vendredi 22 décembre 2017

CA SENT LE SAPIN... par Luc B. comme bûche.



Si comme notre talentueuse secrétaire Sonia, vous n’avez pas encore acheté vos cadeaux - elle s'est emmêlée dans le calendrier, et nous a commandés une galette des rois - je vous signale qu'il ne reste que trois jours. Bon prince (monseigneur), j’ai puisé dans mes articles chroniqués cette année, en me disant : hum… qu’est-ce qui m’aurait fait plaisir de recevoir…  Petite sélection à l'attention des retardataires.



J’aurais bien mis en haut de la pile le film d’Agnès Varda, VISAGES VILLAGES mais à l’heure où on cause (comme on dit à la télé) le DVD n’est pas encore sorti. On peut aisément se rabattre sur un beau film que j’avais découvert, LA BARBE A PAPA de Peter Bogdanovich. Une comédie totalement immorale, à regarder donc en famille avec les gosses, sauf si vous êtes choqués de voir une gamine de 11 ans fumer clopes sur clopes à l’écran ! (à déconseiller à Agnès Buzyn notre ministre de la santé). L’histoire d’un petit escroc (Ryan O’Neil) contraint de tailler la route avec une gamine - la sienne ? - qui s’avèrera fort utile pour améliorer ses petites combines. Entre la chronique picaresque, le road movie, l’hommage au Chaplin du KID, ou au John Ford des RAISINS DE LA COLERE, filmé dans un noir et blanc somptueux, voilà un sacré joli film. - clic pour La Barbe à Papa -



Tiens, un autre noir et blanc, mais celui-ci c’est parce que c'est un vieux machin. Je vous avais proposé cette séance de rattrapage sur ce grand classique du film de guerre : AVENTURES EN BIRMANIE de Raoul Walsh. A ce niveau, c’est plus un classique, c’est le mètre étalon du genre. Errol Flynn délaisse ses collants verts pour le treillis et y tient un de ses plus grands rôles. C’est filmé à la serpe, un rendu quasi documentaire parfois. Si on peut tiquer sur les sous-entendus patriotiques (on est en 1945) et une vision de l’ennemi japonais caricaturale (on est en 1945, bis), on reste scotché par le récit et les aventures de cette brigade larguée - à tous points de vue - dans la jungle birmane. - clic pour Aventures en Birmanie -





Si vous êtes accro au cinéma français classique, des années 30 aux années 60, aux films de Renoir, Duvivier, Becker, Melville, Sautet, aux décors brumeux d’Alexandre Trauner, à la trogne de Belmondo, la gapette de Gabin, ou à la gouaille d’Arletty, partez en VOYAGE A TRAVERS LE CINEMA FRANCAIS avec Bertrand Tavernier, 3h15 en immersion, avec extraits décortiqués et anecdotes à gogo pour briller dans vos dîners en ville. Un régal. - clic pour Voyage... - 






N'écoutez-pas les pissent-froids qui vous racontent que Damien Chazelle a pompé 50% chez Minnelli ou Donen (bon, c'est pas faux...) et 50% chez Jacques Demy (bon, c'est vrai...). Ce qui compte, c'est l'incroyable réussite visuelle et musicale de LA LA LAND (dont la promo a sous doute trop parlé, et mal parlé), qui ressuscite la comédie musicale hollywoodienne d'antan. Un hommage au genre parfaitement assumé par son - jeune - auteur, sur un scénario pas si cul-cul (parce que "My fair Lady" c'est du Schopenhauer ?) et plus dramatique qu'on ne le pense. Sur un bel et grand écran, la musique de Justin Hurwitz à donf, moi j'dis que ce sera toujours mieux, le 31, qu'Arthur et la fine fleur des comiques français... J'dis ça, j'dis rien... - clic pour La La Land -  



On a écouté quoi de merveilleux cette année ? Le CONNEY ISLAND BABY de Lou Reed, et ce somptueux double live de Van Morrison IT’S TOO LATE TO STOP NOW, captage d’une série de concerts donnée en 1973, où se mêlent le blues, la soul, le funk, la pop, tout ce qui fait l’univers du bouillonnant barde irlandais, au sommet de son talent et de sa gloire, entouré de musiciens tout justes fabuleux. Là encore, un très grand classique, merveilleusement enregistré, brut, sans chichi, qui enchaine les tubes, les reprises et quelques longues plaintes chamaniques comme Morrison en avait le secret. - clic pour Van Morrison -  






Que retenir des bouquins de l’année ? Le VERNON SUBUTEX de Virginie Despentes, sauf que le tome 2 m’a un peu moins intéressé, attendons l'épilogue pour juger la trilogie… Donc cherchons dans des genres plus divertissants, avec ce roman étonnant de l’américain Trevanian, SHIBUMI, qui par une construction ingénieuse, nous raconte la vie de Nicholas Hel, le plus grand tueur à gage du monde ! Rien que ça ! Personnage aussi charismatique qu’imbuvable, mais d’une compétence raffinée. Si vous aimez les histoires de CIA, d’espions, de terroristes, ce livre est pour vous. Si vous aimez la spéléologie aussi, mais là, sans moi, faut juste se farcir 60 pages de descente sous terre… Un bouquin qui par son style rompt avec le tout-venant. - clic pour Shibumi -







Et dans le même genre, livre culte, ce AU DELA DU MAL de Shane Stevens, un pavé particulièrement sanglant qui suit la psyché et le parcours monstrueux d’un sérial killer dans l’Amérique de Nixon. A ne pas mettre entre toutes les mains, c’est du violent, mais cette enquête policière et journalistique écrite il y a 40 ans est sans doute la matrice de toute une ribambelle polars sanguinolents comme on en édite quinze par semaine aujourd’hui.  - clic pour Au-dela du Mal -   









Et puis j’avais découvert aussi l’univers de Philip K. Dick, le maitre de la science-fiction, mille fois adapté au cinéma. Et il se trouve que UBIK est parait-il son livre le plus célèbre, le plus facile. Bon, on ne pige pas tout quand même, avec ces histoires d’espace-temps, de neutralisateurs et autres télépathes, qui se tirent dedans, dans les pattes, mais c’est tout à fait passionnant, chaque paragraphe nous emmène de surprises en rebondissements, et c’est très bien écrit. Je ne sais pas ce qu’il prenait au petit déjeuner pour inventer tout ça, mais si vous voulez tenter l’expérience du cas Dick, UBIK est une parfaite porte d’entrée. - clic pour Ubik -  

Et bonnes fêtes à tous !




   

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