique de sa
génération, mais elle a certainement eu un impact durable sur notre
culture. Née
Lili-Marlene Premilovich d'une mère
britannique et d'un père serbo-américain, elle passe sa petite enfance à
Détroit avant de s’installer à l’âge de treize ans à Hull (j’éviterais les jeux de mots faciles !) dans le Yorkshire de l'Est en Angleterre avec sa mère et ses trois
frères et sœurs.
En 1968, elle s'installe à Londres pour suivre des études
d'art. Elle étudie la sculpture et la peinture, avec un penchant particulier
pour le surréalisme. Elle est aussi attirée par l’art et le théâtre, elle apprend le
saxophone et se produit dans le métro londonien et danse dans les
cabarets de la ville. Elle monte sur scène avec diverses troupes de
théâtre marginal. Elle fait une tournée en Italie avec un groupe de soul
antillais et joue du saxophone pour plusieurs formations. Elle écrit des
paroles pour Cerrone, la star française
du disco. Elle enregistre même des cris pour des films d'horreur, il est
difficile de trouver un artiste au CV plus éclectique.
Elle a commencé à se faire connaître du grand public à la fin des
années 70. À cette époque, elle avait sorti quelques enregistrements
au succès limité. En 1978elle enregistre ”I Think We're Alone Now“ une reprise de
Tommy James and the Shondells
de 1967, mais pour sortir un single, il faudra une
face B et ce sera le fameux ”Lucky Number“ mais il sortira en face A.
Ce fut un succès, se classant dans le top 3 du classement des
singles britanniques.
Suite au succès de son single, elle sort ”Stateless“ son premier album. ”Stateless“ c’est la famille Adams avec un synthétiseur. Des
interprétations résolument gothiques de la new wave, avec ses
basses sombres et vibrantes et des notes synthétiques lumineuses.
Il met également en valeur le chant extraordinairement unique de
Lene Lovich. Elle jappe et glapit
tout au long de chaque morceau, se laissant aller à toutes les
affectations possibles avec un plaisir évident. Son interprétation
décalée, combinée aux nuances vaguement balkaniques de l'album
dans son ensemble en fait une écoute unique.
Lene Lovich
affiche aussi un look genre poupée russe gothique matinée homeless
avec une coiffure en forme de papillon avec des tresses où la couleur
noir prédomine l’ensemble. Elle a été classée punk par certains après
sa collaboration avec Nina Hagen,
cette dernière fera une adaptation en allemand de ”Lucky Number“ sous le titre de ”Wir leben immer... noch“ que l’on peut trouver sur l’album ”Unbehagen“ en 1979. Elles participeront a beaucoup de projets en commun,
notamment dans un film et dans un titre en duo en faveur de la cause
animale.
Elle n’a enregistré à ce jour que cinq albums, le premier ”Stateless“ restant le plus connu. Lene Lovich
c’est une new wave épurée et non de la punk agressive comme on
pourrait le croire. Si Nina Hagen
avait une grande sœur artistique américaine, elle s’appellerait Lene Lovich.
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