FRANÇOIS BERANGER - «Joue pas avec mes nerfs» (1979) par Pat Slade
Il y a déjà longtemps que je voulais parler de François Béranger, un
chanteur hors du commun, son succès ne viendra d'une certaine catégorie de
fans.
UN LIBERTAIRE DANS L’ÂME
Né en 1937 d’un père tourneur et militant syndicaliste qui, pendant la guerre, après
l'armistice et la démobilisation, dirigera un centre de jeunesse et
participera activement à la Résistance. A la Libération il sera élu député
à l’Assemblée Nationale
François Béranger est considéré aux yeux
de beaucoup comme un clone de
Félix Leclerc franchouillard, alors qu’il
est beaucoup plus que ça. Ses textes sont poétiques, très revanchards
voire libertaires. Il abandonnera ses études à 16 ans pour entrer dans
le monde du travail et fera ses premières armes chez Renault à
Boulogne-Billancourt, usine mythique qu’il quittera une année plus tard pour
s’engager dans une troupe de théâtre amateur itinérante pendant quatre ans.
Après avoir été appelé pendant la
guerre d’Algérie, il travaillera à l’O.R.T.F comme régisseur et réalisateur
avant de se lancer dans la chanson. Il se fait connaître au début des années
1970 lors du renouveau de la chanson française imprégnée
de folk, portée par des thèmes contestataires. Une époque ou la chanson
française était porteuse de poésie militante avec
Catherine Ribeiro,
Mama Béa ou
Joan-Pau Verdier.
François Béranger
chantait, disons... pour certaines de ses chansons, un Renaud
avant l’heure mais on peut aussi y retrouver une inspiration venue
de Thiéfaine ou
Couture par son coté rock et de
Léo Ferré ou
Henri Tachan par son coté engagé comme
dans ”Allemagne sœur blafarde“ sur l’album ”Da Capo“. Certaines de ses chansons comme ”Tranche de Vie“, ”L’alternative“ ou ”Participe Présent“ vont le conduite à être catalogué dans le registre des voix militantes de cette époque.
Il participe à la musique du film ”L’An 01“ de Gébé et
Jacques Doillon, unfilm qui narre un abandon utopique, consensuel et festif del’économie de marché et du productivisme, un film ou apparaissait la
plupart de l’équipe de Charlie Hebdo (Choron, Cavanna,
Cabu) mais aussi de jeunes acteur(trice)s
débutant(e)s comme Daniel Auteuil,
Josiane Balasko,
Christian Clavier,
Coluche et d’autres personnalités de tout
bord comme Gotlib,
Patrice leconte,
Stan Lee ou des musiciens
comme Jacques Higelin et
Béranger lui-même qui fera une
apparition.
"Tranche de vie"
50 ans de carrière, douze albums et toujours la même
question :”Lequel prendre ?“ Le premier ”Tranche de Vie“ ? Le plus militant ”L’alternative“ ? Le dernier ”Dure-mère“ ? Je jetterai mon dévolue sur ”Joue pas avec mes nerfs“ , ”Joue pas avec mes nerfs“ avec ses ballades longues et nostalgiques comme ”Chanson Marrantes“, sa biguine anticolonialiste ”Mamadou m’a dit“, l’anti-flic ”Je ne veux plus le savoir“, le très rock et toujours aussi engagé ”Joue pas avec mes nerfs“, la jolie et triste chanson a la façon d’un Aristide Bruant
en voix-piano ”Pour ma grand-mère“. L’autobiographique et rock avec un superbe solo de guitare en final
”Tout ces milliers de kilomètres“, ”A force” la sœur jumelle de ”Je ne veux plus le savoir“ pars son rejet de l’autorité policière.
François nous quittera en aout 2003 à 66 ans (trop tôt) mais il ne sera pas oublié, une compilation hommage sera enregistré
en 2007
avec des reprises chanté par Tryo, Thiéfaine, Yves Jamait, Jeanne Cherhal, Sanseverino
et beaucoup d’autres.
François Béranger, un chanteur atypique comme on en trouvera plus. Pour apprendre à
connaitre son univers et rentrer dans son monde, ”Joue pas avec mes nerfs“ est l’album parfait.
