jeudi 17 mars 2022

MOUSSORGSKI – Tableaux d'une Exposition - Ivo POGORELIĆ – (Orch. RAVEL) Fritz REINER – par Claude Toon


- Dis Claude, je connais bien la version orchestrale de cette visite musicale d'un musée, moins l'original pour piano. Heu, ma question est sans doute bête, mais de la musique russe, en ce moment, tu ne crois pas que ?
- Ah ma jeune Sonia ! Par pitié laissons les soudards de côté ! L'art a pour rôle de rapprocher les hommes et non l'inverse. Nous vivons un monde absurde depuis que l'homme a imaginé l'outil et l'arme le même jour… Sais-tu qu'en Pologne, il est interdit de jouer Tchaïkovski et la musique russe depuis longtemps, par principe ! Dixit Tugan Sokiev, l'ex-directeur de l'orchestre du Capitole de Toulouse et du Théâtre Bolchoï à Moscou. Oui : ex, car excédé par les pressions des uns et des autres (politiciens) à prendre position contre Poutine ou contre l'Occident (il vomit l'état de guerre quel qu'en soient les raisons), le maestro a démissionné de ces deux postes dans deux pays qu'il aime.
- Oui, je comprends ce chef, Claude, on choisit ses amis, jamais son pays de naissance et leurs dirigeants… Voyons plutôt ces tableaux…
- Moussorgski a imaginé d'illustrer une visite dans un musée présentant des œuvres de Hartman - sur les dix inspirant les pièces seules six existent encore - donc, à la musique de nous aider à extrapoler les images des manquantes… Cette suite très originale est un défi de virtuosité fantasque…
- Et ton choix : Ivo Pogorelich au piano, et Fritz Reiner avec l'orchestre de Chicago… Deux disques culte m'a dit Pat…
- Oui, avec quelques concurrents proposés en fin de billet
 !!!!

Moussorgski (1870)
XXX

Aujourd'hui, Moussorgski, l'habitué des chroniques avec variantes d'un même ouvrage. Du compositeur russe, nous avons déjà écouté le célébrissime et satanique poème symphonique Une Nuit sur le Mont Chauve, dans son orchestration originale en compétition avec celle de Rimski-Korsakov, deux gravures de Claudio Abbado (Clic). Et en hommage au baryton russe Dmitri Hvorostovsky disparu trop jeune en 2017, nous avions écouté deux des meilleurs enregistrements des Chants et Danse de la Mort, l'un avec un accompagnement au piano de Ivary Lija et l'autre avec l'accompagnement orchestral de Chostakovitch, une interprétation dirigée par Valery Gergiev (Clic).

La biographie de l'auteur de Boris Godounov est à lire dans la chronique sur le sombre sabbat Une Nuit sur le Mont Chauve (Clic). On garde trop souvent l'image d'un poivrot de talent certes, mais pas génial, mort à 40 ans rongé par l'alcool et l'opium. Toujours cette tendance de l'histoire à caricaturer la réalité, à se concentrer sur les anecdotes croustillantes, forcer le trait sur la tragédie de l'artiste maudit. Ce jugement réducteur d'une personnalité tourmentée et suicidaire se renforce à la vue du célèbre et bouleversant portrait hyperréaliste de Modeste peint une semaine avant sa mort par Ilia Répine : tignasse en folie et crasseuse, yeux rougis et exorbités, nez vermillon prolongé par une barbe hirsute, en un mot un clochard avachi dans une robe de chambre… (Image) Pas terrible pour assoir sa notoriété dans son "book" ce portrait, surtout pour un musicien déjà étiqueté d'extravagant car peu attiré par l'académisme de ses compères du groupe des cinq intégrant des célébrités comme Rimski-Korsakov ou Borodine

Plus jeune, Moussorgski avait une réputation plus classieuse, celle d'un homme élégant et cultivé, d'un poète et par-dessous tout d'un excellent pianiste doté d'une formation musicale solide. Mais cet homme sensible enchaînera les déboires tant personnels que professionnels. En 1863, il a 24 ans et l'abolition du servage (encore en place en Russie) ruine sa famille. Il doit travailler comme employé… Rien d'humiliant mais gênant pour travailler ses œuvres.

