dimanche 19 janvier 2025

LE BEST-OF PLEURE SAM & DAVID


MARDI : depuis qu’il a revu « Dracula, prince des ténèbres » de Terence Fischer, un classique de la Hammer, gothique à souhait, avec un grand Christopher Lee, Pat arbore un collier de gousses d’ail, et tend un miroir à ceux qu’ils croisent dans le couloir…

MERCREDI : un Bruno qui file plein pot (c’est lui sur la pochette, chevauchant derrière Lisa Kekaula), comme le dernier The Bellrays « Ready, Steady go ! » qui enfile les titres bien rock-soul, avec un son plus garage encore !


JEUDI : Claude nous conte la jeunesse tourmentée de Serge Rachmaninov et illustre ce récit par les « Suites n°1 et 2 pour deux pianos ». L'occasion de retrouver l'art de la grande Martha Argerich en duo avec son mai fidèle Alexandre Rabinovitch.

VENDREDI : les films de Pedro Almodovàr se font plus graves avec les années, « La chambre d’à côté » ne fait pas exception, mais ce qui aurait pu être un mélo tire-larmes devient grâce à la somptueuse mise en scène un grand film lumineux sur la mort.

👉 On se retrouve dès mardi, avec entre autres Berurier Noir, Johnny Winter, le cinéaste Walter Salles.

Bon dimanche.

Une nouvelle série noire commence ? Sam Moore, la moitié du duo Sam & Dave, est décédé la semaine dernière, à 90 ans. Avec son compère Dave Porter, il faisait partie de la team de compositeurs chez Stax, avec Isaac Hayes, Booker T, à l’instar du duo Jerry Leiber et Mike Stoller pour le Brill Building, auteurs d’une ribambelle de tubes. On leur doit entre autres « Hold on I’m comin’ », « Soul man ». Si musicalement le duo faisait des étincelles, les deux gars se détestaient cordialement, ils se sont séparés en 1970, Sam Moore devant en plus gérer son addiction à l’héroïne. Ils étaient tellement célèbres, qu’ils avaient des sosies (le truc était aussi utilisé à la Motown!) pour permettre d’être en concert dans plusieurs villes à la fois, le public n’y voyait que du feu, qui venait écouter les chansons sans se soucier des têtes des gars, à l’époque la musique était diffusée à la radio, y’avait pas l’image ! Sam Moore avait enregistré avec Springsteen l’album « Human touch », ils ont souvent chanté ensemble, la fille de Sam, Michelle, est une choriste de longue date du E Street band.

Et puis David Lynch a aussi tiré sa révérence, à 78 ans, un cas celui-là, une tête pensante, bien barré, artiste complet, photographe, peintre, designer, musicien (avec son complice de toujours Angelo Badalamenti, dont Claude nous avait causé), et bien sûr cinéaste, un de ceux dont on peut dire qu’ils ont laissé une oeuvre. Qui a finalement réalisé peu de films, et on pourrait tous les citer, à commencer par ce premier ovni « Eraserhead » (1977), culte en son temps, puis le controversé « Dune », sur lequel Lynch n’avait pas eu le contrôle, un désastre industriel, objet de moqueries, mais qui a aussi ses fans. Et puis premier chef d’oeuvre avec « Elephant Man », d’un classicisme exemplaire, superbe photo noir & blanc, qui renvoyait au cinéma d’épouvante des 30’s (reprenant le thème du Freaks de Tod Browning), et « Blue Velvet », l’ulra violent et baroque « Sailor et Lula » (Palme d’or), sortes de néo-Film Noir dont il explosait les codes (encensé en Europe, Lynch était bel et bien un cinéaste américain), la série et le film « Twin Peaks », le très joli et radicalement différent « Une histoire vraie ». J’étais ressorti de « Lost Highway » avec l’impression de m’être fait avoir, en mode on ne m’y reprendra plus, et puis patatras, j’ai replongé quatre ans plus tard pour « Mulholland Drive », qui avait tétanisé tout le monde par son étrangeté, sa beauté presque irréelle, son duo d’actrices et ce baiser merveilleux, sa peinture macabre du mythe hollywoodien, qui restera son second chef d’oeuvre, son « 2OO1 » à lui, dédale envoutant dans lequel on aime se perdre. La dernière apparition de David Lynch est fameuse, puisque devant la caméra de Spielberg, qui lui avait demandé pour son auto-biopic (!) « The Fabelmans » de jouer le personnage de John Ford, une composition étonnante et très remarquée ! Après l’échec de son dernier « Inland Empire », il y a presque vingt ans, il n’avait réalisé que des courts métrages, expérimentaux ou documentaires, ou la suite de « Twin Peaks ».

Sam et David, merci pour tout, et maintenant : "silencio"...  

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