- Ah, j'avais prévu trois titres mais c'est le vieux Toon qui relit ma
prose et place les vidéos… Faut le faire en code HTML, pas trop mon truc…
Ben du coup il a mis une playlist de l'album dispo sur YouTube… 7
titres…
- Merci mon p'ti Pat de signaler mon humble participation quoique la
formulation "le vieux Toon"... sniff ! 😉
Pour moi, ce serait plutôt Le Monde bouge avec Magouille Blues, que je faisais étudier en classe, avec retour sur le contexte, identification des candidats...etc. Et je n'ai même pas les palmes académiques, alors que Sheila a la Légion d'honneur pour L'école est finie. Mais dans quel monde vivons nous? Dans celui où un retraité quasi indigent est obligé, pour pouvoir manger à sa faim, de donner une forme présentable au galimatias d'un gommeux.
Ils ne sont pas nombreux les artistes à chanter le prolétariat aussi bien que François Béranger. Surtout que Michel Buhler est parti trop tôt en novembre 2022 laissant la relais à Eric Frasiak. (dans un registre un peu différent les sales majestés continuent d'entretenir la flamme) Je ne peux que conseiller l'indispensable coffret 3cd + dvd "Le vrai changement c'est quand ?" divisé en thématiques amour, poésie, révolte.
"Le changement, c'est maintenant !" disait l'autre ***** (j'allais dire "tanche" mais ignorant le sens... profond de ce mot, je me suis rendu compte qu'il était vilain et non approprié...) et on n'en a pas vu l'ombre d'un poil de cul... :-)
Pour moi, ce serait plutôt Le Monde bouge avec Magouille Blues, que je faisais étudier en classe, avec retour sur le contexte, identification des candidats...etc. Et je n'ai même pas les palmes académiques, alors que Sheila a la Légion d'honneur pour L'école est finie. Mais dans quel monde vivons nous? Dans celui où un retraité quasi indigent est obligé, pour pouvoir manger à sa faim, de donner une forme présentable au galimatias d'un gommeux.
RépondreSupprimerIls ne sont pas nombreux les artistes à chanter le prolétariat aussi bien que François Béranger.
RépondreSupprimerSurtout que Michel Buhler est parti trop tôt en novembre 2022 laissant la relais à Eric Frasiak. (dans un registre un peu différent les sales majestés continuent d'entretenir la flamme)
Je ne peux que conseiller l'indispensable coffret 3cd + dvd "Le vrai changement c'est quand ?" divisé en thématiques amour, poésie, révolte.
Natacha
Ton nom est déjà un voyage
A quoi bon dépenser nos sous
A partir et pour où
A partir
J'aime mieux les rivages ombreux
De notre grand lit aux draps bleus
Où l'on découvre des merveilles
Natacha
Ton ventre est une plaine à blé
Où le Lion court après la Vierge
Dans le soleil de Juillet
Et la plaine
Quand elle finit c'est pour venir
Caresser des montagnes douces
Où je cueille des fruits délectables
Natacha après les monts après les plaines
On arrive dans un pays
Où les mots ne peuvent plus rien dire
Un pays
Où je crois voir ton visage
Avec ta bouche qui s'entrouvre
Avec tes yeux qui cherchent l'ombre
Natacha
L'air que je respire est le tien
Je me baigne dans les grands flots
De tes cheveux abandonnés
Nos navires
Selon le temps selon la mer
Vont calmement ou bien se brisent
Mais c'est toujours pour le plaisir
Natacha
En toi je fais de longs voyages
Les plus beaux les plus délectables
Il me semblait que toi aussi
Tu t'en vas
Tu t'en vas faire le tour du monde
Le vrai cette fois avec des trains
Des Boings, des machs des turbines
Natacha
Je crois bien que tu reviendras
Non pas que je sois prétentieux
Mais nos voyages c'était bien mieux
A partir
J'aime mieux les rivages ombreux
De notre grand lit aux draps bleus
Où l'on découvrait des merveilles
"Le changement, c'est maintenant !" disait l'autre ***** (j'allais dire "tanche" mais ignorant le sens... profond de ce mot, je me suis rendu compte qu'il était vilain et non approprié...) et on n'en a pas vu l'ombre d'un poil de cul... :-)
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