Je reprends mon bâton de pèlerin en quête
des groupes de rock progressif français et sur la demande d’un fidèle lecteur,
je vais parler de Nine Skies qui par un heureux hasard sera en octobre à
l’édition VII du festival Prog en Beauce où je serai présent.
Neuf au ciel
Un
soir, notre cher rédac en chef Rockin JL me
contacte et me dit texto : «Salut Pat, un
lecteur fidèle nous remercie de nos articles, en particulier toi (Hum !) Et
suggère ceci. Pourrais-tu te renseigner la dessus : «Puis-vous suggérer de
vous intéresser à un groupe prog français qui a sorti son premier et
excellent CD fin 2017. NINE SKIES «Return Home» » Bon ! Comme on ne
doit pas refuser les ordres du chef et que le lecteur me passe une belle couche
de pommade qui flatte mon ego, je m’attèle à la tâche et part dans les
nuages à la recherche de Nine Skies.
A la
base, Nine
Skies est un duo niçois créé en 2012 et
composé d’Anne-Claire aux claviers et d’Eric au chant et à la guitare, noyau sur lequel viendra se greffer
trois autres membres. En 2013 sort
un EP trois titres «Dark Void» qui propose un mélange un rock-prog-métal (mais léger). On retrouve le groupe en 2017 avec une nouvelle livraison «Return Home»
et un groupe où le personnel s’est largement étoffé. Neuf musiciens composent
le groupe désormais. Mais qu’en est-il de leur musique ?
Déjà,
«Return Home»
est un concept album qui retrace la vie de plusieurs personnes au sein d’une
métropole contemporaine et surtout un regard par les yeux du personnage principal sur les
absurdités et les incohérences de notre monde actuel.
«Return Home»
ouvre les hostilités et je reste scotché sur mon fauteuil les écouteurs en
fusion sur mes oreilles. Heureusement que je sais qu’ils sont français, sinon
avec une écoute à l’aveugle j’aurais affirmé avoir sur le moment un groupe
britannique des années 70 qui traverse mes conduits auditifs. Une agréable
ouverture au piano complétée par les vocaux et la guitare vient glisser un petit
solo et puis suit une furieuse partie néo-prog façon Marillion avec un son proche de Genesis et un solo à
la Steve Hackett de l’époque de «Wind and
Wuthering». L’influence est claire et nette ; Ouf ! Je me remets de
mes émotions et je me ressers un Jack Daniel’s, si tous les titres sont du même
acabit, je sens que la soirée va être longue.
«Season of Greed»
où l’on retrouve ce côté mélancoliquement Génésien mâtiné Floydien. Je cite
toujours «A la manière de…» Mais Nine Skies
n’a rien d’un groupe de covers et ses compositions sont d’une grande richesse
comme «Catharsis»
et ce mélange free jazz et rock néoprog (Ouais
bon ! Un peu comme dans «Elephant Talk»
de King Crimson) ou comme le titre
suivant «The Blind
Widower» et son mélange de flûte de basse et de sax qui en font un
bon gros jazz prog avec un superbe chorus finale très néo prog.
«Rose Never Hatch» Bon ! Y a pas photo c’est
très Marillionnesque (On peut le dire
comme mot ?) mais du grand cru, façon fin de la période Fish et début de celle de Steve
Hogarth. «The Slight Snake» : un bon titre tourmenté où
tous les instruments trouvent leurs places. «Dust in Town» : j’aime cet esprit
Floydien qui se promène dans leurs compositions et donne beaucoup de fraicheur
et de spiritualité à leur musique. «The Blind Widower (Part II)» Une flûte à la Ian Anderson et un final aux sonorités démoniaques !
«Time For
Them To Go» Une belle intro où l’on retrouve cette sonorité qui
conviendrait à un Steve Hackett,
un très beau titre avec de belles envolées lyriques. «A Way Back (Return Home Part II)» qui sonne comme un Marillion première époque pour
conclure cet opus digne d’intérêt et dont le final clôt merveilleusement de l’album.
Tu ne
peux pas dire qu’un titre est moins bon qu’un autre. L’ensemble de l’album est
très diversifié et à la portée de tout ceux qui ont quelque chose entre les
oreilles. C’est du bon… du très bon !
Alexandre Boussacre
et Freddy Scott au chant, Alexandre Lamia à la guitare et aux claviers, Anne-Claire Rallo également au clavier, David Darnaud à la guitare, Eric
Bouillette guitare et piano, Fab Galia à la batterie, Bernard
Hery à la basse, Laurent Benhamou aux sax et Penny Mac
Morris à la flûte. Le tout mis dans un shaker donne Nine Skies et une musique comme on n’en
trouve plus à notre époque. Nine Skies est un groupe sans égal, du talent
à revendre, des musiciens de haute voltige et digne d’intérêt. Un diamant brut
qui malgré ses multiples influences sonnent avec une justesse qui devrait
réjouir tous les fans de rock progressif.
La
bouteille de Jack Daniel’s a pris une claque et moi aussi par la même occasion
mais pas pour les mêmes motifs. Je n’ai plus qu’à attendre le mois octobre pour
pouvoir les voir en live au PEB édition VII.
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