Moussorgski ne nous a légué qu'un répertoire modeste (sans jeu de mot) d'une cinquantaine d'œuvres. Moussorgski était fasciné par la scène lyrique, hélas, Boris Godounov, chef d'œuvre tragique est le seul opéra qui ait été achevé sur quatre. Les hallucinations de Boris avant d'expier sa cruauté et ses crimes témoignent de l'obsession du compositeur pour les climats fantastiques et morbides. On rapproche souvent sa personnalité "d'artiste maudit" à celles d'Edgar Poe ou de Paul Verlaine


Victor Hartmann (1834-1873)

Par certains côtés, écrivant ces lignes sur le manque de reconnaissance qui conduisit Moussorgski à l'abus fatal de stupéfiants, je ne peux m'empêcher de rapprocher ce destin avec celui de Berlioz (et pourquoi pas au héros tourmenté et shooté de la symphonie fantastique) ? les deux naîtront de parents cultivés mais peu enclins à laisser leurs fils embrasser la carrière musicale, plutôt l'armée pour le russe, la pharmacie pour le français. Par ailleurs sa passion pour l'innovation, autre point commun avec Berlioz, le conduit à révolutionner lui aussi les traditions du temps en créant un langage à contre-courant des modes de composition en usage pendant le romantisme tardif. Ce qui inclut de nouveaux concepts qui prendront leur essor au XXème siècle, citons : la voix humaine comme source thématique (celle des chants traditionnels russes), l'accentuation de la langue russe et même la gestique des personnages des opéras doivent, à son sens, se traduire en motifs et mélodies. Ainsi Boris Godounov verra son orchestration originale réécrite d'une manière policée par Rimski-Korsakov. Celle de Moussorgski se revendique volontairement plus sauvage car en accord avec la psychologie cruelle du tsar infanticide. La réécriture de son ami démontre un travail d'une belle habileté certes, mais aux accents moins provocants.

~~~~~~~~~~~~~~~~

 

Les thème fantastiques et l'ombre de la grande faucheuse sont bien présents dans cette singulière suite des Tableaux d'une exposition écrite pour piano en 1874, en quelques semaines semble-t-il, une exception pour l'homme aux méthodes de travail chaotique ! Mais, pour une fois, s'ajoutent l'humour et la plaisanterie à la féérie, à la monstruosité diabolique et à la mort omniprésente.

La trame narrative et la forme de la composition sont insolites : un visiteur (le pianiste) parcourt une exposition réunissant dix œuvres de son ami Victor Hartmann (1834-1873), peintre et architecte, mort l’année précédente. À "tableaux" préférons les mots dessins et gravures illustrant la culture populaire russe, a contrario de la peinture à l'huile que suggère en synonymie le mot "Tableaux". Entre les diverses pièces décrivant les sentiments inspirés par les œuvres, Moussorgski intercale une courte "promenade", par cinq fois uniquement, pour déjouer un éventuel effet répétitif de cortège dans l'ouvrage d'une durée de trente minutes. La suite adopte une rythmique énergique et la virtuosité redoutable exigée suggère d'aborder l'interprétation dans un style quasi symphonique pour certains passages… Ce n'est donc pas un hasard si Ravel et d'autres musiciens effectueront des orchestrations de cette ambitieuse œuvre pianistique.

La partition est dédiée à Vladimir Stassov, critique musical proche du Groupe des cinq, organisateur de l'exposition Hartmann présentant 400 aquarelles, maquettes de décors et de projets architecturaux. Hélas, la plupart de ce travail a disparu…

Avant de poursuivre, voici les six tableaux encore visibles de nos jours : 1 - Esquisse pour le ballet Trilby (Le Ballet des poussins), 2 & 3 - Le juif riche et le juif pauvre (Goldenberg et Schmuyle), 4 - Les catacombes de Paris (Catacombes et Sepulcrum romanum) 5 - La maison de Baba Yaga (La cabane sur des pattes de poule), 6 - Plan pour la grande porte de Kiev (Porte de Kiev).



