mardi 26 février 2019

NINE SKIES - Return Home (2017) - par Pat Slade



Je reprends mon bâton de pèlerin en quête des groupes de rock progressif français et sur la demande d’un fidèle lecteur, je vais parler de Nine Skies qui par un heureux hasard sera en octobre à l’édition VII du festival Prog en Beauce où je serai présent.



Neuf au ciel




Un soir, notre cher rédac en chef Rockin JL me contacte et me dit texto : «Salut Pat, un lecteur fidèle nous remercie de nos articles, en particulier toi (Hum !) Et suggère ceci. Pourrais-tu te renseigner la dessus : «Puis-vous suggérer de vous intéresser à un groupe prog français qui a sorti son premier et excellent CD fin 2017. NINE SKIES «Return Home» » Bon ! Comme on ne doit pas refuser les ordres du chef et que le lecteur me passe une belle couche de pommade qui flatte mon ego, je m’attèle à la tâche et part dans les nuages à la recherche de Nine Skies.

A la base, Nine Skies est un duo niçois créé en 2012 et composé d’Anne-Claire aux claviers et d’Eric au chant et à la guitare, noyau sur lequel viendra se greffer trois autres membres. En 2013 sort un EP trois titres «Dark Void» qui propose un mélange un rock-prog-métal (mais léger). On retrouve le groupe en 2017 avec une nouvelle livraison «Return Home» et un groupe où le personnel s’est largement étoffé. Neuf musiciens composent le groupe désormais. Mais qu’en est-il de leur musique ?

Déjà, «Return Home» est un concept album qui retrace la vie de plusieurs personnes au sein d’une métropole contemporaine et surtout un regard par les yeux du personnage principal sur les absurdités et les incohérences de notre monde actuel. 

«Return Home» ouvre les hostilités et je reste scotché sur mon fauteuil les écouteurs en fusion sur mes oreilles. Heureusement que je sais qu’ils sont français, sinon avec une écoute à l’aveugle j’aurais affirmé avoir sur le moment un groupe britannique des années 70 qui traverse mes conduits auditifs. Une agréable ouverture au piano complétée par les vocaux et la guitare vient glisser un petit solo et puis suit une furieuse partie néo-prog façon Marillion avec un son proche de Genesis et un solo à la Steve Hackett de l’époque de «Wind and Wuthering». L’influence est claire et nette ; Ouf ! Je me remets de mes émotions et je me ressers un Jack Daniel’s, si tous les titres sont du même acabit, je sens que la soirée va être longue. 

«Season of Greed» où l’on retrouve ce côté mélancoliquement Génésien mâtiné Floydien. Je cite toujours «A la manière de…» Mais Nine Skies n’a rien d’un groupe de covers et ses compositions sont d’une grande richesse comme «Catharsis» et ce mélange free jazz et rock néoprog (Ouais bon ! Un peu comme dans «Elephant Talk» de King Crimson) ou comme le titre suivant «The Blind Widower» et son mélange de flûte de basse et de sax qui en font un bon gros jazz prog avec un superbe chorus finale très néo prog.

«Rose Never Hatch» Bon ! Y a pas photo c’est très Marillionnesque (On peut le dire comme mot ?) mais du grand cru, façon fin de la période Fish et début de celle de Steve Hogarth. «The Slight Snake» : un bon titre tourmenté où tous les instruments trouvent leurs places. «Dust in Town» : j’aime cet esprit Floydien qui se promène dans leurs compositions et donne beaucoup de fraicheur et de spiritualité à leur musique. «The Blind Widower (Part II)» Une flûte à la Ian Anderson et un final aux sonorités démoniaques ! «Time For Them To Go» Une belle intro où l’on retrouve cette sonorité qui conviendrait à un Steve Hackett, un très beau titre avec de belles envolées lyriques. «A Way Back (Return Home Part II)» qui sonne comme un Marillion première époque pour conclure cet opus digne d’intérêt et dont le final clôt merveilleusement de l’album.

Tu ne peux pas dire qu’un titre est moins bon qu’un autre. L’ensemble de l’album est très diversifié et à la portée de tout ceux qui ont quelque chose entre les oreilles. C’est du bon… du très bon !

Alexandre Boussacre et Freddy Scott au chant, Alexandre Lamia à la guitare et aux claviers, Anne-Claire Rallo également au clavier, David Darnaud à la guitare, Eric Bouillette guitare et piano, Fab Galia à la batterie, Bernard Hery à la basse, Laurent Benhamou aux sax et Penny Mac Morris à la flûte. Le tout mis dans un shaker donne Nine Skies et une musique comme on n’en trouve plus à notre époque. Nine Skies est un groupe sans égal, du talent à revendre, des musiciens de haute voltige et digne d’intérêt. Un diamant brut qui malgré ses multiples influences sonnent avec une justesse qui devrait réjouir tous les fans de rock progressif.

La bouteille de Jack Daniel’s a pris une claque et moi aussi par la même occasion mais pas pour les mêmes motifs. Je n’ai plus qu’à attendre le mois octobre pour pouvoir les voir en live au PEB édition VII.



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