jeudi 15 novembre 2018

16KAT "Complétement flippé" (2018)


Cinquième  album pour ce combo alsacien fondé en 2004, du quartier de Cronenbourg à l'Ouest de Strasbourg, un quartier qui fleure bon la bière puisque la brasserie Hatt fondée en 1664 s'y installe en 1862.  Mais je ne vais pas vous faire ici un sujet sur la Kronenbourg même si il y a un rapport direct avec nos lascars puisque j'ai lu que leur nom de 16KAT se rapportait précisément à  1664.
Composé de Jean Marc Ducret (chant, lead guitare) Yves Ducret (guitare rythmique)  Martin Dubois (base) et Nicolas Koune (drums) le quatuor  ne fait pas dans la dentelle et balance un bon gros punk/rock alternatif qui doit pas mal aux Ramones, aux Sex Pistols , Dead Kennedys, Black Flag , New York Dolls, Motorhead ou  plus prés de chez nous Parabellum ou les Sheriff pour ne citer que quelques noms qui me viennent spontanément à l'esprit .
Avec de telles références  vous vous doutez bien que ça va dépoter et de fait ça envoie dés les premières notes de "Rock'n'roll USA" qui nous entraîne dans le New York underground  , ça sent le spleen, l’héroïne, le whisky, les mauvais trip, les clubs poisseux  et fait directement référence aux Heartbreakers de Johnny Thunders et Jerry Nolan (décédés respectivement en 1991 et 92) , le groupe punk par excellence. On continue dans la dope avec "Héroïne", -on peut y voir une autre référence au rock new yorkais avec l’"héroïn"  du Velvet Underground de Lou Reed (1967)- puis avec "Trimer" on rentre dans un univers sombre à la Trust "t'es né au milieu d'une cité, pauvre/ aucune chance on t'a donné/ entouré de ta famille/ travaillant comme des fourmis/ ton père t'a dit d'aller bosser". Plus qu'à boire pour oublier et résultat on se retrouve "Drunk" (en état d'ivresse), "la gueule dans le ruisseau" , ces chroniques du désespoir donnent un peu la cafard; c'est justement le titre suivant "Cafard" où le héros tel celui de la fameuse nouvelle de Kafka ("la métamorphose"1915) se transforme en cafard ..
Le  speedé "Alzheimer" nous envoie à toute vitesse vers la maison de retraite , "tu lis la nécrologie, tu es soulagé tu vis/  tu prends tes medocs avec un peu de coke" .
"ça je connais ça" sur la désespérante routine  et toujours l'errance avec "Destin": "dans la nuit complètement cuit , éclairé par la nuit, tu vas de bars en bars, accroché au comptoir tu broies ton désespoir (...)fucking destin", bon morceau où guitare et basse se mettent en valeur
"Papa" c'est une reprise de Parabellum (97) qui donne une autre vision de la guerre des tranchées, plus terre à terre et moins héroïque " Papa, comment tu faisais pour monter à l'assaut/quand ta jeunesse fondait, brûlée par des salauds/  Eux ils faisaient la guerre sur carte d'état major/ Toi, tu cuvais ta bière pour supporter la mort", et attention ne ratez ensuite pas l’excellent bonus surprise.
Cet album nerveux me laisse assoiffé -vite un petite 16 - , groggy sous les uppercuts adressés par nos strasbourgeois dont le punk rock survolté en français ne laisse aucun répit . Bien sur on pourra m'objecter qu'ils sont un peu flippé comme l'indique justement leur titre  et que les thèmes abordés ne sont pas tout rose mais la vie est elle toute rose? (je ramasse les copies dans 3 heures)

(FUCKIN' &) ROCKIN'- JL


écouter extrait, commander : 16kat.bandcamp.com
ou leur facebook : facebook.com/16katofficiel



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