Voici une belle interprétation d'Ivo Pogorelić, vivante, animée et articulée, mais sans excès, l'une de celles qui se distingue dans une discographie pléthorique. Pour l'adaptation orchestrale de Maurice Ravel, j'ai un faible pour l'espièglerie de l'orchestre symphonique de Chicago de 1957 dirigé par Fritz Reiner. (1957, la grande époque de la stéréo RCA.) Là aussi les réussites sont nombreuses. Et oui, Reiner, l'éternel ronchon, savait empanacher ce genre de partition à l'instrumentation généreuse.

Il existe environ 90 adaptations de cette œuvre !!! Du meilleur au pire. La plus connue et la plus jouée est celle de Maurice Ravel de 1922 en réponse à une commande de Serge Koussevitzky. L'orchestration est luxuriante, on s'en doute : 3 flûtes (+ 1 piccolo), 3 hautbois (+ cor anglais), 2 clarinettes, 1 clarinette basse, 2 bassons, 1 contrebasson, 1 saxophone alto, 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, 1 tuba, timbales, glockenspiel, cloches, xylophone, triangle, crécelle, fouet, cymbales, tambour, grosse caisse, tam-tam, 1 célesta, 2 harpes, cordes.

Piano

Ravel

 

V1

[00:00]

Promenade I : excellent titre pour définir la marche à la fois tranquille et l'impatience gourmande de l'amateur d'art entrant dans l'exposition. Typique de ces antagonismes qui caractérisent l'ouvrage, Moussorgski impose de grandes difficultés techniques et expressives au pianiste ! Trop rapide, trop appuyé, notre amateur paraîtra pressé, jetant un regard superficiel aux œuvres. Inversement, trop lent, trop legato, et voici un visiteur morose venu à l'exposition pour tuer le temps. Des difficultés qui seront un frein à l'inscription de cette suite au programme des concerts. Il faudra attendre les années 30-40 et l'édition critique de la partition et la prise en mains de l'œuvre par l'école russe de piano (Vladimir Horowitz) pour rencontrer une réelle promotion des Tableaux d'une exposition.

Moussorgski propose une indication de tempo sophistiquée : "Allegro, à la russe ; sans joie, mais un peu soutenu". La main droite ébauche le thème martial et enjoué, thème repris à la main gauche. Ivo Pogorelić trouve d'emblée le ton juste, à savoir dépeindre l'enthousiasme de parcourir une à une cette exposition de peintures d'inspiration aussi diverses. Les autres "promenades" reprendront quasiment in extenso sur la forme cette déambulation mais en variant le climat. On partagera ainsi une méditation sur l'émotion ressentie par le visiteur après l'examen de la peinture précédente.

V2

[01:48]

Gnomus : Le dessin égaré représentait un jouet, un lutin difforme et inquiétant, l'opposé du casse-noisette bonhomme du ballet éponyme de Tchaïkovski. Le jeu du piano se veut sarcastique voire agressif, mais pas terrifiant non plus sous les doigts du pianiste. Tout l'art de Moussorgski se bâtit sur ces nuances expressives. On remarque l'incroyable équilibre entre main gauche et main droite chez Ivo Pogorelić. Un gnome facétieux, un peu grotesque, mais pas si malfaisant que ça… magique ce morceau !

V3

[04:22]

Promenade II : Le piano rejoue la thématique initiale, mais le phrasé assombri trahit un promeneur encore soupçonneux, gardant le souvenir de l'énigmatique farfadet…

V4

[05:28]

Il Vecchio Castello (Le vieux château) : La pièce la plus longue et la plus poétique. Pogorelić n'est pas l'homme des tempi volcaniques, surtout pour cette gravure de 1997. Imaginons un barde jouant sa complainte au luth sous le balcon de sa dulcinée penchée à la fenêtre d'un vieux château. On hésitera à chaque mesure entre l'expression de la mélancolie pour un amour impossible (le troubadour n'est pas noble, et l'auteur aborde par ce biais les injustices sociales) ou, tout au contraire, une tendre aubade à la bien-aimée… la rythmique à la main gauche symbolise-t-elle un cœur en émoi ? Ravel confiera au saxophone alto (rare dans un orchestre symphonique) la mélopée du jeune homme…

V5

[09:56]

Promenade III : Ressaisissons-nous après cette balade.

V6

[10:29]

Tuileries. Disputes ludiques d'enfants : De nos jours, on assisterait à un règlement de compte. Pogorelić portraitise des gamins du XIXème en socquettes et col marin qui se chamaillent pour un ballon ou un cerceau, mais se réconcilient bien vite. Amusant mais et un jeu pianistique jamais frénétique…

V7

[11:29]

Bydło : Le tableau montrait des bœufs harassés tirant dans la glaise de Pologne une lourde charge. Le pas est massif, puissant, le dur travail des animaux de traits. On les imagine à la peine à l'écoute d'un crescendo – decrescendo. Le couple de bovidés est passé, un effort sans fin. Est-ce l'image métaphorique des paysans épuisés et opprimés par le vieux régime féodal tsariste ? Bonne question. Le compositeur aurait-il répondu dans ce sens en symbolisant "l'absence de joie dans la vie d'un simple moujik".

V8

[14:54]

Promenade IV : Le quatrième intermède sera tristounet, le visiteur nous confie sa détresse face à l'image de la maltraitance tant des animaux que des paysans ?

V9

[15:39]

Ballet des poussins dans leurs coques : L'inspiration vient de la maquette de costumes de ballet un peu grotesques (voir plus haut). Franchement rigolo ce passage surexcité, précipité, allègre et en forme de scherzo, une symétrie bien adaptée à l'évocation d'une chorégraphie.

V10

[16:52]

Samuel Goldenberg et Schmuyle : Moussorgski imagine une saynète à partir de deux portraits différents représentant deux juifs : un riche et un pauvre, encore un paradoxe et un regard social… Des motifs autoritaires empreints de fatuité associés au premier personnage s'opposent à des trilles criardes (Ravel utilisera une trompette bouchée) incarnant le second, représenté tel un clochard, encore une opposition entre deux statuts sociaux, même dans une même communauté réputée bien soudée. 

V11

 

Promenade V (Sauf chez Ravel) : cinquième et ultime promenade, affirmée et joyeuse. Notre visiteur s'amuse-t-il des chamailleries des deux protagonistes de Goldenberg et Schmuyle ? Se réjouit-il de sa visite déjà bien avancée ? laissons-le poursuivre…

V12

[19:05]

Limoges. Le marché. Commérages : Le peintre connaissait Limoges. Le marché est le lieu foisonnant des rencontres et surtout des prises de bec entre commères (sans doute des deux sexes). Un passage survolté de drôlerie. (Une plaisanterie ironique qui préfigure une chanson un siècle plus tard "Hécatombe au marché de Brive la Gaillarde" de l'ami Brassens.)

V13

[20:23]

Catacombe de Paris. Sepulcrum romanum : Un morceau lugubre inspiré de l'aquarelle ci-dessus. Une ambiance sépulcrale mais recueillie sous les doigts du pianiste. Ravel préfèrera un climat plus funèbre imposé par des trombones…

V14

[22:20]

Cum mortuis in lingua mortua : Les catacombes peuvent être aussi des lieux de recueillement. De nouveau Moussorgski oppose deux idées : jugement dernier et prière.

V15

[24:20]

La Cabane sur des pattes de poule (Baba Yagà) : Drôle de bicoque pour la sorcière Baba Yagà ! Il faut savoir que dans le folklore des contes russes et slaves, Baba Yagà la sorcière est méchante, voire dévoreuse d'enfants, claudiquant sur sa jambe de bois… L'angoisse règne, malheur à qui s'approche du lieu maudit. Ravel confiera le personnage à un contrebasson…

V16

[27:49]

La Grande Porte de Kiev : le Tsar tyranique Alexandre II fut la cible de onze tentatives d'assassinat ! La dernière, en 1881, sera la bonne (si je puis me permettre une telle appréciation.) Le premier attentat a lieu en 1866. Le bras armé de Dmitri Karakozov, vaguement noble, vaguement révolutionnaire, assurément aliéné, rate son coup et Dmitri finit au gibet… Le Tsar organise un concours entre architectes pour faire construire une porte majestueuse à Kiev pour remercier la providence… Pourquoi Kiev ? Aucune idée ! Hartmann y participe et propose une esquisse. Ladite porte ne sera jamais construite. Moussorgski termine sa partition par un hymne patriotique, en majesté, mais ironisant. Une légère outrance pouvant être perçue comme une satire sur la folie des grandeurs du Tsar.



