mardi 17 octobre 2023

LE PÉRE TRANQUILLE de René Clément (1946) - par Pat Slade



Une jolie comédie dramatique où il ne faut pas se fier aux apparences.



Dite le avec des fleurs !




Noël-Noël
Après ”Lucie Aubrac“ encore un film sur la Résistance mais vue sous un autre angle.

Les jeunes générations ne connaissent pas Noël-Noël, un acteur qui sera aussi scénariste, caricaturiste et chansonnier. Il se fera connaitre avec le rôle d’Adémaï, un petit paysan naïf et rusé, victime d'innombrables mésaventures. Il occupera le  rôle de Clément Matthieu, surveillant et professeur de chant pour enfants déboussolés dans le film de Jean DrévilleLa Cage au Rossignol“ en 1945 et qui aura un remake en 2004 avec Gérard JugnotLes Choristes“. Il jouera aussi avec Jean Gabin et Pierre Fresnay l'un des membres d'un trio de papis pittoresques dans ”Les Vieux de la Vieille“ de Gilles Grangier en 1960.

Jean Varas-Paul Frankeur
Nous sommes en temps de guerre et Édouard Martin (Noël-Noël), agent d’assurance et passionné d’horticulture, grand spécialiste des orchidées vit sa vie de français moyen, en apparence car cet homme que l’on surnomme le père tranquille, et que certains pensent même qu’il serait un collaborateur, est l’un des chefs les plus importants des réseaux de résistance de toute la région. Ses deux lieutenants Simon (Paul Frankeur) et Pelletier (Jean Varas) le seconde dans sa tâche. Le deuxième de ses compères est amoureux, en secret, de sa fille (Nadine Alari).

La famille Martin, une famille tranquille, avec la mère (Claire Olivier), qui ne s’inquiète en ces temps troublés que de la santé de son mari, et un fils (José Arthur oui ! l’homme de la radio, tout jeunot) qui est admiratif face aux actions des résistants et qui croit que son père est un lâche. Sa fille devinera par le plus grand des hasards les activités secrètes et la double vie de son père qui de son coté voit naitre l’amour de sa fille pour Pelletier. Son fils fuira le cocon familial pour rejoindre le maquis où il ne sera pas pris au sérieux. Préparant le bombardement de l’usine proche de chez lui, il va organiser les fiançailles de sa fille avec son lieutenant en invitant tout le quartier et même son voisin avec qui il était en froid, une évacuation opportune pour que personne ne soit blessé.

Un film tendre et qui démontre encore une fois  le travail de la résistance pendant la guerre. Et une fois de plus, ce film est inspiré d’un fait réel qui se déroula en Moselle, le véritable "père tranquille" était un certain Jean Ernest Kempnich un horticulteur spécialisé dans le cyclamen et l’orchidée et tout comme dans le film, il cachera un poste émetteur, il sera inquiété par les allemands et le bombardement de l’usine sera représenté.


Noël-Noël écrira le scénario et le dialogue et dessinera l’affiche du film. A bien y réfléchir, pendant la guerre combien de pères pantouflards ont fait de la résistance sans rien modifier à leurs apparences et habitudes ? Peut être plus que l’on pourrait le croire ! Des héros de l’ombre et qui n’ont jamais demandé les honneurs et à qui l’on doit notre liberté. 



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire