mardi 18 juin 2024

RINGO STARR : ”Rotogravure“ (1976) par - Pat Slade


Aujourd’hui : le facétieux, le distrayant, l’espiègle, le plaisant Ringo Starr



Ludwig von Sir Richard Starkey




 Après avoir parlé de Lennon, Paul McCartney, George Harrison, il fallait bien que je parle du batteur des Beatles et de sa carrière solo. Le plus âgé des scarabées est considéré par plusieurs musiciens, dont les trois autres Beatles, ainsi que par le public, comme un des meilleurs batteurs de l’histoire du rock grâce à sa tenue de tempo. Hélas, son jeu sera souvent mésestimé pour son apparent manque de technicité. Et puis, le personnage restera surement le plus sympathique et le plus charismatique des Fab Four. Il est celui qui fera des lapsus et des erreurs de langage que John Lennon surnommait des ringoïsmes et qui seront à l’origine des titres comme ”A Hard Day’s Night“ ou ”Tomorrow Never Knows“. Il sera toujours apprécié par les autres membres du groupe pour sa gentillesse et son humour. A l’inverse de ses anciens compagnons, il sera celui qui chantera et composera le moins pour les Beatles, mais sa carrière solo sera des plus prolifiques, il sortira autant d’album que John Lennon de son vivant.

Alors que le groupe est officieusement dissout à la suite du départ de John, chacun de ses membres prépare une reconversion en solo. Ringo sera le premier à sortir un album qui ne sera pas une B.O comme Georges avec ”Wonderwall Music“ ou de la musique expérimentale comme la grosse bouse de LennonTwo Virgin“ que j‘avais chroniquée ici. McCartney sortira son premier album solo un mois après celui de Ringo. J’aurais pu prendre sa première galette solo ”Sentimental Journey“ ou son excellent troisième album en 1973Ringo“, mais j’ai décidé de chroniquer son cinquième ”Rotogravure“ Pourquoi ? Peut-être par nostalgie. 

John et Ringo
  Même si le nom du batteur est une valeur commerciale, le succès n’est pas   toujours au rendez-vous. Depuis l’album précédent ”Goodnight Vienna“, même s'il est un des albums de Starr les plus appréciés par le public, son succès sera moindre. Et la suite ne sera que le début d'une période difficile pour Ringo. Comme d’habitude, il va s’entourer d’une brochette d’amis de renom, des Beatles : Lennon et Paul et Linda McCartney (George ne jouera pas sur l’album, mais il lui écrira un titre) et aussi des grosses pointures comme Éric Clapton, Peter Frampton, Klaus Voormann (Qui a été l’auteur de la pochette de l’album ”Revolver) et le batteur Jim Keltner connu pour ses multiples contributions avec d’autres artistes.

A Dose Of Rock 'N' Roll“, avec ce titre, on s’attendrait à un départ très rapide et pourtant non, un vieux rock très basique avec beaucoup de cuivres. Le seul côté rock sera le court solo de Peter Frampton, mais le bon côté de la chose est de pouvoir entendre la voix de Ringo qui est plus claire, moins grave que sur les titres des Beatles. ”Hey! Baby“, la reprise du titre de Bruce Channel qui fût un succès en 1962. ”Pure Gold“, Morceau écrit par McCartney alors qu'il était en pause de sa tournée Wings Over America avec Wings. Paul a été influencé par Nancy Andrews la girl friend de Ringo. Une jolie chanson qui est très Beatles, Paul et Linda se sont glissés dans les chœurs. ”Cryin“, un morceau très country avec la guitare pedal steel qui prédomine.                                                                              

Paul et Ringo
  You Don't Know Me At All“ (Vous ne me connaissez pas du tout), un clip plein d’humour mais surtout un Ringo Starr méconnaissable avec son crane rasé. ”Cookin' (In the Kitchen of Love)“ Après   avoir changé de studio, Ringo est rejoint par John et Yoko. Il lui écrira le titre et   jouera la ligne de piano (Ce sera son seul enregistrement en studio connu au cours   de ses cinq années de retraite musicale qu'il a gardé jusqu'en 1980, date à   laquelle il a enregistré son albumDouble Fantasy). ”I'll Still Love You“, une très belle chanson et surtout la contribution de George Harrison qui l’écrira. ”This Be Called A Song“, quand Harrison est absent, Éric Clapton n’est pas loin, il écrira et fera les guitares sur ce titre. ”Las BrisasRingo laisse la batterie pour des maracas et invite le Mariachi Los Galleros de Pedro Rey, Ringo a affirmé qu'il avait parcouru tous les restaurants mexicains et trouvé ce groupe qui était sensationnel. ”Lady Gaye“ Une chanson sur les travestis et autres Drag queen sans connotation homophobe. ”Spooky Weirdness“ Un morceau qui mérite bien son nom de bizarrerie effrayante improvisée et qui clôt l’album.

Même si ”Rotogravure“ est un album agréable à écouter, il sera un échec commercial. Celui qui dira de lui-même :”Chaque fois que j'entends un autre batteur je sais que je ne suis pas très bon“ aura quand même venant de Phil Collins, ce qui est pour moi le plus beau des compliments : ”Il est largement sous-estimé. Son jeu sur A Day in the Life“ est extrêmement complexe. Prenez un grand batteur d'aujourd'hui et dites-lui «je le veux comme ça». Il ne saura pas quoi faire“.

Anoblit en 2018 par le prince William, Sir Richard Starkey même si il enregistre moins, il continue ses divers collaboration avec ses potes musiciens. A 83 ans, il garde toujours son coté sympathique, cordial et chaleureux. 


Side A:

0:00 - A Dose of Rock'n'Roll (Groszmann)

3:24 - Hey! Baby (Bruce Channel)

6:35 - Pure Gold (Paul McCartney)

9:50 - Cryin' (Starkey/Poncia)

13:07 - You Don't Know Me at All (Dave Jordan)

 

Side B:

16:23 - Cookin' [In The Kitchen Of Love] (John Lennon)

20:04 - I'll Still Love You (George Harrison)

23:00 - This Be Called A Song (Eric Clapton)

26:14 - Las Brisas (Starkey/Andrews)

29:47 - Lady Gaye (Starkey/Poncia/Ward)

32:44 - Spooky Weirdness (Uncredited)

 

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