~~~~~~~~~~~~~~~~


La discographie est surabondante, mais les versions vraiment passionnantes assez rares. Des pianistes et parfois des grands cèdent aux sirènes du spectaculaire : piano frappé pour dramatiser (le pauvre), gnome qui n'amuse personne, sorcière sans malice dont la maison-poulailler est aussi inquiétante que l'Arc de Triomphe, couple de bœufs agonisant, etc. Même remarque pour la version orchestrale. Dans les interprétations vraiment habitées, quelques suggestions :

Evgeny Kissin diabolise le trait mais bon sang avec quelle précision. À la fois rutilante, satanique, poétique, ludique, une vision concurrente sérieuse à celle de d'Ivo Pogorelić un soupçon moins tonique, mais à ce niveau. La lecture enchantée de Brigitte Engerer devrait être rééditée régulièrement. (RCA – 2001 – 6/6)

Pour l'orchestration de Ravel, ceux qui fatiguent à l'écoute des éclats spectaculaires mais rugueux se tourneront vers la parution récente en concert de François-Xavier Roth conduisant son ensemble Les Siècles. Quelle beauté sonore ! Le chef allège le son et obtient une superbe lisibilité sans ralentir les tempi (les percussions dans la grande porte de Kiev), le soyeux des cordes. (Harmonia Mundi - 2020 – 6/6 – Deezer)

Et pour bénéficier des deux options, un disque original qui ne prend pas une ride : Byron Janis au clavier et Antal Dorati conduisant son Orchestre de Mineapolis. Là, pour les mélomanes avertis, je ne commente même pas. Fulgurant, volcanique, slave jusqu'au larmes pour les deux artistes (Mercury – 1962 - 6/6 – You Tube). Prise de son du piano hallucinante pour l'époque, ben oui le son Mercury Pat… Pardon Sonia ? Oui, les bœufs fourbus ont quand même un peu trop la pèche…

Dernière référence et de taille. En 1983, le pianiste Vladimir Ashkenazy grave une interprétation colorée de la partition pour piano. Ashkenazy est un tri-national ! À savoir : russe, islandais (par son épouse) et suisse. Depuis 1980 il officie aussi comme chef d'orchestre et décide de compléter son disque par sa propre orchestration des Tableaux d'une exposition qu'il dirigera avec le Philharmonia. Un effectif moins sophistiqué que l'orchestre de Ravel, et Nema a judicieusement précisé "orchestration à la russe". Dérouté dans la "Promenade I" qui lorgne par sa trompette solo vers Ravel, on découvre pas à pas une très habile instrumentation : "La porte de Kiev" est plus lumineuse, moins grandiloquente que celle de Ravel (ça se discute bien sûr) ; a contrario, "Bydlo" ne reflète guère les tourments des bestiaux en esclavage, et le troubadour-saxophone se métamorphose en un banal dialogue hautbois-clarinette. Influence du groupe des cinq ? une pincée de Borodine, une touche de Rimski-Korsakov ? Oui, donc bien "à la russe", on se laisse prendre au jeu… (DECCA - 1983 -6/6).


 

2 commentaires:

  1. Oui, c'est vrai ça, où est donc passé "Padamalgam", très en vogue il y a quelques années ?

    RépondreSupprimer
  2. Heu quelle est la question au juste ? :o)

    RépondreSupprimer