Le mythique Golf Drouot et son
incroyable tremplin qui lancera beaucoup de groupes ou de chanteurs vers la
reconnaissance.
La Guerre du Golf
Quand
on sortait du métro Richelieu Drouot,
il y avait une énorme brasserie qui faisait le coin de la rue Drouot et du
Boulevard Montmartre : le café
d’Angleterre et, en levant les yeux, un gigantesque néon où l’on pouvait
lire Golf Drouot
suivi d’une longue flèche qui vous emmenait jusqu’à la porte du n°2 de la rue Drouot.
Mais pourquoi ce nom de Golf ? Parce que c’était le seul parcours de
mini-golf neuf trous couvert de Paris, mais il était très peu fréquenté. A
l’initiative de Madame Perdrix, la propriétaire,
pour attirer du monde, il deviendra le Cup-of-Tea
un salon de thé dansant où l’on venait déguster quelques pâtisseries, arrosées de
thé, le tout sur un fond de musique feutrée où quelques fois Henri Leproux laissait
son tablier de barman pour le costume de chanteur de charme. Il devint ensuite
un restaurant mondain. Le barman Leproux changea
encore d’étiquette en devenant 1er maître d’hôtel, mais la
fréquentation de l’établissement ne décolle pas et Mme
Perdrix reviendra à son point de départ.
Mais
le passage au Golf
d’adolescents en mal de nouveautés va changer l’ambiance. Ils passent leurs
journées autour de l’électrophone d’Henri à
écouter «Rock
Around The Clock». Un petit noyau va se créer pour en savoir plus
sur cette musique qui débarquait en France et qui s’appelait Rock and Roll. Henri Leproux alla voir la propriétaire et lui proposa
de faire du Golf
une discothèque réservée aux jeunes. Il se vit confier un juke-box de la marque
Seeburg en bois verni qui pouvait contenir 100 disques soit 400 titres. Les
teenagers se ruèrent au Golf où, pour le prix d’une consommation, ils pouvaient
rester le temps qu’ils voulaient devant la machine bourrée de disque rock. La
passion de la musique va faire grossir la petite bande du Golf, et de fil en aiguille le
phénomène va prendre de l’ampleur et le juke-box va laisser la place aux
instruments de musique.
Gene Vincent-Henri Leproux-Schmoll |
Les premiers groupes vont apparaitre et le premier
à étrenner la scène se nomme : Ricky
Sailor et les Loup Garous. Combien de formations et de vedettes sont
passés par les planches du Golf Drouot ? Johnny
Hallyday, Eddy Mitchell et les Chaussettes Noires,
Dick Rivers, Gene
Vincent, Vince Taylor, l’âge d’or du rock !
Les modes suivront et le Golf restera, il deviendra même une scène mythique
un peu comme le Marquee club à Londres ou the Cavern Club de Liverpool. De
grosses pointures internationales viendront se frotter au public français comme Titanic, Canned Heat, Bill Haley, the Who, Free, David Bowie et the Krewkats
qui deviendra le groupe de soutien à Dick Rivers,
le chanteur du groupe Ray Thomas créera plus
tard Les Moody Blues. Les Rolling Stones y passeront aussi mais uniquement pour
une séance de photos.
Les temps
changent, la musique reste
Les années 70 vont attirer beaucoup plus de monde dans
le temple du rock parisien, le rock progressif et son tremplin du vendredi soir.
Le Groovy
Pop Session va marquer l’époque avec des groupes qui vont laisser
une empreinte dans la pop française de cette époque. En 1972, il restera un disque avec six groupes. Abracadabra un groupe parisien qui avait dans ses rangs deux
musiciens d’Alice : Jean-Pierre Auffredo et Sylvain Duplant, Francis Lockwood le frère de Didier qui rejoindra le groupe l’année suivante et qui
jouera «Tiger».
Absinthe un groupe Bordeaux qui ne restera pas
dans les mémoires et qui n’enregistrera qu’un seul album «Strange life, strange girl» qui
sera aussi le titre qui apparaitra sur l’album.
Qui dit musique progressive, dit Ange, les
Belfortains avaient remporté le tremplin du Golf en 1971
et signé un contrat chez Philips. Après un premier 45 tours «Tout feu, Tout
flamme», ce sera le second «Le vieux de la montagne» qui sera choisi pour
la session. Les
Moonlights de Roubaix, des reprises de Deep
Purple et de Yes donnent l’étiquette musicale
du groupe. Philippe Leroux le batteur fera une
bonne carrière et
participera à l’enregistrement de beaucoup d’album de Bernard Lavillier en autre. «Reviens vers moi» le seul titre
qu’il ait sorti était aussi présent sur l’album. Pulsar,
les lyonnais sont connus dans le milieu prog, leurs comparaison au Pink Floyd en feront un groupe qui marchera fort. Le titre
joué «Pulsar»
n’apparaitra que sur leur premier album en 1975.
Tac Poum System, les parisiens avec leurs tenues
blanches et des futes pattes d’éph qui font un psyché-rock complètement barré.
Ce ne sont pas d’excellents compositeurs, mais sur scène ils envoyaient grave !
Deux petits single et puis s’en vont ! Sur le Groovy Pop Session se sera «Everybody Needs
Somebody To Love» le morceau de Solomon Burke
plus connu par l’interprétation des Blues Brother.
Ange |
L’album Groovy Pop Session est une perle rare que tout
collectionneur se doit de posséder. Il est assez simple de le trouver sur
certaines plates-formes sur le net, mais les prix sont assez exorbitants. Il
reste une page sonore de l’histoire du Golf Drouot qui fermera ses portes en 1981 après 26 années au service de la
musique. Le café d’Angleterre n’existe
plus et a laissé la place à une enseigne d’une célèbre chaine de fast-food
américain. Le hamburger à chassé le rock and roll. Oublié pendant des années,
le 24 février 2014 au matin en présence de nombreux invités du monde de la chanson
dont Jean-Jacques Goldman et Michel Jonasz qui tout deux y joueront l’un avec Taï Phong et le second avec le King Set, le maire de Paris de l’époque Bertrand
Delanoë va dévoiler une plaque commémorative mentionnant «Temple du rock». L’investigateur de
génie du Golf
Henri Leproux décèdera en juin 2014 peu de temps après la
reconnaissance de son œuvre.
https://youtu.be/T2aCQvYfluM
RépondreSupprimerhttps://youtu.be/_3zLfrSVDwQ
RépondreSupprimerhttps://youtu.be/jqFyGtotf-o
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