mardi 21 juillet 2020

H.F.THIEFAINE : «EROS ÜBER ALLES» (1988) par Pat Slade



Il y a bien longtemps que je n’avais pas parlé du grand Hubert. Trois choix se présentaient à moi, écrire soit sur «Météo für nada» soit sur «Chroniques  Bluesymentales» soit «Eros über alles». Trois albums qui vont donner une autre dimension à la  galaxie Thiéfaine.




L’amour par dessus tout





C.Mairet et H.F.T ©Pat
Un titre moitié latin moitié allemand et je ne traduirai pas eros du latin, ce qui nous donnerait une fois traduit «la cacahuète par-dessus tout» (Ben oui ! eros avec un e minuscule veut dire cacahuète en latin !) Enfin bref ! «Eros über alles» sera la troisième et dernière collaboration d’Hubert avec Claude Mairet. Une couverture plutôt sobre mais le plus intéressant est ce qu’il y a dedans. L’album s’ouvre sur «Was ist das rock’n’roll»  un rock hard bien «couillu» si je peux me permettre cette expression. Thiéfaine rappelle au monde de la musique qu’il n’est pas seulement un poète maudit mais surtout un rockeur pur et dur et cela continue avec «Je ne sais plus quoi faire pour te décevoir» avec un rythme toujours aussi soutenu et un petit riff typique de la fin des eighties. «Amant Destroys»  un morceau qui aurait pu être grand public malgré ses paroles subversives. Çà sonne un chouïa alternative matinée Cold wave. Claude Mairet s’éclate sur un beau solo malgré une batterie qui sonne cheap sound.

«Pulque mescal y tequila» Un Thiéfaine qui décolle pour le Mexique avec son ambiance typique. La version live au zenith en 1995 avec le groupe de mariachis donnait une autre dimension au morceau. «Septembre rose» Hubert a le sens de la famille. Pour son fils Hugo, il écrira ce titre comme en 1996 pour son second Lucas, l’enfantin «Tita dong dong song» sur l’album «La Tentation du Bonheur». Hubert n’écrit pas que des chansons tristes et sinistres, il réussit à mettre de la poésie dans un accouchement avec ce qu’il a de plus physique. Un très beau texte sur une musique très 1980 (Evidemment !) mais accompagné d’un clip complètement kitsch et des plus ridicules ! Hubert qui court au ralenti sur une plage au soleil couchant, ont avait pas fait mieux depuis Gray et Barbelivien. «Syndrome albatros» un éloge à la fuite, en ce qui concerne les  harmonies qu’elles soient vocales ou musicales, nous sommes toujours dans ce qui ce faisait à l’époque mais la  poésie du jurassien est toujours là.

"Droïde Song" Elysée-Montmartre 1988 ©Pat
«Droïde Song» un de mes morceau préféré ; le souvenir en live à l’Elysée Montmartre d’un Thiéfaine planté devant son micro avec un flood blanc en plein dans la figure. Un titre étrange et inclassable mais écoutable, avec une belle orchestration «Droïde équalisé sans désir de chaleur / Avec mes sentiments sur microprocesseur» Hubert montre un avenir qui ne sera pas tout rose pour les prochaines générations. En écrivant «Septembre Rose» pensait-il à l’avenir d’Hugo ? «Je suis partout» Pour l’histoire, je suis partout était un journal collaborationniste et antisémite français sous l’occupation nazie. Un genre de gros rockabilly alternatif qui tache avec des paroles bien ciblées et un solo bien amené.

«Eros über alles» est un album très particulier, pas déplaisant par son coté rock mais un peu dépassé musicalement, il a pris un petit coup de vieux. Mais Hubert Félix Thiéfaine a toujours su retourner la situation à son avantage et son album suivant «Chroniques bluesymentales» offre peut-être ses plus beaux titres comme «Un Automne à Tanger» ou «Villes natales et frenchitude». J’y reviendrai sûrement dans quelques temps… promis ! Mais il sera aussi possible que je parle de «Météo für nada». 

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Notre ami Bruno est tombé en rade d'ordinateur ! La galère ! SAV aux abonnés absents... Il triture le bastringue à coups de marteau et tourne-vis, mais rien n'y fait. Donc on se donne rendez-vous jeudi avec Benjamin, et Beth Hart. Ca devrait faire plaisir à Bruno...     






1 commentaire:

  1. C'est loin d'être la meilleure période d'Hubert Félix. Mais je salue l'effort de réhabilitation.

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